Arnaud Desjardins parle du libre arbitre

LA QUESTION DU LIBRE ARBITRE a été discutée à travers les siècles par tous les philosophes sans qu’aucune conclusion ne fasse l’unanimité. Et les plus grands sages de l’Inde paraissent se contredire, affirmant que tout est œuvre de la seule shakti (énergie divine) mais proposant une pratique personnelle qui met en jeu l’initiative individuelle.

Il y a une approche relative: est-ce que je peux gagner en liberté intime? Et il y a une approche radicale, plus délicate à comprendre car cette question du libre arbitre, nous la posons à partir de la conviction de l’ego individualisé- le moi et le non-moi – qui est une forme d’erreur fondamentale, Arthur Osborne, un disciple anglais de Ramana Maharshi qui a passé dix ans dans son ashram du vivant de celui-ci a écrit plusieurs livres, a utilisé une image du temps de la T.S.F. où les postes de radio étaient volumineux, avec de grosses lampes à l’intérieur. Imaginons, dit-il, qu’un indigène d’une tribu du fin fond de la forêt vierge, qui n’a jamais eu la moindre notion d’électricité ni la moindre idée de ce qu’est un poste de radio, entende une voix de femme qui sort de cette énorme boîte. Cette personne demande « la dame qui est dans la boîte, est-ce qu’elle décide des chansons qu’elle veut chanter » -auquel cas elle aurait un libre arbitre- « …ou est-ce qu’elles lui sont imposées? » La réponse se situe à un autre niveau: « il n’y a pas de dame dans la boîte. » Vous n’êtes pas beaucoup plus avancés, mais c’est un point de départ de réflexion: toute cette question du libre arbitre se pose à partir de la conviction de l’ego -moi, tout ce que je suis, tout ce que je ne suis pas, mon passé, mon futur, mes relations avec les autres- et cette identification à l’ego est une illusion dont on peut s’éveiller. Telle est la réponse ultime…

ARNAUD DESJARDINS

LA PAIX TOUJOURS PRESENTE

santé psychique et santé spirituelle

Editions: LA TABLE RONDE

Amitiès: Claude Sarfati

Le désir est un exil (Arnaud Desjardins)

Voici un extrait d’un livre d’Arnaud Desjardins, suivi d’un enregistrement avec Swami Vijayananda

…Le désir est un exil. Il ne vous permet pas de demeurer immobiles en vous-mêmes. Si vous voulez méditer, vous constaterez la pression des associations d’idées ; tôt ou tard, vous serez arrachés à cette méditation et la demande réapparaîtra aussi forte. Alors, que pouvez-vous faire pour accomplir ce désir ?

Examinez un désir plus circonstancié, moins important que celui de rencontrer le compagnon de votre vie : j’ai envie de voir ce film ce soir, on m’en a parlé, ça m’intéresse. Donc je mets momentanément mon bonheur dans le fait de voir ce film ; et, si un contretemps m’empêche d’aller au cinéma, il y a quelque peu souffrance (trouvez un exemple qui soit à peu près probant par rapport à vos propres mécanismes). Pouvez-vous aisément renoncer à voir le film et chercher le succès de votre soirée dans la seule méditation ? Après avoir pris de grandes résolutions concernant la séance de 20 heures, pour finir vous irez à la séance de 22 heures ! Ce simple désir de voir un film ne vous laisse pas « être ». Un élément adventice se rajoute à « être » : « il faut que je voie le film. » bien ! Pourquoi ce film-là plutôt qu’un autre ? Pourquoi ce soir-là ? On vous en a parlé élogieusement et il y a attirance. Aucun mouvement ne s’avère possible si une attraction ne s’exerce pas. Etre séparé du film qui vous attire est ressenti comme une souffrance ; être uni à ce qui vous attire est ressenti comme une souffrance ; être uni à ce qui vous attire est ressenti comme heureux. Vous éprouvez une tension et vous décidez donc d’aller voir le film.

