La création du monde dans la mythologie chinoise

La Chine a une riche tradition de mythes de la création. Il existe six récits indépendants où différentes figures occupent un rôle et une fonction importants. Un des plus anciens mythes est centré autour de la déesse archaïque appelée « Femme Gua » (Nu Gua). Le nom « Gua » signifie « créature semblable à un escargot »: on attribuait le pouvoir de régénération aux insectes ou aux reptiles qui se dépouillent de leur peau ou de leur coquille.

Les mythes qui la concernent sont partiellement obscurcis par le sexisme des commentateurs médiévaux, mais ils sont présents, bien de manière évasive, dans les textes les plus anciens.

Il est raconté que Femme Gua accomplit soixante-dix transformations à partir desquelles le cosmos et tous les vivants prirent forme. Sa divinité était si puissante que ses entrailles se métamorphosèrent en dix divinités appelées « Entrailles de Femme Gua ».

Un autre mythe de la création est raconté par un auteur taoïste, le philosophe Zhuangzi (IV° siècle avant notre ère). Il se sert de mythes anciens pour illustrer certaines perspectives philosophiques, telles que le danger des interventions politiques et la charité mal ordonnée.

Le mythe de la création raconté dans son livre Zhuangzi se rapporte au dieu du Chaos mourant, dont la destruction est nécessaire pour que l’univers puisse prendre forme.

Il est centré autour de Désordre Epais (Hundun), qui n’a pas de visage ni d’ouverture faciale. Le dieu Hundun gouvernait le centre du monde, les dieux des Eaux du Sud et du Nord régnant, eux, sur ses deux côtés. Ces deux dieux des Mers rendaient souvent visite à Hundun; en remerciement pour son hospitalité, ils décidèrent que, puisqu’il n’avait pas de visage, ils lui donneraient sept ouvertures pour qu’il puisse voir, entendre, manger et respirer. Ils ciselèrent une ouverture chaque jour, mais le septième jour Hundun mourut.

Dans un autre texte, ce dieu du Chaos est décrit comme ressemblant à une outre jaune et rouge telle une flamme cinabre, avec six pieds et quatre ailes, mais sans visage ni yeux.

Un troisième mythe représente une image éclatante du monde. Il relate que la vapeur primitive émergèrent les deux forces cosmiques Yin et Yang.

Le ciel apparut comme une voûte ronde qui couvrait les quatre côtés de la terre plate, ciel et terre étant tenus ensemble par d’énormes montagnes (ou, dans une variante, par des piliers) retenues par des cordes. L’image du monde est si ressemblante avec la cosmologie de l’Egypte ancienne qu’il est possible que ce mythe reflète une transmission culturelle venue d’Egypte à travers l’Asie centrale.

Un quatrième mythe donne plus de détails sur les forces cosmiques Yin et Yang. Il relate qu’avant le début du monde il n’y avait qu’une vaste masse de vapeur informe. De cet élément primordial sortit la force Yin, qui est sombre, froide, marquée d’ombre, lourde, féminine et passive, et la force Yang qui est lumière, chaleur, soleil, éther, masculine et active. L’interaction entre Yin et Yang créa les quatre saisons et le monde naturel.

Le Yang donna naissance au feu et au soleil, le Yin à l’eau et à la lune puis aux étoiles.

Le mythe de la séparation entre ciel et terre appartient aux récits de la création. Il décrit un dieu du Ciel monstrueusement déformé appelé Souci Affectueux (Zhuan Xu) qui règne sur le pivot du ciel. Il ordonna à son petit-fils Chong de soutenir le ciel pour l’éternité et à son autre petit-fils Li de maintenir la terre pour toujours. Dans l’Antiquité, on croyait que, si les deux éléments du ciel et de la terre n’étaient pas maintenus séparés, le cosmos retournerait au chaos.

Le mythe de la création le plus intéressant est centré sur le géant Antique Enroulée (Pan Gu), le premier né, un humain demi-dieu. Il raconte comment, alors qu’il gisait mourant et que la vie le quittait, son souffle devint le vent et les nuages, sa voix le tonnerre, ses yeux le soleil et la lune, et ses membres des montagnes. Les fluides de son corps se transformèrent en pluie et en rivières, sa chair en terre. Ses cheveux devinrent les étoiles, ses poils, la végétation. Ses dents, ses os et sa moelle se transformèrent en minéraux. Les insectes sur son corps devinrent des êtres humains. Ce mythe est composé d’une série de métamorphoses où les différentes partie de son corps deviennent des parties analogues de l’univers. C’est un des nombreux mythes du corps cosmologique existant dans le monde; il contient les récits importants du dieu mourant et du dieu nourrissant, qui donne son corps pour le bien de l’humanité.

