La voie du Tao

 

Tao… trois lettres pour dire l’axe central de l’univers, « d’où tout part et où tout revient ». Trois lettres pour une philosophie orientale qui va bien à notre époque. Certains d’entre nous la pratiquent peut-être sans le savoir, car cette doctrine ancestrale donne des clés pour vivre dans l’énergie, la prospérité et l’authentique. Moins connue que le bouddhisme, souvent confondue avec le zen, le tao nous indique « ce qui marche » pour favoriser la vie. « Il émousse ce qui tranche, démêle les nœuds, discerne dans la lumière, assemble ce qui, poussière, se disperse », écrivait son fondateur Lao Tseu. Le sinologue Cyrille Javary est plus direct : « Tao veut dire “voie”, mais on pourrait presque le traduire par “machin”, explique-t-il. Avec lui, les Chinois ont inventé le pragmatisme souriant. » Voici huit principes du tao. A utiliser sans modération.

Rechercher l’essence, fuir l’apparence

« Celui qui ne perd pas sa racine peut durer » Lao Tseu
Les taoïstes ont recherché la véritable nature des choses, une démarche qui invite à aller au-delà des apparences. Ainsi, en plein mois de novembre, les Chinois voient déjà le printemps. Ils savent qu’il faut retourner la terre pour préparer les futures floraisons. Le tao privilégie l’être au paraître. « Un taoïste aujourd’hui recherche la simplicité en tout. Aux meubles alambiqués, il préfère la beauté d’un bois brut, explique Gérard Edde, auteur du Chemin du tao (La Table ronde, 1997). Aux vêtements synthétiques, la pureté du coton. »

Savoir que l’on est relié au monde

et que les rythmes du monde sont en soi…

« Grand est le ciel, grande est la Terre, grand, l’être » « Tao Te King », 25
Le tao offre la vision d’un monde holistique, car il part de l’existence d’un flux d’énergie commun, le « ch’i », qui baigne aussi bien le soleil, les planètes que chaque être humain. « Tout homme, parce qu’il se sait en interaction avec toute chose vivante, se sent donc à sa place dans l’univers », explique Galya Ortega, spécialiste du massage taoïste. Cette conscience du ch’i est à la base de nombreuses techniques aujourd’hui très prisées : le feng shui, qui cherche à harmoniser le ch’i d’une habitation avec l’énergie des personnes qui y vivent, ou l’acupuncture, qui travaille sur les points énergétiques du corps afin d’accorder le « climat intérieur » de chaque individu avec la saison qui arrive, et prévenir ainsi les maladies.

En toute chose, reconnaître la danse du yin et du yang

« Le yin est ce qui a envie de devenir yang, et le yang, ce qui a envie de devenir yin » Cyrille Javary
Vivre le tao, c’est avoir conscience de ces deux énergies contraires, nées du vide primordial et qui se relaient sans cesse : le yang – qui correspond à la dureté, la masculinité, l’action, l’être, la lumière – succède au yin, qui incarne le féminin, la douceur, la passivité, les ténèbres, le non-être, la nuit. Dans toute situation, l’une de ces forces succédera à l’autre. Aussi, pour trouver l’harmonie, on recherchera sans cesse le point d’équilibre entre les deux. En cuisine, on élaborera des menus qui associent aliments yin (sucre, fruits, légumes verts, etc.) et yang (viande, œufs, fruits de mer, etc.). Dans la vie quotidienne, on alternera des temps de repos (yin) et d’action (yang), de retour à soi (yin) et d’extériorisation (yang). « Et le tao nous rappelle que se retirer, attitude très yin, peut aussi être une stratégie puissante, car c’est ce qui permet de restaurer l’énergie yang », affirme Cyrille Javary. Parfois donc, reculer, c’est progresser.

S’accorder aux cycles

« Les quatre saisons changent et se transforment continuellement l’une en l’autre. C’est ainsi qu’elles peuvent accomplir la durée du temps » « Yi King », hexagramme 32
Toute chose vivante est soumise à des cycles de destruction et de régénération. Les événements n’échappent pas à cette loi de la mutation : chaque aventure de la vie a ses propres temps d’action et d’immobilisation. La thérapeute américaine Diane Dreher, auteur de The Tao of Womanhood (Quill, New York, 1999) affirme que « la sagesse, c’est de savoir reconnaître la fin d’un cycle, de ne pas se battre contre l’incontournable et de savoir quand bouger ». Dans la journée, par exemple, à quelle heure nous sentons-nous au top de notre énergie ? A quel moment décline-t-elle ? Selon Diane Dreher, nous sommes plongés dans la confusion quand nous avons négligé de repérer à quel moment de son cycle en est telle ou telle relation affective ou situation professionnelle qui nous pose problème. Le tao peut alors se faire réconfortant puisqu’il nous chuchote à l’oreille : « Il n’y a qu’une chose qui ne change pas, c’est que tout change tout le temps. »

