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« QUE RESTE-T-IL DES HUICHOLS ? » (2)
Aujourd’hui, les Huichols continuent pourtant de défendre leur territoire. Ils livrent bataille contre l’invasion des métisses ou d’autres indigènes de la Sierra, qui exercent une constante pression pour profiter des ressources de leurs terres. De plus, les différentes communautés huicholes sont en proie des querelles agraires dont la source remonte aux siècles précédents. Ils sont cependant connus pour avoir conservé leur culture, loin de l’influence catholique. Grâce à la poursuite de rites millénaires, ils tentent de conserver leur foi chamanique, un gouvernement théocratique et une agriculture d’autosubsistance aujourd’hui menacée.
Leur organisation géographique et politique reste, jusqu’à aujourd’hui originale. Elle est divisée en cinq grandes communautés. Chacune est autonome avec ses propres autorités civiles — le totohuani est un gouverneur nommé chaque année — et religieuses — les maraakates, ou maraakames sont des prêtres ou des chanteurs(en fait des chamanes) chargés de maintenir les traditions. Le Huichol traditionnel ne s’intéresse pas à l’accumulation des biens, mais reste en quête d’un contact direct avec le monde pour lui pénétré de surnaturel.
La vie se compose des esprits, de la nature et des hommes en un tout soudé et interdépendant. La religion étant intimement liée à la vie elle-même, dans de nombreuses cultures indiennes il n’existe aucun terme pour la désigner. Les forces qu’incarnent leurs divinités sont les forces mêmes de l’existence : forces du feu, de l’eau, des nuages, du vent, des arbres, des astres, qui représentent, sous des formes diverses, une même force naturelle. Les mots de polythéisme et de monothéisme n’ont donc pas de sens pour les cultures amérindiennes.
La terre est le plus souvent considérée, non pas comme la création d’une divinité, mais comme la divinité elle -même, et cette sacralisation donne un sens cosmique à leur enracinement territorial.. Le monde, pour les anciens mexicains, porte en lui, la force créatrice des dieux. Les indiens, à la différence des occidentaux recherchent plutôt le dessein de l’Univers, et considèrent donc les rites et la magie comme supérieurs aux sciences et aux arts.
« II reste aujourd’hui peu de chose du rituel chamanique pratiqué dans l’ancien Mexique. Le nahualli des Aztèques, le hmen des Mayas, le sikuame des Purepecha ont survécu à l’effondrement des concepts religieux indiens, peut-être parce que leur rôle caché les préservait. Sorcier, médecin, astrologue, le chamane est le symbole du contact direct de l’homme avec l’au-delà. Il est le devin, celui qui guérit ou qui ensorcelle, celui qui complote et qui révèle les pouvoirs surnaturels. Au chamanisme est liée la connaissance des plantes, et particulièrement des poisons et des hallucinogènes : peyotl, datura, champignons, et aussi yauhtli (l’encens) tabac, alcool…. »
« Mais plutôt que cette magie noire, c’est un système de pensée particulier qui inspire le chamanisme. Même les grandes civilisations théocratiques du Mexique, au temps qui précède la Conquête espagnole, sont sous l’influence du chamanisme. Les rites sanglants, les offrandes, l’usage du tabac et des hallucinogènes témoignent de l’importance des pratiques chamaniques. Avant toute divination, ou avant les cérémonies de curation, rapporte Pedro Ponce de Léon, le médecin faisait « un discours et une supplique au feu, puis versait un peu de pulque ‘ » selon un rituel qui est encore pratiqué aujourd’hui dans les cultures indiennes.