Une autre version du mythe d’Antiquité Enroulée raconte que, au début du temps, toute matière était semblable à un œuf de poule. Après dix-huit mille ans, elle se sépara entre la matière Yang éthérée, qui s »‘éleva pour former le ciel, et la matière lourde Yin, qui tomba pour former la terre. Antiquité Enroulée naquit entre ces éléments primordiaux sacrés quand ils se séparèrent. Le géant subit neuf métamorphoses et devint aussi divin et sage que le ciel et la terre.

Dix-huit mille ans plus tard, le ciel, la terre et le premier homme atteignirent leur taille maximale et formèrent une trinité composée du Ciel, de la Terre et de l’Humanité. Plus tard, Trois Divinités Souveraines émergèrent (leurs noms varient). La suite du récit raconte comment furent créés les nombres et les distances fixes: il fournit ainsi le mythe étiologique de la science et des mathématiques.

Les deux mythes de création d’Antiquité Enroulée sont les derniers transcrits parmi ces six récits et proviennent d’une minorité ethnique du sud-ouest de la Chine. Transcrits au VI° siècle de notre ère environ, ils furent probablement rapportés d’Asie centrale.

Le premier des deux, le mythe du corps humain cosmologique, devient le récit orthodoxe de la création du monde en Chine.

Source: Mythes chinois

               Anne Birrel

Editions: POINTS SAGESSES(2005)

L’envers

Le lendemain, réveil vers 6h. Je me suis rendu à la cuisine où se trouvaient déjà la Doña et Graciela.

-Bonjour !

-Bonjour, tu veux un café et des tortillas avec des oeufs ?

-Bien

Pendant que je prenais mon petit-déjeuner, la Doña vint me proposer de l’accompagner dans un camp de réfugiés du Guatemala dont elle s’occupait, j’acceptais.

L’homme blanc arriva à son tour en me demandant :

– Tu vas accompagner La Doña aux camps de réfugiés?

-Oui

-Fais attention à toi.

-Pourquoi ?

-Tu ne sais rien d’ici.

-ça fait longtemps que tu es là ?

-Je viens depuis pas mal d’années, je connais bien la Doña.

Nous avons marchés plus de trois heures dans la forêt avant d’arriver au camp de réfugiés.

C’était un oasis de misère dans une forêt tropicale. Quelques plaques ondulées en fer accrochées avec des cordes pour faire des toits ; des sacs poubelle déchirés pour faire des murs. La Doña endimanchée traversait le camp au bras du chef de village, un instituteur.

Les enfants se pressaient autour de nous, ils étaient sales,le ventre gonflé de parasites, habillés de guenilles, leurs yeux m’observaient en suppliant.

Le chef du village était le seul à parler le Mexicain, il m’expliqua leur exode depuis le Guatemala.

Les blancs avaient saisis leur terre, puis ils envoyèrent l’armée pour faire la sale besogne, déposséder les Indiens de leurs biens et menacer leurs vies.

Les vieux, les malades, étaient mort en chemin ; ils avaient mis des semaines pour traverser la forêt et chercher asile au Mexique, poursuivis par les militaires.

J’avais 23 ans, je me sentais parfaitement inutile, voyeur, à cet endroit. J’ai donné tout ce que je pouvais tee-shirt, cigarettes, etc.

Au retour, je n’ai pas dit un mot jusqu’à notre arrivée au ranch.

Après le repas, nous sommes restés pour discuter dans la cuisine autour du feu.

Le blanc que Chela (diminutif de Graciela) appelait El Monsieur était avec nous.

J’ai promis à la Doña de revenir, de collecter de l’argent, des médicaments, des vêtements, et de l’aider personnellement dans sa noble mission.

-tu es pris ! me dit El Monsieur d’un air méprisant.

-Ecoutes tes yeux, ouvres tes oreilles, qui es-tu ?

Je ne comprenais rien à son discours, perdu dans mes émotions.

Je ne songeais qu’aux regards suppliants croisés ce jour et à jamais dans mon coeur.

Bonne année du Serpent d’Eau

 

L’astrologie chinoise (zhanxingshu 占星術, xingxue 星學, qizhengsiyu 七政四餘, guolaoxingzong 果老星宗) est basée sur les notions astronomiques, religieuses et calendériques traditionnelles. Au cours du XXe siècle, ses 12 animaux -signes ont été adoptés dans la culture populaire de nombreux pays.