Résoudre les oppositions

« Sous la pluie, voir le soleil brillant. Dans les flammes, boire à la source fraîche » Anonyme
Pour nous cartésiens, qui pensons en termes de bien ou mal, noir ou blanc, le tao permet de délier les conflits cornéliens qui nous emprisonnent. « Le un se divise toujours en deux » : toute situation se déliera à un moment en une situation yin et une situation yang, rien dans la vie n’est univoque. Le tao nous propose donc de pratiquer la double vision. William Martin, auteur d’un bréviaire taoïste à l’usage des parents d’aujourd’hui (Parents’s Tao Te King – Marlowe and Company, New York, 1999), invite à prendre en compte cette dialectique des antagonismes dans l’éducation d’un enfant : « Si vous voulez que vos enfants soient généreux, vous devez d’abord les autoriser à être égoïstes. Si vous voulez qu’ils soient disciplinés, vous devez d’abord les laisser être spontanés. […] Une qualité ne peut être pleinement apprise sans la pleine compréhension de son opposé. »

S’asseoir et oublier

« Le sage rejette toute influence et demeure centré » « Tao Te King », 12
Aujourd’hui, l’un des écrivains taoïstes les plus créatifs, Doctor Barefoot, se définit comme un « guerrier spirituel » (Guerrier urbain, manuel de survie spirituelle – J’ai lu, 2000). Individualiste, il méprise la politique car il sait que le travail intérieur prime sur tout et que pour agir en accord avec le tao, il faut d’abord être à l’écoute de sa nature profonde. « N’oubliez jamais : tout ce que vous voyez à la télévision, tout ce que vous lisez sur le Net, dans la presse ou dans les livres, tout ce que vous entendez à la radio, tout (y compris mon guide) est la pensée d’un autre. » Pour lui comme pour les ermites du VIe siècle avant J-C (lire ci-contre), la sagesse vient de l’intuition intérieure. Pour contacter celle-ci, une seule voie : entrer dans le silence intérieur et méditer. « C’est la “voie de l’eau”, explique Gérard Edde. On ne médite pas pour gagner plus de sagesse ou de sérénité mais, au contraire, on s’assoit pour perdre chaque jour quelque chose : une idée erronée, un mauvais comportement, une émotion conflictuelle… et ainsi rejoindre l’unité primordiale. »

Vivre l’acte sexuel comme un puissant échange énergétique

« Pendant l’amour, l’homme prend le yin qui lui manque et la femme, le yang dont elle a besoin » Gérard Edde
Aujourd’hui, le « tao sexuel » apparaît comme une invitation à l’extase perpétuelle. En réalité, si les ermites du VIe siècle avant J-C ont mis au point ces techniques sophistiquées d’union sexuelle – qu’ils pratiquaient avec des prostituées et suivant un calendrier très précis –, c’était avant tout pour purifier leur énergie vitale. Rien de romantique donc, dans cette pratique qui, comme le qi gong ou la méditation, a pour but essentiel de favoriser l’union avec le tao : « La maîtrise et la rigueur nécessaires aux amants étaient liées à leur manque de passion amoureuse », analyse Gérard Edde. L’acte sexuel est vécu comme un puissant moment d’échange énergétique, ayant à ce titre des répercussions sur toute la vie : « Lorsque votre énergie sexuelle circule librement dans tout le corps (et pas seulement dans les parties génitales), vous vous sentez plus élevé spirituellement et davantage connecté à vos impulsions », déclare Doctor Barefoot.

Apprendre à « nourrir la vie »

« Les hommes d’autrefois respiraient profondément jusqu’aux talons »Tchouang Tseu
Les premiers taoïstes, qui affirmaient leur désir d’atteindre l’immortalité, ont mis au point des centaines de techniques de régénération interne. Ces pratiques millénaires n’ont pas bougé d’un pouce. Vivre dans le tao, à notre époque, revient encore à prendre conscience de l’énergie vitale qui est en soi et à la faire fructifier grâce à ces techniques raffinées : taï-chi, qi gong (les « gymnastiques de santé »), massages taoïstes, médecine chinoise préventive, acupuncture, respiration énergétique, etc. Aujourd’hui, les cours permettant de s’initier fourmillent. Mais n’oublions pas le défi essentiel sur lequel elles ont été conçues : chacun doit savoir se régénérer, et devenir ainsi de plus en plus autonome. A chacun son tao, donc…

Pascale Senk

Source : Psychologie.com

Voir l’article sur la traduction du Tao Te King par le père Claude Larre

Une lecture illustrée du Tao Te King

Bonne lecture, amitiés: Claude Sarfati.