Premier point : je ne gâche pas tout le trajet que je fais pour aller jusqu’à la salle en ne vivant qu’en fonction du film. Ici et maintenant, je suis en train de descendre de chez moi ; ici et maintenant, je suis en train de monter dans le métro, je suis en train de faire la queue sur le trottoir, je suis dans la salle, le film n’est pas commencé mais je sais que je suis là et pourquoi j’y suis. Voyez bien, au moment même où vous vivez un événement aussi simple, ce dont est faite votre existence. Je suis venu dans cette salle de cinéma parce que je tiens compte de ce désir mais je n’en suis plus dupe comme autrefois. Je sais que, si ce désir est bien accompli, consciemment unifié, une tension va tomber et que je vais me retrouver tout simplement en moi-même. Et la joie que je vais éprouver ne découle pas exactement du bonheur d’avoir vu le film ; c’est la joie qui émane de l’être et se révèle quand une tension a disparu.

Voilà la vraie compréhension nécessaire. Elle ne peut venir que si vous avez la véritable expérience, bhoga, de ce que vous êtes en train de vivre au lieu d’être simplement attiré par le film, de vous précipiter, d’être furieux si la séance est complète et qu’il faut attendre la suivante, de regarder le film : « ça me plaît, c’est merveilleux, je rentre chez moi, quelle belle soirée… ».

Ce n’est que sukha, l’opposé de dhukha. Vous n’avez rien vécu vraiment, cela ne peut pas vous faire progresser et le mécanisme de tension qui vous arrache à la plénitude du centre de vous-mêmes se poursuivra indéfiniment. Vous mourrez en proie à ce mécanisme.

Et, à en croire les Hindous et les Bouddhistes, cette poursuite aveugle des désirs va inévitablement continuer à vous obliger à reprendre une autre incarnation en fonction des lois du karma pour expérimenter à nouveau ce que vous avez mal vécu, jusqu’à ce qu’un jour vous le viviez enfin en pleine lumière.

En inde, on qualifie ces expériences tronquées d’upa bhoga, fausse satisfaction, correspondant non pas à ananda mais simplement à sukha : « ah, c’était réussi ! Ah, quel bonheur ! Ah, c’est merveilleux ! » Et puis ? Il n’y a rien de réel dans cette expérience. Vous êtes emportés, identifiés, et vous manquez la véritable détente qui vous ramène à votre propre soi.

Cette fausse satisfaction ne fait que mettre de l’huile sur le feu des désirs. Un désir en entraîne un autre, comme une réaction en chaîne. Une fois installé au cinéma, il vous faut absolument un esquimau. Ou vous allez peut-être remarquer à côté de vous un homme très élégamment habillé et vous aurez envie d’avoir la même veste en daim que la sienne. Vous êtes sorti ce soir pour satisfaire un désir de spectacle et voici que le simple fait d’aller au cinéma réactive maintenant en vous une vieille vasana d’élégance. Cinq sièges plus loin une femme assez belle, visiblement seule, ranime certaines rêveries : « je lui adresse la parole ? Non…Si… » Et pour couronner le tout, le film lui-même aura réveillé en vous une série de désirs d’aventure ou de possession, sans parler des publicités de l’entracte dont c’est le but avoué.

Vous allez au cinéma parce qu’une certaine tension ne vous permet pas de reposer dans votre propre plénitude, votre propre ananda ; et le simple fait d’aller au cinéma va faire encore naître une dizaine de désirs nouveaux que vous cherchez ou non à accomplir mais qui, de toute façon, vous auront encore exilés de ce complet relâchement de toutes les tensions. Ainsi va la vie : par moments heureux, par moments malheureux. Vous trouvez votre existence tantôt agréable, tantôt pénible, mais elle ne vous apporte aucune expérience réelle. Il s’agit d’une voie sans issue qui ne conduit nulle part, si ce n’est à vieillir et, le moment venu, à mourir.

