La synchronicité (1)

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Nous avons tous eu l’occasion d’entendre, ou même de vivre des « synchronicités ». Sous ce terme quelque peu technique, on retrouve de nombreuses expériences où les coïncidences jouent une part prépondérante. Coïncidences, certes, mais pas n’importe quel type de coïncidences.

Vous vous posez une question tout en entrant dans une librairie, vous prenez un livre au  » hasard  » et en le feuilletant vous avez un début de réponse à votre question.

Qui n’a pas un jour pensé à un ami perdu de vue et, au même instant, recevoir son appel téléphonique? La synchronicité peut se définir comme « une occurrence simultanée de deux événements liés par le sens et non par la cause ». Deux événements que rien ne semblent reliés mais qui, associés, prennent une signification dans la conscience du témoin.

Carl Gustav Jung, célèbre psychologue, et Wolfang Pauli, prix Nobel de physique mirent en évidence ce concept de synchronicité. Jung, après sa rupture avec Freud, concentra ses recherches sur l’esprit et l’inconscient dans lesquels, au plus profond apparaît un fondement universel à l’origine de la matière et de l’esprit. Cette intuition sera étayée par la lecture de textes anciens, l’alchimie, et par les rêves de ses patients. Pauli quant à lui démontra l’existence d’un modèle abstrait, qui se trouve caché sous la surface de l’atome et détermine son comportement d’une manière non causale.

Jamais la « réalité » ne semble aussi bien se jouer de nos probabilités, de notre logique, de nos certitudes. Les « pieds de nez » à la raison frappent par l’agencement des coïncidences, par la manipulation qui semble s’exercer (par quoi ? par qui ?) sur les événements. La probabilité que de telles expériences puissent se produire est très faible. Et cependant, elles sont innombrables.

De nombreux témoins, et parmi eux des témoins de NDE (Near Death Experience ou expérience de mort imminente), affirment que les synchronicités se sont multipliées depuis leur expérience.

Les synchronicités sont partout. Déroutantes, elles le sont très souvent.

Alors ? Simple jeu de l’esprit ? Anecdotes sans conséquences ? Les synchronicités capturent notre sempiternel « hasard » que nous collons à toutes les coïncidences pour nous inviter à revisiter quelques définitions peut-être dépassées que nous donnons au temps, à l’espace, à la « réalité ». Et s’il devait exister une énigme contemporaine quasiment ignorée, c’est bien la synchronicité.

Vivre dans la Synchronicité c’est constater que l’on peut avoir des réponses à nos questions par l’intermédiaire par exemple du monde extérieur (les rencontres par exemple), d’un Oracle comme le Yi King ou le Tarot.

Source: Science et conscience

Voici le premier d’une série d’articles sur la synchronicité ou « coïncidences significatives », observer les choses qui nous arrivent par ce prisme là, nous permet d’éviter de nous perdre…

Amitiés: Claude Sarfati

Découverte du Yi King

Dés le réveil, en allant chercher mon premier café, je croise l’énigmatique étranger appelé le monsieur par Graciela.

Il était assis sous le petit patio du ranch et buvait un café sur une table encombrée d’un gros livre, de papiers, de crayons, d’une jolie bourse en cuir.

-Salut, ça va ?

-Très bien me répondit-il, le café est bien chaud !!

Après avoir salué et bu mon premier café avec toute la maisonnée, je venais rejoindre le monsieur qui m’accueillait en souriant.

-ça y est, tu as donné du grain aux poules !

De quelles poules voulait-il parler, je ne m’occupais certes pas du poulailler du ranch.

-Tu trouves pas que la « Graciela » ressemble à une poule ?

C’est vrai que cette jeune fille, avait tendance à hocher de la tête en marchant. Je me suis mis à rire en lançant :

-Alors t’es Monsieur Qui ?

-Non pas Monsieur mais El Monsieur en prenant la voix rauque, profonde, de La Dona.

-Je m’appelle Pratos !

-Pratos ça n’existe pas !

-Ah si je te promet et je suis français comme toi, d’origine, mais c’est mieux de continuer à parler en mexicain.

Pratos venait régulièrement au Mexique depuis onze ans, il avait fait de longues études en France, Psychologie, Philosophie avant de tout quitter. Préférant faire des petits boulots et voyager pour vivre sa passion de l’anthropologie.

-Tu comprends à part Freud et Marx, on ne nous apprend rien.