Célébration du Yi King

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J’attendais d’avoir le « Le guide de la voyance » entre les mains pour donner mes impressions sur mon blog.

Le livre D’Anne Placier est de très bonne qualité…

Il s’articule autour des différentes techniques utilisées par les « voyants » référencés.

En introduction à chaque rubrique (technique associée), l’auteure explique comment celle-ci est utilisée et ce que l’on peut en attendre.

Je suis particulièrement heureux de découvrir la création d’une rubrique intitulée : Yi Jing.

La consultation que j’ai échangé avec Anne Placier à été scrupuleusement la même dans la forme: durée, médothologie, etc.

Que celle que je propose à toutes celles (ceux) qui me consultent.

Son commentaire sur mon « travail » est objectif, compte-tenu qu’elle reprend le plus souvent des passages de sa consultation en écrivant mes propres mots.

Je suis très content de partager cette rubrique avec Pierre Faure **** pour qui j’ai beaucoup d’admiration.

Merci Anne Placier  pour avoir consacré un espace dans votre livre à la pratique du Yi Jing qui est encore peu connue en France et espérons que cela donnera une nouvelle impulsion à la découverte du livre des Transformations.

Pour partager ce moment de joie, je vous propose la B.O du film de Wong Kar Wai :

In the mood for love.

La musique nous réunit dans nos différences, les images de ce film montrent avec une harmonie bien chinoise les interrogations que nous partageons tous :

La vie, La mort, L’amour, La souffrance,Le doute, La solitude, Les rencontres, La foi, La peur, La joie, etc.

Et puis L’amour, surtout et avant tout.

Nous aurons toujours des questionnements, il existera toujours des voyants avec ou sans étoile*

L’essentiel est qu’ils cultivent l’exigence, la sincérité, la bienveillance, les vertus du cœur.

Amitiés: Claude Sarfati **

Voyage dans les arts divinatoires

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Guide des meilleurs astrologues et voyants.

Lorsque Sandra Gaudin m’a consulté (il y a plus d’un an), elle a réglée sa consultation et ne m’a pas informé de son projet d’écrire un guide.

Je ne me souviens plus du tout de cette consultation, j’oublie chaque consultation presque instantanément après l’avoir faite, je ne prends jamais aucune note…

C’est « déontologique » et c’est beaucoup mieux pour la personne qui consulte.

Franchement, ce guide est très riche, les auteurs font une profonde analyse des arts divinatoires.

A conseiller a tous ceux qui veulent en savoir plus sur la voyance : historique, analyse des différents supports, interview, etc. Un livre très complet.

Voici le commentaire sur mon travail :

Claude Sarfati se forma par les voyages. Vers dix-huit ans, il partit faire un long périple autour du monde. Il fit une escale au Mexique qui dura sept ans. Là, il rencontra un personnage déterminant qui le guida vers la philosophie taoïste, l’initia au Yi King et à la méditation. D’aventure en aventure, de séminaire de Yi King en monastères  bouddhistes, Claude ouvrit enfin son cabinet. Il jouissait déjà d’une maturité spirituelle prometteuse pour son jeune âge. Très vite, il fut reconnu comme un praticien au talent précoce et prometteur. 

J’ai consulté Claude Sarfati il y a quelques années. Nous avions alors effectué une consultation complète. En relisant mes notes, je me souviens de troublantes complémentarités entre la séance de voyance et un tirage de Yi King qui m’informait d’un changement profond dans mon existence. Il m’avait alors décrit parfaitement le futur canevas de ma vie sentimentale. Ses perceptions fines correspondaient avec une exactitude impressionnante à la situation. A mon interrogation sur la compatibilité des deux méthodes par rapport à la divination, Claude précise qu’il distingue les deux pratiques : « Le Yi King n’est pas un outil pour deviner ce qui se passera demain, mais l’observateur d’un mouvement à travers les transformations constantes de la terre, des hommes et du ciel, alors que la voyance est une approche plus occidentale ». Pour la sortie de ce livre, j’ai fait un tirage en ligne sur son site. Un peu méfiante par rapport à l’outil internet comme intermédiaire de mon tirage de Yi King, force est de constater que le résultat fut saisissant. A conseiller aux personnes soucieuses d’une consultation en profondeur, menée par un praticien sérieux qui foisonne de richesses.