Tous ces désirs ne disparaîtront pas du jour au lendemain. Vous devez en tenir compte parce que c’est une entreprise dangereuse que de chercher à les nier. Mais, si vous êtes tant soit peu convaincus par la distinction que j’établis entre sukha et ananda, ces deux formes de satisfactions qui différent en qualité, au milieu de tous vos désirs grandira la nostalgie de ce silence intérieur. Vous commencerez à ressentir une réelle aspiration au bonheur non dépendant : j’ai compris que les désirs représentent une tension et comme je ne peux m’établir et demeurer que dans une situation de détente, cette tension porte en elle la nécessité de se relâcher. Me voilà donc tendu, selon la loi de l’attraction et de la répulsion. Mais je ne suis plus dupe comme je l’ai été si longtemps et je ne crois plus qu’il n’y a rien d’autre pour me conduire au bonheur que la satisfaction des désirs et la tentative d’éviter les événements malheureux ou de les faire cesser le plus vite possible. Je suis toujours à la recherche du bonheur comme je l’ai été depuis ma naissance, mais j’entreprends plus cette recherche dans la même optique…

Arnaud Desjardins

La voie du cœur (pages 209 à 212)

Editions De La Table Ronde

Bonne lecture, bon dimanche.

Amitiés: Claude Sarfati.

Ma Ananda Mayi par Arnaud Desjardins

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« Qu’y a-t-il en ce monde ?
Absolument rien de durable ;
c’est donc vers l’Eternel que nos aspirations doivent tendre.
Priez pour que soit pur le travail accompli par votre intermédiaire
car vous êtes Son instrument.
Souvenez-vous de Lui dans toutes vos actions.
Plus pure sera votre pensée, plus belle sera votre œuvre.
Dans ce monde, vous recevez une chose et demain elle aura peut-être disparu.
C’est pour cela qu’un esprit de service doit animer votre vie ;
éprouvez donc le sentiment que dans tout ce que vous faites le Seigneur accepte que vous Le serviez. »


Ma Ananda Mayi est connue pour son rayonnement et son extraordinaire présence, qui, à eux seuls, valent tous les enseignements. Cette autodidacte qui ne savaient ni lire ni écrire a atteint un état supérieur de conscience dès son plus jeune âge.


Nirmala Sundari Devi est née à Tripura, dans le Bengale oriental, le 30 Avril 1896.
Ses parents font partie de la caste des Brahmanes. Après la naissance d’un premier enfant, le père quitte le foyer pour entrer en ascèse, puis revient à la mort de celui-ci. Petite fille, Nirmala Sundari Devi, l’accompagne aux offices religieux et aide sa mère pour l’éducation de ses frères et sœurs. Elle a souvent de longues absences, le regard perdu dans le vague et totalement indifférente à ce qui se passe autour d’elle. Ses parents pensent, dans un premier temps, à une éventuelle déficience intellectuelle, puis se rendent à l’évidence : Nirmala Sundari Devi entre en méditation durant de longues périodes.
Comme le veut la coutume de sa caste, elle est mariée à 13 ans. Son mari se rend compte très rapidement qu’elle est exceptionnelle et devient l’un de ses premiers disciples.


En six ans elle « explore » tous les yogas, sans avoir de gurus, ni lire les textes sacrés. Elle est totalement autodidacte. En 1922, elle reçoit l’initiation et prend le nom de Ma Ananda Mayi, la « Mère pénétrée de béatitude ».
Ses disciples deviennent de plus en plus nombreux. Un premier ashram est construit en 1929. Elle parcourt l’Inde pendant plusieurs années et d’autres ashrams sont édifiés à Calcutta, Bénarès, Dehradun…
Elle ne dispense pas de réel enseignement, mais répond aux questions qu’on lui pose, en s’adaptant à chaque personne. Hindous, musulmans et chrétiens viennent l’écouter.
Durant toutes ces années, elle alterne des périodes d’enseignement et des périodes d’ascèse, où elle se nourrit très peu et fait vœu de silence.


« Ce n’est pas dans le monde extérieur que vous trouverez la paix.
Creusez au plus profond de vous-même et vous trouverez la perle inestimable. »


Elle meurt en 1982, dans son ashram de Dehradun.

Unanimement reconnue comme la plus grande Sainte de l’Inde moderne, on dit qu’elle est un avatar*, c’est à dire un représentant de Dieu descendu sur terre.
* Avatar vient du sanskrit « avatara » : descente.
Il est réservé aux initiés de haut niveau.