Sommaire

  • ·  Astrologie proprement dite
  • ·  Les quatre gardiens célestes
  • ·  Signes chinois

Astrologie proprement dite

Pour lire la destinée, les astrologues chinois combinent les données astrales de la naissance ainsi que son heure et sa date avec les cinq éléments, selon un système complexe et très ancien connu sous le nom de ziweidoushu (紫微斗數) « données des maisons astrales Ziwei et Dou », les plus influentes.

Principaux astres

Les anciens astronomes chinois ont associé les cinq planètes principales aux cinq éléments, d’où elles tirent leur nom actuel : Vénus est le Métal (or), Jupiter est le Bois, Mercure est l’Eau, Mars est le Feu, Saturne est la Terre. Leur position dans le ciel, ainsi que celle du soleil et de la lune, Yang et Yin suprême pour l’astrologie (taiyang 太陽 taiyin 太陰), et le passage éventuel de comètes au moment de la naissance influencent la destinée. Jupiter est particulièrement important car sa révolution, et non celle du soleil, était utilisée jusqu’au milieu de la dynastie Han pour compter les années. Selon la religion traditionnelle, l’année chinoise qui commence appartient au dieu de cette planète, (Taisui 太歲), et tous ceux qui sont du signe de l’année doivent faire une offrande au temple pour l’amadouer.

Maisons astrales

La zone autour de l’écliptique et de l’équateur céleste est divisée en 28 maisons lunaires (sù 宿), correspondant aux 28 secteurs de cette zone traversés à tour de rôle par la lune au cours du mois lunaire. L’ensemble de ce « zodiaque chinois » est divisé en 4 quartiers (sixiang 四象), chacun représenté par un animal totem. Leur position est déterminée à la tombée de la nuit le soir de l’équinoxe de printemps. Les noms des maisons lunaires ont été retrouvés sur des objets funéraires datant des Royaumes combattants, et pourraient remonter aux Zhou; il est donc difficile de connaitre leur signification originelle, peut-être différente du sens actuel du caractère, mais certains pourraient désigner des parties de l’animal, comme jiao (角) la corne. Le quartier le plus au nord, appelé le « guerrier noir » (xúanwǔ 玄武), parce qu’il représente une tortue fantastique dont la carapace évoque une armure, comprend la maison dou à laquelle se rattachent le chariot de la Grande Ourse (beidou 北斗) et l’astérisme nandou près du Sagittaire, qui gouvernent les naissances et les morts. Xuan Wu est l’esprit du ciel du nord ou celui de l’eau dans la croyance taoïste.

Autour du pôle nord céleste, les Chinois distinguaient trois zones étoilées qui semblaient chacune cernée par une enceinte, d’où leur nom des « trois enceintes » (sanyuan 三垣). L’enceinte du palais impérial (ziweiyuan 紫微垣) ou enceinte supérieure (shangyuan 上垣) se situe autour de Polaris, autrefois considérée comme fixe, axe du ciel ; on estimait jadis que les étoiles et les dieux stellaires qu’elle contenait gouvernaient l’empereur et sa famille. L’enceinte du palais supérieur (Taiweiyuan 太微垣), ou enceinte moyenne (zhongyuan 中垣) se situe autour du Lion, de la Vierge et de Cassiopée ; elle représentait les ministres et fonctionnaires du palais. L’enceinte de la ville céleste (tianshiyuan 天市垣) ou enceinte inférieure (xiayuan 下垣) est située autour d’ Ophiuchus, de l’aigle et d’Hercule ; elle représentait le gouvernement local. Les étoiles et astérismes de ces enceintes portaient des noms en rapport avec leur symbolisme, titres officiels ou nobiliaires par exemple.

De manière générale, les noms des astérismes chinois sont assez différents de ceux des 88 constellations occidentales. Par exemple, le chariot d’Ursa major est appelé « la louche » (北斗 běidǒu); la ceinture d’Orion est connue sous le nom de (參) [shen], qui peut aussi se lire « trois » et s’interpréter comme les trois dieux de la Fortune, du Bonheur et de la Longévité.

Les étoiles dans le ciel ne constituent pas seulement la base des lectures astrologiques, mais également la matière de nombreux contes de fées. Par exemple, le triangle d’été est un trio constitué du vacher, un jeune paysan (Altaïr), de la tisserande, une fée (Véga) et la fée Taibai (Deneb). Le vacher et la tisserande, époux séparés par décret céleste, se tiennent chacun d’un côté de la rivière argentée (la Voie lactée). Chaque année, le septième jour du septième mois dans le calendrier chinois, les oiseaux forment un pont à travers la Voie lactée. Le vacher le traverse avec leurs deux fils (les deux étoiles sur chaque côté d’Altaïr) pour une réunion annuelle avec leur mère fée. La fée Taibai chaperonne les deux amants immortels. Voir Qi Qiao Jie pour d’autres versions de cette histoire.