Que dire d’autre que : Merci:-)

Guide des meilleurs astrologues et voyants

Voyage dans les arts divinatoires

Dr Christine Rappaz-Lasserre, mathématicienne de formation, est médecin psychiatre psychothérapeute et conseillère en entreprise.

Sandra Gaudin est journaliste, astrologue, comédienne et auteur de théâtre.

Editions FAVRE.

Bonne lecture, bonne écoute, bon dimanche: Claude Sarfati

L’IMPERMANENCE

Il existe un très vieux livre nommé Yi King, le Livre des Mutations, basé sur l’idée que l’interaction de deux forces à la fois antagonistes et solidaires engendre la mutation de tout ce qui est vivant. Ces deux forces, expressions de Tao, sont Yin et Yang. Et puisque Tao, par nature, « existe sans exister », il est éternel et, par voie de conséquence, Yin et Yang entretiennent des rapports en permanence, engendrant par là-même une constante mutation que l’on appelle l’impermanence.

Permanence et impermanence sont deux écoles de pensée, deux manières d’envisager la métaphysique, dont le propos est de s’intéresser à ce qui est au-delà (méta) des choses physiques. La question est de savoir qui, de la poule ou de l’œuf, précède l’autre ou, plus sérieusement, si l’essence se situe avant l’existence ou si l’existence engendre l’essence.

En Occident, Héraclite d’Ephèse, qui vécut entre 540 et 480 avant Jésus-Christ, est l’auteur d’un ouvrage intitulé De l’Univers dans lequel il émet la théorie que la naissance et la conservation des êtres sont dues au « conflit des contraires ». Ces deux forces contraires, pense- t-il, sont enveloppés par « une substance unique et commune à toutes les choses ». Enfin, il précise que toutes les choses procèdent d’un « écoulement perpétuel » et que tu ne veux pas te baigner deux fois dans le même fleuve car de nouvelles eaux coulent toujours sur toi.

Il est aisé de retrouver Yin et Yang en ce « conflit des contraires » que peut corroborer la Médecine Traditionnelle Chinoise issue de la connaissance du Tao: au même titre que les méridiens d’acupuncture, pour la plupart répartis symétriquement dans le corps humain, il existe un méridien central (Zhong maï) appelé le Vaisseau des hostilités et en lequel – pour ne pas entrer dans des subtilités trop techniques- circulent des « manifestations énergétiques » Yin et Yang qui se traduisent, par exemple, par la libido (instinct de vie) et la destrudo (instinct de mort).

De même, la « substance unique » d’Héraclite rappelle-t-elle le Qi de Tao et de même « l’écoulement perpétuel » est-il synonyme de mutation d’impermanence. Comme il fut dit, les sages du Tao puisent leur savoir d’une part dans l’interne et d’autre part dans la Nature. Or l’interne évolue tout au long d’une vie exactement comme la Nature se modifie en permanence. Au fil des ans, l’arbrisseau devient un arbre et l’arbre lui-même, au sein de la même année, se couvre de feuilles puis se dénude, portant des fleurs qui deviennent fruits. Tout change… sauf le Principe immuable qui est à la base du changement. Autrement exprimé, la permanence du non-être engendre l’impermanence de l’être: ce qui est achevé paraît achevé mais ne l’est pas dans son principe, écrit Lie Tseu (Le Vrai Classique du Vide Parfait, livre VI, 11).

Parlant de Tao,Lao Tseu affirme qu’il se meut sans cesse (Tao Te King, 14) mais que, le principe étant permanent, qui saisit le Constant embrasse et saisit tout (Tao Te King, 16).

Quant à Tchouang Tseu, il résout vite le problème du permanent et de l’impermanent: il est inutile de s’interroger sur le fini et l’infini. Derrière les phénomènes qui changent existe le non-changement. Pourquoi ne pas le consulter?

Nous en revenons là à la façon d’envisager les choses sous l’angle du Tao: tout ce qui vit vibre, évolue et se transforme mais il y a quelque chose de « sans nom » qui, d’être sans être, est la permanence. Celui qui part quêter Tao se retrouvera plus que souvent en face de cette constante: les sages cultivent ce qui nous apparaît comme un paradoxe parce que nous voulons comprendre ce qui ne peut en aucun cas être enfermé dans notre intellect. C’est pourquoi ils se réfèrent systématiquement à l’interne.

ABC du TAO

Jacques E. Deschamps

Editions GRANCHER

 

Jiddu Krishnamurti

Le Livre de la Méditation et de la Vie

Amitiés

Claude Sarfati