Arnaud Desjardins

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Il y a (déjà) une trentaine d’année, j’ai écrit à toutes les personnes en quête d’éveil (connues en France), une seule m’a répondu de sa propre main dans une longue lettre.

Des mots encourageants, des mots pleins d’Amour.

Cet homme est toujours vivant, il se présente :

 Arnaud Desjardins est né en 1925. Réalisateur à la Télévision française pendant vingt-deux ans, grand reporter en Asie, membre de la société des explorateurs français, il se fait connaître dans les années soixante par une série de reportages inédits sur le bouddhisme tibétain, les ashrams hindous, les monastères zen du japon et les confréries soufies d’Afghanistan, ainsi que par ses premiers ouvrages, Ashrams, les Yogis et les Sages et Le Message des Tibétains.

Ses rencontres avec les maîtres des différentes traditions lui permettent d’approfondir sa propre quête spirituelle jusqu’au jour où il s’engage auprès de celui qui deviendra son maître, Swâmi Prajnanpad. Durant neuf années consécutives, il effectue auprès de ce maître Bengali, des séjours réguliers jusqu’à ce qu’une transformation radicale s’opère en lui.

En 1974, à la mort de Swâmi Prajnanpad, il estime devenir enfin le disciple de ce maître, n’étant jusque là qu’un élève!

Il se retire dans le centre de la France pour partager avec quelques lecteurs de ses livres son expérience et assumer à son tour le rôle de guide.

Trois lieux jalonnent son parcours d’instructeur, le Bost en Auvergne, puis Font-d’Isière dans le Gard, et enfin Hauteville en Ardèche

amitiés: Claude Sarfati

Arnaud Desjardins chez les moines trappistes

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Dans cet extrait, Arnaud Desjardins évoque sa retraite dans un monastère trappiste.

Voici quelques mots pour présenter cette communauté et s’imprégner de leur silence…

Les moines trappistes et les moniales trappistines appartiennent à la famille monastique qui suit le Christ selon la Règle de Saint Benoît, document écrit au 6ème siècle au Mont Cassin en Italie. Le surnom de « Trappiste » provient d’un mouvement de réforme qui a commencé au 17ème siècle, à partir du monastère français, La Trappe, en Normandie. Les communautés qui suivent cette réforme s’appellent souvent « Trappistes ».

La réforme trappiste s’est inspirée d’un mouvement plus large de réforme qui avait eu lieu dans le monachisme bénédictin il y avait 500 ans, au 12ème siècle, à partir du monastère de Cîteaux, près de Dijon. Les monastères que suivent cette réforme son appelés « cisterciens », de Cistercium, traduction latine de Cîteaux. La réforme s’étendit rapidement en Europe sous l’impulsion de Saint Bernard de Clairvaux et compta, à la fin du 13ème siècle, jusqu’à plus de 500 monastères. Aujourd’hui il y a plusieurs Ordres monastiques dans la famille de monastères cisterciens. Le nom officiel des Trappistes est « Ordre Cistercien de la Stricte Observance » (O.C.S.O.). Il comprend actuellement 100 maisons de moines et 69 de moniales. Un peu plus de la moitié de ces monastères se trouvent en Europe.

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 «Il nous faut affronter telles quelles un certain nombre de vérités

scandaleuses dont celle-ci justement que la prière est plus

puissante que l’action, et les couvents aussi utiles que les dispensaires…

Il nous est bon que moines et moniales, tandis que nous

dormons encore, prient dans le froid et la solitude. Il nous est bon

à tous, cardinaux ou athées, saints ou assassins, que des hommes

et des femmes remplissent goutte à goutte, à l’écart, cette vaste

citerne d’eau vive dont dépend aussi ce que nous appelons notre

salut et qui sera notre joie… Il nous est bon, tandis que nous tombons

dans ce piège subtil du devoir accompli, que des hommes

et des femmes rétablissent en silence l’équilibre d’un monde dont

ils ne se sont séparés que pour mieux l’embrasser tout entier…»

Gilbert Cesbron

Panorama chrétien, 1957

Bonne lecture, bonne écoute: Claude Sarfati

Se nourrir en conscience

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Voici la suite de la réflexion d’Arnaud Desjardins sur les  nourritures, régalez-vous :