Dans les mythes survivent également les thèmes chamaniques. Dans le traité de Jacobo de la Sema, le mythe d’émergence aztèque est associé aux formules de curation, où l’utérus féminin est désigné sous le nom symbolique des « sept grottes ». Le combat de Tezcatlipoca-Titlacauan contre le héros Quetzalcoatl est l’expression mythique de la rivalité chamanique, comme l’est peut-être la fête du dieu Huitzilopochtli, où s’affrontaient des partialités dans un simulacre de combat qui se terminait par le sacrifice. La fête dédiée au dieu chichimèque Mix-coatl était l’occasion de sacrifices propitiatoires qui rappellent les rituels chamaniques, où les captifs, pieds et mains liés, jouaient le rôle des cerfs tués à la chasse…… »
« Chez les anciens Mexicains, comme chez les Purepecha, le chamane, et le nécromancien semblent avoir joué un rôle ambigu : à la fois redoutés et hais, ils sont souvent dénoncés et mis à mort (comme ils le seront plus tard par le tribunal de l’Inquisition). Pourtant, c’est l’esprit chamanique qui est resté vivace dans la pensée indienne. Le chamanisme exprime l’individualité de la foi religieuse, et surtout, cette nécessaire complémentarité des forces du bien et du mal qui est le fond des croyances amérindiennes. De plus, le chamanisme était l’adéquation de la ferveur religieuse aux structures sociales, correspondant aux divisions en fractions et en partialités. C’est pourquoi, malgré l’abolition du clergé et de l’autorité politique indigène, malgré l’interdit des cérémonies et la destruction des temples, les anciens rituels de curation chamanique purent survivre, et même, dans certains cas, s’adapter aux nouvelles lois et aux nouvelles croyances. Dans la plupart des sociétés indigènes du Mexique, le nahualisme, la divination et les rites hallucinatoires se sont maintenus, non comme des archaïsmes, mais parce qu’ils exprimaient la continuité du mode de pensée indigène, symbolique et incantatoire, une autre façon de percevoir le réel. C’est dans le nord et le nord-ouest du Mexique que le chamanisme s’est le mieux préservé, sans doute parce que les sociétés semi-nomades n’avaient pas développé une structure étatique ni un véritable clergé. Ces sociétés, fondées sur la famille, sur le clan, ou sur la tribu, valorisaient avant tout la liberté cultuelle, et les pratiques divinatoires. Dans ces sociétés, le chamane est presque toujours associé aux chefs de guerre, et c’est lui que les missionnaires chrétiens combattront sous le nom de hechicero (jeteur de sorts). »JMG.LE CLEZIO. le Rêve Mexicain
Le chamanisme, omniprésent, assure la transmission de la mythologie et des rites. WIRIKUTA « là ou est né le soleil »demeure le lieu sacré, centre de pèlerinages où se commémore le culte du Peyotl. Ce cactus hallucinogène est l’ingrédient d’une danse fameuse depuis sa description par Antonin Artaud. Chaque année, au mois de janvier, et ce depuis quelques trois mille ans, un long pèlerinage(La Chasse Au Cerf ») mène les Huichols sur les Hauts Plateaux de la Sierra Madre pour y récolter le peyotl. Cette cueillette exige une abstinence ascétique et un jeûne total de cinq jours, la seule nourriture autorisée étant le peyotl cueilli l’année précédente. Effectuée selon des rites précis, elle se termine par une fête sacrée, la fête du peyotl dieu.
Source: REGARD ELOIGNE
Amitiés
Claude Sarfati
« QUE RESTE-T-IL DES HUICHOLS ? »
« Le Mexique est une terre de rêves. Je veux dire, une terre faite d’une vérité différente, d’une réalité différente. Pays de lumière extrême, pays de violence, où les passions essentielles sont plus visibles et où la marque de l’antique histoire de l’homme est plus sensible ; tout comme dans certains pays fabuleux, la Perse, l’Egypte, la Chine. Pourquoi ce rêve? Qu’est-ce qui fait du Mexique un des lieux privilégiés du mystère, de la légende, un lieu où le moment même de la création paraît encore proche alors que déjà s’annonce, inexplicablement, l’autre moment suprême, celui de la destruction du monde ?
Est-ce la nature même du pays, terre de volcans, de déserts, de hauts plateaux si proches du ciel et du soleil, terre de jungles exubérantes, de plaines arides, de précipices, de canyons et de vallées profondes? La virginité de la nature dans ce Nouveau Monde – par opposition à l’antiquité des terres d’Europe, formées par l’homme, soumises à son usage jusqu’à la stérilité parfois – voilà sans doute le principe même de ce rêve : pendant la période romantique, dans l’œuvre de Chateaubriand notamment, cette nature vierge est le thème central du rêve : dans le Nouveau Monde où l’homme est en harmonie avec la nature, tout est possible; tout semble plus beau, plus vrai.