 

« Le mot manush (homme) dérive de man (mental) et ush (conscience),
ce qui témoigne de l’éveil et de la vigilance du mental.
Ceci démontre que l’homme est naturellement appelé à rechercher la connaissance du Soi. […]
Il est évident que le corps humain vit par la respiration et de là provient la souffrance.
On trouve sur les routes de la vie deux sortes de pèlerins :
le premier, tel un touriste avide de voir toutes sortes de choses,
va de place en place, sautillant pour son plaisir d’une expérience à une autre.
L’autre suit le chemin qui convient à l’être réel et qui le conduit dans sa vraie demeure, la connaissance du Soi.
Si l’on entreprend le voyage pour son seul plaisir et par curiosité,
on rencontre certainement la douleur.
La souffrance est inévitable tant que l’on n’a pas trouvé sa vraie demeure.
Le sens de la séparation est à la racine même de la souffrance car il repose sur une erreur, sur la notion de dualité ».

 

 

 Laetitia Adeline pour http://www.buddhachannel.tv/portail/

 

Site francophone sur Ma Ananda Mayi

 

 

Bonne lecture, bonne écoute: Claude Sarfati

Ashrams par Arnaud Desjardins

Arnaud desjardins

La vie d’Arnaud Desjardins est une quête de spiritualité. Globe-trotter infatiguable, il rencontre les plus grands maîtres des spiritualités orientales tout en faisant dialoguer les différentes religions entre elles. Il prolonge cette recherche par l’écrit rencontrant et là aussi le grand public (de sa longue bibliographie citons : Les chemins de la sagesse, Bienvenue sur la voie, Les formules de Swami Prajnanpad, Pour une vie réussie, un amour réussi, Ashrams : Grands Maîtres de l’Inde, Pour une mort sans peur, Approches de la méditation … et bien d’autres)
Disciple du maître indien Swâmi Prâjnanpad, brahmane bengali qui avait reçu une double formation, védantique classique et scientifique moderne, il introduit la pratique dite de « lying » qui signifie simplement « être allongé ». Arnaud Desjardins devient enseignant à son tour et dirige d’abord un centre en Auvergne puis à Hauteville, en Ardèche. Fidèle à son souci d’un dialogue inter-religieux, on notera dans son centre parmi les différents lieux de méditations, un bâtiment regroupant les trois religions monothéistes. Un même mur pour trois différentes portes : celle d’une mosquée, d’une chapelle chrétienne et d’une salle de lecture juive (Beth Hamidrach). Ainsi cette idée très poétique des trois religions regardant dans la même direction. Bien plus qu’une fantaisie architecturale, une utopie en action.

Source : Buddhachannel.

Pour retrouver son association, cliquez ici.

Voici quelques images de son film : Ashrams (disponible en DVD).

Bonne lecture, bonne écoute, bon dimanche: Claude Sarfati

L’enfant de coeur (Arnaud Desjardins)

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Arnaud Desjardins est né en 1925. Réalisateur à la Télévision française pendant vingt-deux ans, grand reporter en Asie, membre de la société des explorateurs français, il se fait connaître dans les années soixante par une série de reportages inédits sur le bouddhisme tibétain, les ashrams hindous, les monastères zen du japon et les confréries soufies d’Afghanistan, ainsi que par ses premiers ouvrages, Ashrams, les Yogis et les Sages et Le Message des Tibétains.

Ses rencontres avec les maîtres des différentes traditions lui permettent d’approfondir sa propre quête spirituelle jusqu’au jour où il s’engage auprès de celui qui deviendra son maître, Swâmi Prajnanpad. Durant neuf années consécutives, il effectue auprès de ce maître Bengali, des séjours réguliers jusqu’à ce qu’une transformation radicale s’opère en lui.

