Chapitre XXIII. La roue cosmique

Dans Absconditorum Clavis de Guillaume Postel on trouve le ternaire Deus, Homo, Rota. Le troisième terme est la roue cosmique, symbole du monde manifesté. Les Rosicruciens l’appellaient Rota Mundi.

On peut donc dire que, en général, ce symbole représente la «Nature» prise, suivant ce que nous avons dit, dans son sens le plus étendu; mais il est en outre susceptible de diverses significations plus précises, parmi lesquelles nous envisagerons seulement ici celles qui ont un rapport direct avec le sujet de notre étude.“ (p. 187)

La roue est assimilable au cercle, dont le centre est le Principe et la circonférence représente la manifestation.

En astrologie, c’est le signe du Soleil. En alchimie, c’est le signe de l’or. En numérologie correspond au dénaire (10). Le centre est unité et la circonférence multiplicité.

Les formes de roue qu’on rencontre le plus habituellement sont les roues à six et huit rayons, et aussi à douze et seize, nombres doubles de ceux-là. La plus simple est la roue partagée en quatre.

Il existe dans le symbole de la roue un ternaire constitué par le centre, le rayon et la circonférence. Il correspond respectivement au Ciel, à l’Homme et à la Terre.

voir: Louis-Claude de Saint-Martin, Tableau naturel des rapports qui existent entre Dieu, l’Homme et l’Univers.

(…)On doit donc se représenter l’homme, assimilé au rayon de la roue, comme ayant les pieds sur la circonférence et la tête touchant le centre; et en effet, dans le « microcosme », on peut dire que sous tous les rapports, les pieds sont en correspondance avec la terre et la tête avec le ciel.

C’est pour affirmer encore davantage cette correspondance, déjà marquée par la forme même des parties du corps aussi bien que par leur situation respective, que les anciens Confucianistes portaient un bonnet rond et des souliers carrés…

René Guénon, La grande triade (extraits)