Les quatre gardiens célestes

Les 28 maisons lunaires sont classées en quatre quartiers (四象, sì xiàng) contenant sept constellations chacun. Ils sont identifiés à quatre créatures fantastiques (siling 四靈), gardiens célestes :

Le Dragon d’azur de l’est (東方青龍)

Jiao (角) – La Corne, Spica
Kang (亢
) – Le Cou, Virgo
Di (氐
) – Les Fondations, Libra
Fang (房
) – La Chambre, Libra
Xin (心
) – Le Cœur, Antares
Wei (尾
) – La Queue, Scorpius
Ji (箕) – La Corbeille d’osier, Sagittarius

La Tortue noire du nord (北方玄武)

Dǒu (斗) – La Louche, Sagittarius
Niu (牛
) – Le Bœuf, Capricornus
Nu (女
) – La Dame, Aquarius
Xu (虛
) – Le Néant, Aquarius
Wei (危
) – Le Toit, Aquarius/Pegasus
Shi (室
) – Le Campement, Pegasus
Bi (壁) – Le Mur, Pegasus

Le Tigre blanc de l’ouest (西方白虎)

Kui (奎) – Les Pattes, Andromeda
Lou (婁
) – La Longe, Aries
Wei (胃
) – Le Ventre, Aries
Mao (昴
) – La Tête chevelue, Pleiades
Bi (畢
) – Le Filet, Taurus
Zi (觜
) – Le Bec de tortue, Orion
Shen (參) – Bonheur, Fortune, et Longue vie, Orion

L’Oiseau vermillon du sud (南方朱雀)

Jing (井) – Le Bien, Gemini
Gui (鬼
) – Les Fantômes, Cancer
Liu (柳
) – Le Saule, Hydra
Xing (星
) – L’Étoile, Alphard, Alpha Hydrae
Zhang (張
) – Le Filet déployé, Crater
Yi (翼
) – Les Ailes, Corvus
Zhen (軫) – Le Char, Corvus

La créature fantastique ayant rôle de gardien céleste la plus ancienne est la tortue noire, qui date des Zhou. Appelée « tortue-serpent » ou « tortue et serpent » (guishe 龜蛇), elle est en général représentée comme une tortue autour de laquelle s’enroule un serpent. Cette figure pourrait être à l’origine du mythe prétendant que le mâle de la tortue étant souvent impuissant, la femelle s’unit avec un serpent. Cette croyance est à l’origine du symbolisme contradictoire de l’animal : sacré depuis l’antiquité parce que portant sur son dos la représentation de l’univers, il représente parfois l’immoralité. Pour réintroduire une certaine logique, on attribue parfois le défaut à une variété particulière, le bie (虌), ingrédient de la fameuse « soupe de tortue ».

La forme des trois autres animaux ainsi que la répartition des couleurs se sont fixées sous les Han sous l’influence de la théorie des cinq éléments.

Signes chinois

Ils constituent un ensemble de douze animaux que l’on pense inspirés à l’origine par les douze signes de l’astrologie persane, transmis via l’Inde ou le Tibet. Ils sont associés aux douze rameaux terrestres, qui en combinaison avec les dix tiges célestes constituent le système chinois de décompte du temps le plus anciennement attesté.

Les 12 animaux des rameaux terrestres

Les douze signes animaux du zodiaque (生肖 shengxiao) sont, dans l’ordre : rat, bœuf, tigre, lapin, dragon, serpent, cheval, mouton (ou « chèvre »), singe, coq, chien, et porc.

Des légendes relatent comment les animaux furent choisis et comment fut déterminé leur ordre. L’absence du chat serait due à la négligence du rat son ami, que l’Empereur de jade avait chargé de convoquer les animaux pour la sélection des signes du zodiaque. Le chat se fâcha, et c’est depuis qu’ils sont ennemis naturels. Il a néanmoins été retenu dans la version vietnamienne où il remplace le lapin.

