Le destin d’une femme

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Annie Besant (portrait en 1897)

Annie Besant est née le 10 octobre 1847 à Londres.

Elle perd son père dés son enfance et grandit dans un milieux très pauvre.

En 1867, elle épouse Franck Besant avec lequel elle aura deux enfants, mais le mariage d’un ministre du culte Anglican (très conservateur) et d’une femme éprise de liberté et de justice ne marche pas.

Annie Besant quittera son mari en 1873.

Pour subvenir à ses besoins elle écrit des livres qui rencontreront de bon succès.

Rapidement, elle s’engage dans la politique en faveur de la condition des femmes et des mouvements ouvriers.

En 1889, elle découvre Helena Blavatsky en lisant La doctrine secrète , elle rejoint aussitôt le mouvement théosophique fondé par Blavastky.

Initiée de l’Ordre  Maçonnique, elle étudie également Le Coran.

En 1907, elle devient la présidente du mouvement théosophique, avec son ami clairvoyant Charles Leadbeater, elle fonde à Adyar (Inde)

L’Ordre de l’Etoile d’Orient

Annie Besant organisait de longues séances de Spiritisme accompagnée des plus grands sages de l’Inde, au cours des ces séances de grands Maîtres se manifestèrent pour les informer de la mission qui leur été confié par l’esprit :

Trouver l’enfant destiné à devenir le prochain Messie.

Ce fut Charles Leadbeater qui découvrit l’enfant choisit par le Seigneur Maitreya pour prendre forme humaine.

Au bord d’une plage, entouré de nombreux enfants, Krisnha est décrit comme :

Sale, décharné, avait des dents mal plantées, des cheveux rasés sur le devant de la tête (ainsi que le voulait la coutume brahmanique), le regard vide, un air presque hébété. Il souffrait, en outre, de bronchite chronique, et les multiples accès de paludisme ayant jalonné les premières années de sa vie le faisaient paraître frêle et maladif.

C’est l’aura de cet enfant que Leabdbeater  observa  avant toute chose, il la décrivit comme belle, dépourvue de toute forme d’égoïsme, qui le désigna comme l’élu.

Dés lors, la vie de Annie Besant bascula, elle consacra tout son temps, toute son énergie à prendre en charge sa mission.

Krishna (appelé ainsi selon la tradition brahmanique qui veut que le septième enfant d’une famille s’appelle Krishna) était très attaché à son frère Nitya d’une santé fragile, Besant décida de s’occuper des deux enfants.

Suite à de longues procédures de justice, elle obtiendra la garde légale des enfants.

Krishna fut un apprenti modèle, il bénéficia des meilleures études dans des établissements prestigieux du monde entier, et fut initié à toutes les religions et disciplines spirituelles.

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Annie Besant et Gandhi

En 1912 il écrira à Leadbeater :

« La fontaine de vérité s’est révélée à moi et les ténèbres se sont dissipées. L’amour dans toute sa gloire a enivré mon cœur, il ne se refermera jamais. J’ai bu à la fontaine de joie et d’éternelle beauté. Je suis ivre de Dieu. »

Krishna écrivit un livre louant son guide spirituel :

Aux pieds du maître.

L’Ordre de l’Etoile d’Orient prenait rapidement une ampleur considérable, des milliers de gens venaient de tous pays donner leur contribution en échange de l’initiation.

K arrivait à ses vingt-sept ans lorsque sa santé (souvent chétive) se détériora, suite à la mort de son frère.

Krishna ne mangeait rien, refusait toute aide et s’abritait dans sa chambre d’où l’on entendait hurler (en silence) une souffrance terrible.

Annie Besant considérait Krishna comme son fils et se consolait de sa douleur en pensant que K devait passer par ces degrés d’initiation.

Chaque année étaient organisaient d’immenses conférences, en Inde et en Californie. Durant ces conférences, nombreux membres pouvaient prétendre à un degré supérieur dans leur initiation.

La dernière eut lieu au camp d’Ommen, le 3 août 1929,  devant Mme Besant et plus trois milles membres,

K dissolut l’Ordre de l’Etoile. Il déclara :

« Pour moi la vérité est un pays sans chemin, et vous ne pouvez l’atteindre par aucun sentier, aucune religion, aucune secte…je ne veux faire partie d’aucune organisation d’ordre spirituel…lorsqu’une organisation est créé dans ce but elle devient une béquille ; elle affaiblit, asservit, et cela ne peut que mutiler l’individu, l’empêcher de se développer, de constater son unicité grâce à la découverte par lui-même de cette vérité absolue, non conditionnée, totale…Etant moi-même libre, non conditionné, total…je voudrais que ceux qui cherchent à me comprendre soient libres, non pas qu’ils soient mes disciples ou qu’ils fassent de moi une cage…vous dépendez tous de quelqu’un pour votre spiritualité…personne n’a le pouvoir de vous libérez de l’extérieur…vous avez pris l’habitude de vous entendre dire le chemin que vous avez parcouru, le statut qui est le vôtre dans le monde spirituel. Que c’est puéril ! Qui, sinon vous-même, vous dira si vous êtes incorruptible ?..Voilà deux ans que je réfléchis à cette question, lentement, avec soin et patience, et maintenant j’ai pris la décision de dissoudre l’Ordre, puisque j’en suis le chef. Vous êtes libres de créer d’autres organisations et d’attendre que vienne quelqu’un d’autre. Cela ne me concerne pas, ni d’ailleurs la création de nouvelles cages, de nouveaux décors pour ces cages. Mon unique souci est de libérer l’homme de façon absolue, inconditionnelle. »

A la fin de la même année, K démissionna également de la Société Théosophique.