– C’est quoi ce gros bouquin ?

-Le Yi King me répondit Pratos, c’est un Holy Book , c’est très vieux et on s’en sert comme d’une boussole, ça te dit si tu dois avancer, reculer et dans quelle direction et à quelle vitesse.

-Me voyant intéressé, il se mit à lire de longs passages du Livre des transformations.

Ainsi Pratos et moi devenions amis, il me recommanda d’être très prudent avec Maria, en me disant qu’il comprenait ma vision des choses mais que lui préférait ne pas faire plutôt que mal faire. Nous avons passés la journée à discuter en nous promenant l’après-midi et méditer ensemble sur la pyramide au coucher du soleil.

Le lendemain, je devais quitter l’endroit pour revenir à Puerto-Vallarta et m’occuper de mon école de français.

3 jours plus tôt, j’étais très satisfait de mon sort de professeur sous les tropiques, à présent, je savais que je ne pourrai plus y rester.

Nous nous reverrons me dit Pratos, étudies le Yi King, car la prochaine fois nous en aurons besoin et nous irons vers ces chemins que tu as vu lorsque nous avons médités ensemble.

Assis dans le bus de retour, je réfléchissais à ce nouvel avenir qui se profilait et me donnait une nouvelle force.

Je décidais de fermer l’école, de partir aux Etas-Unis gagner de vrai sous, puis revenir dans le Chiapas pour y vivre.

Je pensais qu’une bonne année s’écoulerait avant de pouvoir réaliser mon projet, mais en réalité il s’écoula plus deux ans avant de retrouver mon endroit ; j’avais eu le temps de bien avancer dans mon étude du Yi King.

Claude Sarfati (1982)

Arnaud Desjardins rencontre Svâmi Prajnânpad

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Svâmi Prajnânpad, appelé Svâmiji par ses disciples indiens et français, était un sannyâsin bengali, très peu connu aussi bien en Inde qu’en Occident. Depuis sa mort en 1974, ses disciples, peu nombreux, donnent chacun une vision différente de cet homme, qui leur paru exceptionnel à bien des égards.

Daniel Roumanoff a rassemblé quelques-unes de leurs remarques qui permet de donner une première approximation de ce qu’il a été:
– « Un esprit scientifique qui a montré la logique de l’élan vers la libération et qui offre, dans un langage réinventé pour notre époque, les vérités de toujours, qui présentées traditionnellement n’ont pour nous plus de signification. »
– « II s’est servi de Freud comme d’un marchepied pour faire découvrir les vérités de l’advaita. »
– «L’être parfait par excellence. Celui dont on ne peut rien dire justement parce qu’il est parfait. »
-« II est avant tout amour, amour d’une qualité telle qu’une fois entré dans le cœur d’une personne, non seulement cet amour ne meurt pas avec le temps, mais se développe et grandit au gré des circonstances de la vie. »
Au travers de ces appréciations diverses transparaissent quelques-uns des traits qui rendent la personnalité et l’enseignement de Svâmi Prajnânpad si attirants pour un Occidental.
Swami PRAJNANPAD (Chinsurah, 1891 ; Channa, 1974)

Pour lui l’enseignement tenait en trois lettres : oui

Aussi peu connu en Inde qu’en Occident, ce sage fut découvert en 1959 par Daniel Roumanoff et révélé par Arnaud Desjardins qui était l’un de ses disciples. Yogeshvar Chattopadhyaya est né le 8 février 1891 à Chinsurah, petit village du Bengale non loin de l’ancien comptoir français de Chandernagor. C’est un brahmane, élevé et éduqué selon la plus stricte orthodoxie hindoue. Très tôt l’enfant fait preuve d’un esprit vif et curieux remettant en cause l’autorité et la tradition si elles ne lui paraissent pas justifiées.

En 1912, il termine ses études secondaires et s’inscrit à l’université de Calcutta où il passe, trois ans plus tard, un diplôme de physique. Après avoir rejoint le mouvement de non-coopération fondé par Gandhi, il enseigne dans des collèges (1919-1920). À cette époque, il désire se consacrer à l’éducation populaire et participe aux « Vidyapith ». Ce sont des collèges indiens entièrement destinés à des élèves recevant une formation à la fois occidentale et moderne et hindoue traditionnelle. En 1921, il collabore avec Rajendra Prasad, le futur président de la République indienne, au « Bihar Vidyapith ». En même temps sa vie est austère. Il a fait vœu de pauvreté et n’a en tout et pour tout que deux pagnes et deux châles. Il se nourrit de peu et, continent, il impose ce mode de vie à sa femme. Plus tard, il mettra en garde ses disciples contre cette erreur déplorable, l’idéalisme.