 

Ordre

Nom chinois

Nom français

Rameau correspondant 地支)

1

鼠 shǔ

rat

子 zi (Yang)

2

牛 niú Y

buffle ou boeuf

丑 chou (Yin)

3

虎 hǔ

tigre

寅 yan (Yang)

4

兔 tù

lapin ou lièvre

卯 mao (Yin)

5

龍 lóng (龙)

dragon

辰 chen (Yang)

6

蛇 shé

serpent

巳 si (Yin)

7

馬 mǎ (马)

cheval

午 wu (Yang)

8

羊 yáng

mouton ou chèvre

未 wei (Yin)

9

猴 hóu

singe

申 shen (Yang)

10

鷄 jī (鸡)

coq

酉 you (Yin)

11

狗 gǒu

chien

戌 xu (Yang)

12

猪 zhū

porc ou cochon

亥 hai (Yin)

 

Le cycle sexagésimal

On peut combiner le cycle des animaux avec le cycle binaire Yin-Yang, chaque animal étant toujours associé à une année de même type ; le dragon, par exemple, est toujours yang, et la chèvre toujours yin. Dans le calendrier grégorien, les années paires sont yang et les années impaires sont yin (en toute rigueur le changement yin-yang se fait au moment du Nouvel An chinois).

Combiné avec le cycle des cinq éléments, Métal (金 jin), Eau (水 shui), Bois (木 mu), Feu (火 huo), et Terre (土 tu), l’ensemble donne un cycle de soixante années différentes. On aura ainsi l’année du « rat doré », celle du « bœuf d’eau » ou celle du « tigre de bois ». Au Japon, l’anniversaire des soixante ans est fêté par une cérémonie appelée kanreki (achèvement du calendrier).

La tradition associe à chacun des éléments une couleur : le métal est blanc, l’eau noire, le bois vert, le feu rouge et la terre jaune ou ocre. Ces couleurs apparaissent parfois à la place des éléments sur les calendriers chinois à l’étranger : année du « coq vert », du « tigre rouge » par exemple.

Dans les arrangements matrimoniaux anciens, les couples étaient assortis suivant la compatibilité de leurs signes. Par exemple, il était admis que deux « chiens » n’allaient pas ensemble, mais qu’un « chien » et un « porc » était une bonne union; un « chien-eau » sera dominé par un « porc-bois » mais dominera un « porc-feu » parce que l’Eau est bénéfique au Bois, mais contrôle le Feu, en fonction des principes de leur intéraction selon la théorie des cinq éléments.

Comme le calendrier chinois est luni-solaire, la date de changement de signe est celle du Nouvel An chinois, et non le 1er janvier du calendrier occidental. Néanmoins, dans le système de décompte des années par combinaison des tiges célestes et des rameaux terrestres auxquels sont associés les animaux, le changement s’effectue au début du printemps, au jour appelé lichun (立春), qui se situe entre le 4 et le 19 février, lorsque le soleil arrive à 315 degrés de longitude. Quelques almanachs chinois récents reprennent cette tradition et font changer les signes le jour de lichun.

Les signes chinois sont aussi utilisés par d’autres cultures asiatiques, vietnamienne et japonaise, par exemple. Les services postaux de plusieurs autres pays émettent parfois un timbre de l’Année du …», mais les pays peu familiers avec l’utilisation du calendrier lunaire chinois supposent que les signes changent le 1er janvier de chaque année.

Ceux qui prennent les signes chinois au sérieux peuvent consulter la table ci-dessous, particulièrement utile aux personnes nées en janvier ou en février, période de changement d’année selon le calendrier luni-solaire.

Les signes horaires

Les douze « rameaux terrestres » étaient utilisés autrefois pour marquer les périodes de la journée, chaque signe correspondant à une tranche de deux heures appelée shichen (時辰). Cette division horaire est encore prise en compte par l’astrologie. Il est donc possible d’associer un signe à chaque tranche horaire, bien qu’on utilise pour les nommer les noms des rameaux, et non ceux des animaux. Les heures suivantes sont celles de Pékin heure locale. Pour une études d’astrologie chinoise moderne, l’heure de rérérence est l’heure solaire locale du lieu de naissance de la personne.

23:00 – 01:00: rat (souris)
01:00 – 03:00: bœuf (buffle)
03:00 – 05:00: tigre
05:00 – 07:00: lapin (lièvre-chat)
07:00 – 09:00: dragon (lézard)
09:00 – 11:00: serpent
11:00 – 13:00: cheval
13:00 – 15:00: chèvre (mouton-bouc)
15:00 – 17:00: singe
17:00 – 19:00: coq (phénix)
19:00 – 21:00: chien
21:00 – 23:00: porc (cochon-ours-sanglier)

 

 

 

 

2013, selon l’astrologie chinoise, est l’année du Serpent d’Eau qui commencera le 10 février 2013 avec le Nouvel An Chinois, pour se terminer le 1 février 2014, laissant alors place au signe chinois du Cheval de Bois.
Signe Chinois :