Leadbeater était en pleine création d’un centre en Australie, lorsqu’il apprit la nouvelle.

Il déclara que K n’était pas le Messie attendu mais que le vrai allait bientôt se manifester, ce fut d’ailleurs la version officielle ; cela lui permit d’assouvir ses ambitions et de devenir le directeur de la Société Théosophique en Australie.

Pour Annie Besant, le coup fût  terrible, elle ne comprenait pas l’attitude de Krishna, elle ne parla plus de lui et passa ses dernières années en Inde où elle mourut le 20 septembre 1933.

Une correspondance existe entre Krishnamurti et Annie Besant, chacune des lettres commencent en ces termes : de K à Annie : Ma bien chère mère et de Besant à K : mon enfant adoré.

Ainsi s’achève le parcours de cette femme née dans les faubourg de Londres, qui s’est battue pour la justice, pour les femmes, pour la recherche de la vérité.

C’est elle qui a donné tout son amour à un enfant destiné à devenir Le Messie et qui est devenu Jiddu Krishnamurti , un homme qu’on ne peut ranger dans aucune cage, mais qui à consacré sa vie à porter un message de liberté, de libération.

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Annie Besant et Jiddu Krishnamurti

Je vous invite à lire la biographie de Krishnamurti écrite par Mary Lutyens pour mieux comprendre cette relation, mère- fils .

 

Amitiés :  Claude Sarfati

16 Comments on “Le destin d’une femme”

  1. ghislaine-gipsy

    Quelle richesse ce site. Comme c’est intéressant. Comme il est bon
    pouvoir ce bercer dans ce flux d’écrits. Que de grandes âmes que vous citez. Que d’exemples à suivre. Comme nous sommes petits.
    bien à vous.ghislaine

  2. Reine solange

    Bonsoir,
    Je vous remercie pour ces beaux enseignements, la lecture de certains livres de krisnamhurti est passionnante, c’était un « être » plein de réflexion humaine, et chercheur de « vérité », continuez à nous faire partager cette beauté, cette richesse, ces cheminements spirituels importants et intéressants afin que beaucoup de personnes puissent en profiter.
    Bonne soirée à bientôt amitiés Reine Solange

  3. Muriel Pécastaing-Boissière

    Pour ceux qui souhaitent en savoir plus sur la fascinante Annie Besant.
    Sincèrement,
    Muriel P.-B.

    LES LUTTES MORALES, SOCIALES ET SPIRITUELLES D’ANNIE BESANT (1847-1933) DANS L’ANGLETERRE VICTORIENNE ET L’INDE DU RAJ
    ( EN SEPTEMBRE 2010 )

    par Mme Muriel PÉCASTAING-BOISSIÈRE
    Maître de Conférences de Civilisation britannique

    – Amphithéâtre CHAMPOLLION et MICHELET (en Sorbonne) :
    Merc. (14h15) : 8/09 – 15/09 (MICHELET) – 22/09 (CHAMPOLLION)
    Jeudi (14h15) : 9/09 – 16/09 (MICHELET) – 23/09 (CHAMPOLLION)

    – Série de 6 cours : 36 €

    PROGRAMME :

    1) Enfance, éducation et mariage : du conformisme à la crise spirituelle et morale (1847-1873).
    2) Luttes pour la libre-pensée et le sécularisme (1875-1890).
    3) Luttes pour les droits des femmes : de l’accès à la contraception au droit de vote (1874-1933).
    4) Du réformisme social au syndicalisme et au socialisme militant (1879-1890).
    5) La conversion à la Théosophie ou l’aboutissement d’une quête (1889-1933).
    6) Luttes sociales et politiques aux côtés des nationalistes indiens (1895-1933).

  4. odile faucon de place des galets au Québec

    Alors que ses livres m’accompagnent depuis des années, je viens SOUDAIN à 70ans de tomber dans Krishnamurti, comme on plonge dans une mer lumineuse et netoyante de l’intérieur…
    J’ai l’impression de ne plus être un être hors-terriens, comme je me sentais jusqu’à maintenant.
    Tout se met en ordre en moi.
    Merci à K bien sur, mais aussi a cette femme qui  »’comme moi »’ a pris des êtres en charge dans sa vie!
    Odile la mamoon

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