En 1921, Yogeshvar rencontre son maître, Niralamba Swami (1897-1930) qui habitait à Channa, au nord de Calcutta. Un an après, il enseigne la littérature anglaise, la philosophie indienne et la physique au célèbre « Kashi Vidyapith » de Bénarès. C’est dans la bibliothèque de l’école qu’il découvre Freud. Cette lecture sera une révélation, car à cette époque il cherche un lien entre les Upanishads (textes sacrés indiens) et la vie quotidienne. Ce chaînon manquant lui est fourni par la psychanalyse. Il y voit le moyen d’assurer le passage entre la conscience étroite et individuelle emprisonnée par l’ego et la conscience élargie dont parlent les Upanishads.

En 1925, il devient sannyasin et part vivre dans l’Himalaya où la pratique de jeûnes prolongés fragilise sa santé et l’oblige à s’arrêter. II rentre six mois plus tard au « Kashi Vidyapith ». C’est en 1928, avec certains de ses étudiants devenus disciples qu’il commence un intense travail sur les émotions qui s’inspire de la lecture de Freud. Il appelle ce travail « psychanalyse » et le désignera plus tard sous le terme de « Manonasha » (destruction du mental) emprunté au « Yogavasistha ». Ce travail sera effectué dans l’obscurité, allongé, et appelé plus tard « lying » par ses disciples français. C’est en 1930 que se produit la transformation radicale et irréversible de Swamiji qui fait de lui un « sage ». En 1930, à la mort de son maître, il s’installe à l’ashram de Channa (Bengale) où il mourra en 1974.

Selon Swami Prajnanpad, il n’y a pas d’opposition entre science et spiritualité. Ne dit-il pas : « Qu’est-ce que la science ? Uniquement la recherche de la Vérité. »

Par ailleurs, alors que beaucoup de spiritualistes ont rejeté Freud et la psychanalyse, lui s’y intéresse, car : « Freud a établi de manière scientifique et rigoureuse ce que les sages des siècles passés ont trouvé par eux-mêmes de manière intuitive, mais non, fondée scientifiquement. » Dans son enseignement (Adhyatma Yoga), Swami Prajnanpad développe deux lois : la différence et le changement. La différence est dans les formes et l’apparence, tandis que l’unité est dans la Réalité, dans ce qui est. Le changement ou deuxième loi de la nature est « la différence dans le temps ». Ce qui vient s’en va. La vie est pour la mort, l’apparition pour la disparition. L’action-réaction est le mode de fonctionnement du changement. C’est l’expression de l’énergie infinie. Dans la manifestation, pour tout effet, il y a une cause. Il n’y a donc ni accident, ni miracle, ni destin. Le karma (poids des actions du passé) est un autre terme pour désigner l’hérédité, puisqu’il n’y a pas de séparation entre ce qui est mental et physique. Tout ce qui nous arrive, c’est nous qui l’attirons. Nous sommes responsables de notre bonheur puisque le monde extérieur est neutre. Pour illustrer le passage de la dualité à la non-dualité, le maître bengali donne souvent l’exemple du pendule. Le mouvement part de la position d’équilibre et lorsque le jeu d’action-réaction est épuisé, le pendule tend à revenir à cet état neutre, stable, en équilibre. Mais quelle est la cause de la rupture de cet équilibre ? Prajnanpad l’attribue au refus. Tout est construit sur le refus, créateur de toute dualité. Refuser c’est dire non à ce qui est, au changement. Le refus crée le plaisir et la souffrance aussi inséparables que les deux faces d’une pièce de monnaie. Ils sont produits par un découpage arbitraire, une séparation au sein d’une réalité unique. Ce découpage est le fait de l’ego dont le maître d’œuvre est le mental : organe central du refus dont l’aspect intellectuel est la pensée, l’aspect affectif, l’émotion et le désir. Pour s’en libérer, il faut le traquer sans relâche en le confrontant aux faits réels.

Extraits de : Bruno Soft, Mystiques et maîtres spirituels contemporains, éd. Pocket

Site officiel de Svâmi Prajnânpad.

 

Bonne lecture, bonne écoute: Claude Sarfati