Serpent 蛇

Personnalité : Selon l’astrologie chinoise, le Serpent est réfléchi, sage, rusé, intuitif, indépendant, parfois paresseux.
Emploi idéal : Professeur, linguiste, enseignant, psychiatre, psychologue, astrologue, voyant, agent du personnel, dans les relations publique, designer d’intérieur.
Nombres porte-bonheur : 1, 2, 4, 6, 13, 24, 42 et 46.
Compatibilité optimale : Coq ou Buffle
Signe astro équivalent : Taureau
Serpent célèbres : Audrey Hepburn, Bill Kaulitz, Bob Dylan, Brittany Murphy, Charlie Sheen, Chris Rock, Chris Brown, Cyndi Lauper, Daddy Yankee, Daniel Radcliffe, Dorothy Parker , Fredrik Ljungberg, Hayden Panettiere, Jacqueline Kennedy Onassis, James Van Der Beek, John Malkovich, John Mayer, John F Kennedy, Kanye West, Kim Basinger , Kristin Davis, Kronprinsessan Victoria, Linda Evangelista, Liv Tyler, Ludacris, Luke Perry, Mads Mikkelsen, Marlon Brando, Martin Luther King Jr, Orlando Bloom, Paul Anka, Peter Stormare, Ronan Keating, Sadie Frost, Sarah Jessica Parker, Sarah Michelle Gellar, Shakira Isabel Mebarak Ripoll, Tarja Turunen, Taylor Swift, Terrence Gene Hulk Hogan Bollea, Thomas Müller, Veronica Ferres

L’année du Serpent sera venimeuse: placée sous le signe de l’instabilité et des turbulences, elle apportera guerres et éclatement de la zone euro, prédisent les astrologues chinois. Mais le chanteur Psy continuera de surfer sur son succès de 2012, rassurent-ils.

L’année du Serpent démarre ce 10 février dans le calendrier chinois et est associé à l’Eau : elle pourrait amener son lot de catastrophes, mettent en garde les astrologues, très écoutés en Asie.

Les précédentes années du Serpent ont été marquées par les attaques du 11 septembre (2001), le mouvement démocratique de Tiananmen écrasé dans le sang (1989) et l’attaque japonaise sur Pearl Harbour (1941), égrènent-ils.

« C’est une année de catastrophes… Beaucoup de choses ne vont pas bien se passer », prévient Tan Khoon Yong, du cabinet de géomancie Way OnNet Group. « L’Union européenne risque d’éclater, l’euro sera en difficulté », ajoute l’astrologue de 59 ans. Mai sera le mois de tous les dangers.

L’Eau représente la peur. Elle est juste au-dessus du feu, qui lui représente la joie et l’optimisme. L’opposition entre les deux s’exprimera en mai, expliquent les oracles.

Pour Chow Hon-ming, astrologue à Hong Kong, Chine et Japon s’affronteront en mai, lors d’un –bref– conflit, tels deux « serpents » dressés l’un contre l’autre.

Les relations entre les deux pays se sont détériorées en 2012, en raison d’un archipel inhabité en mer de Chine orientale, revendiqué par Tokyo et Pékin.

« Les tensions vont atteindre un pic et (la Chine et le Japon) risquent fort d’aller jusqu’à la guerre », prévoit l’homme.

Les Bourses mondiales connaîtront une trajectoire semblable à celle du reptile, prédit Mak Ling-ling, maître de feng shui à Hong Kong. Calme et souple en première partie d’année, et bien plus saccadée ensuite. « Ce sera comme le mouvement du serpent: rapide, agressif, rusé », déclare-t-elle à l’AFP.

Pour Mariana Kou, analyste dans une maison de courtage, CLSA, qui s’amuse chaque année à créer « un indice feng shui« , l’année boursière « se terminera de manière plutôt positive ».

Mais les années du serpent sont marquées par « des transformations, des changements, et parfois de réels bouleversements, à l’image de ces reptiles qui changent de peau régulièrement ».

Lors de la précédente année du serpent, en 2001, l’indice de la Bourse de Hong Kong avait perdu… plus de 33%.

Tout n’ira pas mal pour tout le monde. Le nouveau dirigeant chinois, Xi Jinping, revêtira en douceur les habits de président de la deuxième puissance économique mondiale, en mars.

« Il devra toutefois faire attention à sa santé. Il risque de chuter en novembre s’il voyage », note Chow Hon-ming, qui suggère au dirigeant d’éviter « la Russie et l’Europe » à l’automne.

Et que les fans du chanteur sud-coréen Psy se rassurent. Son tube planétaire Gangnam Style sera suivi d’autres succès, ajoute Chow.

Le calendrier chinois est découpé en cycle de 60 années. Dans ce calendrier, le serpent est en sixième position dans un cycle de 12 animaux. L’année du serpent démarre le 10 février 2013 et s’achève le 30 janvier 2014.