…Mais revenons à l’expérience concrète. Comment est-ce que j’absorbe les nourritures, comment est-ce que je les digère, comment est-ce que j’élimine ce qui ne peut pas être assimilé ? En ce qui concerne le processus physiologique de la digestion au cours duquel l’organisme transforme les aliments en nutriments et sélectionne les éléments assimilables ou non, pourrait-il y avoir une différence selon que j’absorbe les nourritures en état de présence à moi-même ou sans attention particulière ? Tous les diététiciens s’accordent sur le fait que si nous mâchons la nourriture au lieu de l’avaler directement cela facilite la digestion, ce que chacun d’entre nous aura constaté par lui-même. Du point de vue des enseignements dont nous nous réclamons, la réponse est qu’il y a une immense différence en ce qui concerne la digestion et l’assimilation des différentes nourritures suivant que nous les absorbons mécaniquement, dans l’identification ou, au contraire, en état de présence, de pleine conscience. Est-ce que je mange mon repas distraitement, sans même m’en rendre compte tant je suis intéressé par la conversation autour de moi ou tant je suis impatient de prendre la parole pour dire ce que, mécaniquement aussi, j’ai envie de dire ? Suis-je en train de ruminer des pensées qui entretiennent une émotion ? L’absorption a donc des conséquences sur l’ensemble de la digestion mais c’est un domaine dans lequel nous avons une marge de manœuvre. Nous pouvons peu à peu devenir de plus en plus attentifs, présents, cette conscience prenant appui sur  la réalité de l’instant : « Je suis conscient que je suis en train de manger des pommes de terre ».

Venons-en maintenant à l’étape suivante qui est celle de la transformation et de l’assimilation des aliments. En Inde, une formule célèbre dit : « la même céréale donne des muscles au taureau et des plumes multicolores au paon ». Nous transformons toutes les nourritures en nous-mêmes. Cela paraît évident et pourtant mérite notre réflexion. Nous n’avons pas à commander à notre foie, à notre estomac, à notre pancréas de fonctionner. La nature accomplit tout cela à travers nous. Nous transmutons tous les aliments que nous ingérons en nous-mêmes. Voilà en ce qui concerne le corps physique qui a besoin pour sa survie d’absorber des nourritures telles que des fruits, des légumes, de la viande, des céréales…

Pages 206 / 207

La traversée vers l’autre rive

Rencontres au Mexique

Arnaud Desjardins

Véronique Desjardins

Bon dimanche: Claude Sarfati.

Suis-je dans mon assiette ?

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Il existe un hexagramme dans le Yi King composé de deux traits Yang (premier et dernier traits) et de quatre traits Yin (au milieu). Cet hexagramme (GUA en Chinois) symbolise une bouche, il s’appelle : Yi : La nourriture ou Les commissures des lèvres. Il y est question de l’importance de ce dont on se nourrit.

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Pour commencer cette nouvelle série d’articles autour de notre savoureuse « cuisine » je vous propose une réflexion d’Arnaud Desjardins sur ce sujet :

…Une femme : Vous avez évoqué les différents corps grossiers et subtils et les aliments favorables et défavorables pour les différentes parties de l’être humain. Je peux le comprendre à un niveau physique. Cela m’est beaucoup plus difficile de distinguer quelle est la nourriture qui peut m’être profitable sur le plan émotionnel. Par exemple, comment me positionner lorsqu’un proche est agressif ? Est-ce que cela est nocif pour moi ou pas ?

Arnaud : L’absorption, la digestion et l’assimilation des nourritures est un thème essentiel dans les grandes traditions spirituelles, un thème ésotérique. La tradition hindoue à laquelle je me réfère le plus souvent nous a transmis cette expression : sarvam anam, « tout est nourriture », ainsi qu’une formule que je soumets à votre réflexion : « l’existence consiste à se nourrir au niveau physique, culturel, artistique mais à quoi ou à qui est-ce que je sers de nourriture ? Une autre formule nous entraîne encore plus loin : « L’atman (la réalité ultime en nous) est ce qui ne mange rien et qui n’est mangé par rien ».

Mais revenons à l’expérience concrète. Comment est-ce que j’absorbe les nourritures, comment est-ce que je les digère, comment est-ce que j’élimine ce qui ne peut pas être assimilé ? En ce qui concerne le processus physiologique de la digestion au cours duquel l’organisme transforme les aliments en nutriments et sélectionne les éléments assimilables ou non, pourrait-il y avoir une différence selon que j’absorbe les nourritures en état de présence à moi-même ou sans attention particulière ?…

Page 205 : Les nourritures subtiles

La traversée vers l’autre rive (Rencontres au Mexique)

Arnaud Desjardins , Véronique Desjardins

Editions Accarias L’ORIGINEL

Bon appétit: Claude Sarfati.

Swami Vijayananda,Un chemin de sagesse

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 Qu’est-ce qu’un Disciple ?

 Qu’est-ce qu’un Maître  Spirituel?

 Arnaud Desjardins nous aide à mieux comprendre de quoi est fait ce chemin que l’on dit de sagesse.

 Pour illustrer cette réflexion, je vous propose l’extrait d’un documentaire :

 VIJAYANANDA, un chemin de sagesse de Luc Marechaux.

 Swami Vijayananda, Maître de Jacques Vigne, a quitté son corps le 5 avril 2010, à l’âge de 96 ans .

 Ce médecin français était arrivé en Inde à l’âge de 36 ans, et, suite à sa rencontre avec la grande sage hindoue Mâ Ananda Mayi, n’en était plus reparti.

 Bonne écoute, bon dimanche: Claude Sarfati.