L’homme aussi a donné naissance à un rêve; l’homme des sociétés indigènes des hautes terres. Un rêve où le sauvage nomade, le héros des romans de Fenimore Cooper ou de Chateaubriand, est opposé à l’Aztèque et à l’Inca, serviteurs de leurs dieux solaires, constructeurs de prodigieux monuments, héros légendaires des peuples sacrifiés par l’Espagnol à sa fièvre de l’or puis abandonnés à l’esclavage et au désespoir. Image romantique aussi, qui a fasciné des générations de lecteurs de romans et de récits de voyages au siècle dernier.
JMG. LE CLEZIO LE REVE MEXICAIN .FOLIO.
Dans la SIERRA MADRE occidentale du Mexique, une ethnie indienne d’environ 44000 personnes lutte pour préserver ses terres et sa culture : LES HUICHOLS
Les indiens Huichols, l’une des 57 ethnies indigènes actuelles du Mexique, se nomment eux-mêmes Wirrárika
(Wirraritari au pluriel) ce qui signifie « devins », « guérisseurs » ou « initiés », ils vivent dans un territoire de 4000 hectares, au croisement de plusieurs régions mexicaines.
Ils se répartissent principalement entre les Etats de Jalisco et de Nayarit, avec des groupes minoritaires dans les états de Zacatecas et de Durango. Les espagnols n’ont pénétré et ne les ont rencontrés dans la Sierra Madre que vers 1772 et leur origine reste confuse. Pour les uns, ils viendraient de la côte pacifique, au même titre que les Aztèques, les Tépehuanes, les Coras, et les Tarahumaras, confirmant ainsi leur appartenance au groupe Uto-Aztèque. Pour les autres, ils seraient originaires des plateaux semi-désertique de San Louis de Potosi. Ce qui est sûr, c’est qu’il y a eu combinaison de plusieurs cultures : précolombiennes, celles des civilisations de la côte, et celles des tribus Chichimèques venant du Nord.
Protégés par l’accès difficile de la sierra Ils y ont maintenu une vie indépendante des grands empires puis des Espagnols jusqu’au XVIIIème siècle.
Le peuple Huichol ne semblait pas préoccupé par l’évolution technique du monde actuel. Il utilise d’ailleurs encore la houe en bois, traditionnelle, pour cultiver ses parcelles de maïs, et garde toujours ses animaux ancestraux : les chiens et les abeilles. Depuis le XXe siècle, les Huichols ont néanmoins subi la pression de la société occidentale qui a apporté ses routes, écoles, centre de soins ; des maisons en parpain remplacent progressivement les maisonnettes d’une pièce (ranchos) construites en pierre, boue et paille et regroupées autour d’une cour. La culture matérielle du reste du pays a ainsi peu à peu modifié la vie traditionnelle. Par exemple, les animaux qu’ils élèvent sont tous d’origine coloniale, de même que des ingrédients, comme le café, le sucre. l’électricité a parfois fait son apparition dans des villages s’y ajoutent aussi les outils mécaniques, les ustensiles de cuisine, les arbres fruitiers, l’argent mais aussi les ravages de l’alcool. (Piège traditionnel des indiens parce que porteur de visions.)
Source: REGARD ELOIGNE
Amitiés: Claude Sarfati
Lundi 9 septembre 2013,la voyance vous donne rendez-vous à la Foire de Châlons!
La Foire de Châlons en Champagne, vous la connaissez sans doute, c’était en 2012, près de 220.00 visiteurs et 765 exposants.
C’est désormais une tradition bien établie, une journée entière de la Foire de Châlons est dédiée à la voyance.
J’aurai le plaisir d’y participer en compagnie d’autres voyants de la région.
N’hésitez pas à venir nous voir le Lundi 9 septembre 2013 à partir de 10h.
Amitiés: Claude Sarfati