Source: Direct Matin

 

Bonne année du Serpent d’eau!

 

Claude Sarfati

Discours de la tortue

 

Vers 2000 ans avant notre ère, les Shang, deuxième dynastie historique de Chine, originaire des plateaux d’Asie centrale, régnaient sur un peuple d’agriculteur dans la vallée du Fleuve Jaune.

Composés essentiellement de guerriers et de chasseurs, ils vénéraient, outre leurs ancêtres, des divinités naturelles telles que montagne, lac, brume, ravine, orage et tonnerre, feu et vent.

C’était une spiritualité chamanique basée sur la conviction que toute entité naturelle (humains, animaux, pluie, étoile) est animée par un esprit, « un Shen » et que toute action entreprise devait recevoir le consentement des invisibles.

Pour ce faire, comme dans la majorité des peuples primordiaux, on sacrifiait à tour de bras des animaux en les brûlant. Mais, pragmatiques, les sages s’interrogèrent: comment savoir si les esprits étaient contents ?

En observant les apparitions de striures sur les os, à la fin du rituel, les Shang vont émettre une hypothèse surprenante : et si le feu sacrificiel n’était pas seulement l’agent qui modifie la nature terrestre des offrandes en les envoyant au ciel, pour les transformer en aliments spirituels, comestibles pour les esprits, mais qu’en plus le rituel induisait un mouvement de rétroaction du monde de l’invisible à celui des humains par le biais de ces craquelures ?

La pratique leur a enseigné que, si tous les sacrifices ne sont pas également « rentable », en revanche, tous laissent des traces sur les os. Donc les esprits signifient de toute façon leurs réponses. Pourquoi ce sacrifice-ci est rentable, pourquoi celui-la ne l’est pas ?

Ils ont remarqué en outre que les craquelures changent selon les saisons, l’atmosphère.

Les Shang vont en déduire tout naturellement que ce qui régit la réponse n’est donc pas due à l’humeur des dieux ou à la qualité de l’offrande, mais au moment du sacrifice…

Et donc, guidés par cette intuition, ils vont muter lentement vers le choix du temps comme axe de référence et vers la qualité du moment comme unité de mesure.

En analysant les réponses a posteriori, ils vont comprendre que le sacrifice a été fait au moment adéquat ou à contretemps et en déduire que l’efficacité du sacrifice existe conséquemment antérieurement à sa réalisation.

Un nouveau cérémonial va donc se mettre en place : peu à peu, les craquelures vont cesser d’être vues comme les marques d’une volonté supérieures pour devenir simplement les indices visibles de la qualité du moment. Ce tournant va modifier les rapports que les anciens Chinois entretenaient avec leurs dieux vers une conception « énergétique » et laïque de leur spiritualité.

Premier conséquence pragmatique à la chinoise : pourquoi faire un sacrifice si la divination préalable indique que ce n’est pas le bon moment ? Pourquoi aussi faire un sacrifice si la réponse est positive ?

En déplaçant le problème de l’opportunité du sacrifice – implorer comme il faut – vers l’opportunité de l’entreprise – agir au bon moment -, ils vont se soustraire à l’arbitraire religieux pour entrer dans un univers qui fonctionne de façon raisonnable, en un réseau de concordance énergétique.

Ils vont ensuite raffiner la pratique en bricolant la théorie.

Plutôt que d’approcher les os du brasier, on va amener le feu sur l’os en tirant du foyer un brandon.

Plus important, en s’autorisant à agir sur le mode de production des signes venus du ciel, les officiants prennent une part active au processus qui les fait apparaître. Ils se posent ainsi en coauteur des signes produits dont ils savent discipliner l’apparition.

Cette mutation va se cristalliser définitivement avec l’apparition de la divination sur carapace de tortue. Pour les Chinois, la tortue est à l’image de l’univers, un modèle réduit du cosmos, avec ces deux carapaces, celle du dessus ronde et unie comme le ciel, et celle du dessous plutôt carrée et divisée en secteurs comme la terre. Utiliser la tortue c’est interroger l’univers lui-même.

Comment s’y prend-on ?

La carapace dorsale symbolisant le ciel, on utilise la carapace ventrale dont on a soigneusement raclé les chairs jusqu’à ce qu’il ne reste plus que l’écaille elle-même. Puis on la polit pour éliminer toute trace d’humidité qui, à la chaleur, altérerait les signes divinatoires et leurs interprétations.

Avec la tortue, le principal souci des officiants est d’accroître la lisibilité du résultat en réduisant et en disciplinant les multiples fissures que provoque sur la pièce l’approche de la source de chaleur – un brandon incandescent.