En 1974, à la mort de Swâmi Prajnanpad, il estime devenir enfin le disciple de ce maître, n’étant jusque là qu’un élève!
il se retire dans le centre de la France pour partager avec quelques lecteurs de ses livres son expérience et assumer à son tour le rôle de guide.
Trois lieux jalonnent son parcours d’instructeur, le Bost en Auvergne, puis Font-d’Isière dans le Gard, et enfin Hauteville en Ardèche

Son enseignement

1 – libre de l’Ego

Dans l’adyatmayoga, l’enseignement de Swâmi Prajnanpad : le fondement de ce qu’on appelle « vie spirituelle » est une connaissance profonde  la psychologie, c’est-à-dire la connaissance du mental, qui englobe pensées et émotions. Mais la comparaison s’arrête là, car si le but en psychologie est de se connaître et d’essayer de mieux fonctionner, dans l’adyatmayoga, on bascule dans la métapsychologie, qui explore l’inconscient bien au delà de ce que permet la psychologie, et  qui recherche l’effacement de l’ego.
Le but étant de devenir  libre de l’Ego.
L’Ego est la somme de nos caractéristiques, le mental est notre attachement à cela!

2 – libre des désirs

Essentiel, mais difficile, car il est inadmissible pour l’homme moderne de concevoir une réalité où son individualité n’aurait plus de place. Le paradoxe est le suivant : chaque être est unique, mais chacun voudrait inconsciemment que l’autre lui ressemble, qu’il agisse en conformité avec ses désirs.
Du refus de la différence naît la dualité et donc la souffrance.
Le travail consiste donc à rechercher l’unité, à ne faire qu’un avec l’univers, car l’énergie est unique. Pour cela il ne faut pas tenter de « tuer » l’ego mais, au contraire  assumer  et vivre CONSCIEMMENT ses désirs .
Puis réaliser que la plénitude parfaite et durable ne peut être atteinte . Alors, seulement, les désirs tombent d’eux-mêmes. « La disparition de l’ego consiste en une mort à soi-même tel que nous nous connaissons aujourd’hui, une mort et une résurrection déjà si totales, que la mort du corps physique n’y enlève rien. »

3 – Libre des émotions

Les émotions définissent l’ego.  « J’aime ou j’aime pas » (le pêché originel) est source de joies et de souffrances. La libération des émotions consiste à s’affranchir de ces réactions  émotionnelles: une chose n’est ni belle ni laide, elle est ce qu’elle est, tout simplement.
Sans émotions, est-on encore vivant ? « Oui, répond Arnaud Desjardins, car la mort de l’ego est la véritable naissance, la découverte de ce qui est au fond de nous. » C’est l’éclatement de la prison étroite du « je » qui libère une perception plus juste du monde.
Ainsi, on n’est capable de sentiments qu’en abandonnant les émotions.

4 – Voir !

Être présent, attentif, conscient, savoir à chaque instant ce qui se passe en nous et autour de nous. Seule cette attitude permet de Voir ce qui est, ce qui est Réel, et non la transposition de souvenirs passés intervenants dans le présent
Cette aptitude de vigilance se développe et croît peu à peu par l’exercice de la méditation. Seule la vigilance permet de ne plus se laisser emporter par les émotions. Cette attitude n’a rien de spectaculaire mais elle change tout. Ces moments de conscience, Arnaud Desjardins les appelle des « souvenirs » : on se souvient de soi-même, de son but, du sens de sa vie, et on reste maître de soi.

5 – Trouver son maître

Comme en thérapie, on ne peut s’engager sur les chemins de la sagesse sans être guidé par un être d’expérience ayant fait le chemin. Il stimule, bouscule, écoute et répond aux questions. « Si une personne ne réunit pas ces compétences, elle n’est en aucun cas un maître, mais un de ces aveugles guidant les aveugles… » Le maître ne révèle pas sa qualité par des prodiges spectaculaires, mais par sa réponse à une demande juste. Comment trouver son maître ? Par recommandation, en lisant des livres sur le sujet, au gré de retraites, etc. Puis le disciple s’arrête à celui qu’il reconnaît comme tel.
Mais le plus important n’est pas « d’avoir un maître », mais bien « d’être un disciple »

Source: L’enfant de coeur

Bonne lecture, bon dimanche: Claude Sarfati