Plus besoins de sacrifice, pour les officiants qui se servent des tortues, on approche le tison d’un certain nombre de point dans la carapace interne et un certain nombre de craquement apparaissent sur la face externe.

Pour la première fois dans l’humanité, le hasard a été apprivoisé.

Le résultat est que les fissurations, précédemment manifestations des puissances surnaturelles, sont maintenant propriété du pragmatisme chinois qui n’hésite pas à les configurer à sa guise dans un seul souci d’efficacité.

Les Chinois sont des archivistes impénitents. A la suite de l’auguration préalable, les pièces oraculaires ne sont pas détruites mais soigneusement conservées et entreposées et finissent par constituer une énorme banque de données.

D’autant que les officiants vont prendre l’habitude de graver à côté des fissures des signes résumant comment le tirage a été fait, les conclusions qui en ont été tiré.

En examinant ces carapaces, la première chose qui retient l’attention est l’organisation globalement symétrique des différents éléments.

De part et d’autre de l’axe central se répondent deux colonnes de signes et de fissurations. Cette disposition n’est pas fortuite, la symétrie est préalable dans la direction dans laquelle on a orienté les fissures, la dissymétrie survient ensuite, résultat de la manière dont s’accomplit l’aléatoire du moment. Et de fait sur les tortues chaque brûlage est numéroté. Les fissures sont superposées. La démocratisation du processus auprès de toutes les familles chinoises de haut rang, va bientôt avoir un résultat écologique étonnant. La disparition des tortues d’eau douce en Chine septentrionale.

Fu Xi, l’inventeur génial des hexagramme ne fera en fait que recopier et interpréter en traits pleins et brisés les striures de tortue.

inspiré du « Discours de la tortue » par Cyrille J-D Javary

L’année du dragon

2012 est l’année du Dragon pour l’astrologie chinoise.

Comme  la Saint Valentin chez nous était autrefois considérée comme une halte au cœur de l’hiver et la promesse de l’arrivée des beaux jours, le nouvel an asiatique, fêté en 2012 le 23 janvier, se réfère à la fête du solstice d’hiver.

Sous la dynastie des Zhou, les rites célébrés par l’empereur pour honorer les dieux ce jour là se popularisèrent, pour devenir le jour de l’hommage au ciel et aux ancêtres.

Le dragon ondulant fête… le Dragon d’eau

Cette année, la Chine entre le 23 janvier dans l’année du Dragon d’eau. Fête la plus importante et la plus populaire de Chine et d’Asie du Sud-est, au Vietnam on l’appelle « Fête du Têt« , elle donne lieu à une grande effervescence populaire.

Petit rappel sur les dragons chinois : ils ressemblent plus à des serpents, il n’ont pas d’ailes et un très long corps.

D’ailleurs la plupart des dragons chinois ne sont pas méchants et ne font pas peur, ce sont des dragons porte bonheur (d’où la fameuse danse du dragon au nouvel an chinois). Et ce qui est rigolo aussi, c’est que tous les dragons chinois ne crachent pas forcément du feu, mais aussi -et souvent- de l’eau.

Ce sera d’ailleurs l’année du dragon d’eau. Le dragon symbole de vitalité et de chance, l’eau symbole de sagesse et de pureté, ça devrait être une bonne année

Vous êtes Dragon si vous êtes né en 1916, 1928, 1940, 1952, 1964, 1976, 1988, 2000, et seront également Dragons tous les enfants qui naîtront à partir du 23 février 2012.


Le Dragon, symbole de l’Empereur de Chine, est un signe actif, volontaire, confiant, entreprenant, versatile, scrupuleux et chanceux. Hautement convaincu de sa supériorité, il ne fait que ce qu’il veut. Il est excentrique, agressif et déterminé, mais honnête et courageux. Les personnes nées sous ce signe sont pleines d’énergie et leur santé est bonne. Leur longévité est supérieure à la moyenne, ainsi que leur réussite.


L’année du Dragon est l’année de l’imprévu, de l’inattendu et des nouvelles fracassantes. Les médias s’en donneront à cœur joie car l’actualité sera féconde en événements hautement incroyables et improbables.

L’année est favorable aux réussites; c’est le moment d’oser entreprendre, de prendre des risques. Attention toutefois au côté éphémère de la réussite, soyez prudents. L’année du Dragon est celle de tous les possibles, mais aussi des gloires éphémères.

Dans le Yi King, le Dragon est souvent cité, surtout dans l’hexagramme n°1: Le créateur (uniquement composé de traits yang).

Bonne année du dragon!

Amitiés: Claude Sarfati