Une méthode « Métaphysique »

 

Au fond, que disent ces théoriciens? Pour eux, la « mesure » est la base de toute description de l’univers. Mais la mesure, c’est précisément l’homme! c’est donc vouloir « projeter » l’homme dans la nature pour effectuer la description de cette nature avec, en chaque point, l’homme en son centre. N’est-ce pas l’ancien point de vue des physiciens pré-galiléens, avec la terre immobile au centre de l’univers? La même erreur de perspective, l’homme ne la refait-il pas à nouveau, mais à l’échelle du microcosme cette fois?

Toutefois, pour que la distinction entre le Réel et le Connu ne soit pas « gratuite », pour qu’elle apporte quelque chose en matière scientifique, il convient qu’elle ne se borne pas à une pure métaphysique. En d’autres termes, il faut qu’on puisse obtenir une description mathématique de ce Réel continu et ondulatoire, ce qui se cache sous le Connu. Mais comment donc atteindre cette réalité sous-jacente au Connu qui ne nous est pas directement accessible?

C’est Albert Einstein qui nous a montré la méthode: il ne faut plus construire la théorie à partir de la « mesure », qui est liée au Connu, donc à l’homme. Il faut construire la théorie sur de grands principes de la nature que l’on admettra Connu. Une théorie peut être vérifiée par l’expérience, mais aucun chemin ne mène de l’expérience à la création d’une théorie, écrit Einstein.

Cette méthode exige au départ des réflexions quelque peu « métaphysiques », et c’est probablement la raison pour laquelle des physiciens conventionnels rechignent à l’adopter, butent sur son aspect « a priori ». En effet, il est courant d’admettre que la science bâtit à partir de celle-ci. Alors, dans quelle mesure la réflexion « a priori » pourra-t-elle faire œuvre scientifique?

Il faut répondre tout d’abord à cela que les grands principes auxquels nous faisons allusion comme base d’une loi unitaire se rattachent naturellement, en définitive, à l’expérience: le principe de conservation de l’énergie, par exemple, résulte bien de l’expérience. Mais, ce que nous entendons, c’est que ce principe est valable non pas seulement  dans l’expérience « de détail » (c’est-à-dire pour un phénomène particulier), mais pour toutes les expériences. Qui ne voit alors que c’est précisément là le vrai chemin « naturel » vers une théorie « unitaire », puisque cette dernière cherche à circonscrire tous les phénomènes?

Ce problème d’une théorie unitaire est, en ce qui me concerne, au centre de mon domaine de recherches.

Nous sommes devant ce problème comme un enfant qui aurait à reconstituer un puzzle géant dont les pièces nous seraient fournies par l’expérience. Nous possédons un certain nombre de pièces, mais d’autres nous manquent: comment reconstituer alors le puzzle complet? C’est naturellement impossible; la seule ressource nous serait d’attendre de longues années que l’expérience nous ait fourni les pièces manquantes.

Une autre méthode est celle qui part, non plus de l’expérience de détail, mais de grands principes généraux de la Nature. En d’autres termes, oublions pour le moment les lois de l’électromagnétisme, de la gravitation, des interactions nucléaires, etc. N’essayons pas de fondre en une seule toutes ces lois, mais cherchons simplement à découvrir s’il existe une grande loi « principielle » de la Nature: celle-ci sera alors, si elle est bien construite, la loi unitaire cherchée. C’est d’elle que découleront ensuite toutes les lois de « détail » de la Nature, en même temps qu’apparaîtront probablement des prévisions nouvelles qui seront un moyen efficace de vérifier la validité des prémisses.

Toute la Relativité Générale est bâtie sur ce mode de la pensée « universel ». Les trois seuls postulats qui vont servir à Einstein pour édifier cette grandiose architecture sont presque « métaphysiques »:

1) Les lois de la Nature, exprimées sous une certaine forme mathématique (forme tensorielle) sont valables pour tous les observateurs;

2) Principe de la simplicité logique aussi grande que possible des lois de la Nature;

3) Principe de la conservation de l’énergie et de l’impulsion, le vieux « Rien ne se crée, rien ne se perd » de Lavoisier.

Et c’est tout. C’est peu, et c’est cependant immense, car avec une telle méthode Einstein atteint cette réalité, valable quel que soit l’observateur, c’est-à-dire qu’elle est indépendante de l’observateur. En d’autres mots, elle est à l’échelle de l’Univers entier, et non du particulier.

Il faudra ensuite relativement peu de choses pour passer des résultats d’Einstein à ce que nous avons appelé le Réel. Einstein avait présenté ses équations comme une égalité entre une partie « géométrique » continue, décrivant le Réel, et une partie « physique », décrivant l’état physique en chaque point. La théorie Quantique semblait interdire que cette description de l’état physique soit continue. Je ne puis ici décrire les travaux qui m’ont amené à établir une théorie unitaire. Je dirai seulement que j’ai recherché la correspondance géométrique (et non pas physique) du point de vue quantique. Cette géométrisation de la Théorie Quantique atteint le Réel et semble faire le pont tant recherché avec la Relativité. Dans cette nouvelle interprétation, les « constantes fondamentales » irréductibles de la physique, symboles de la discontinuité, ne sont plus des caractéristiques propres à la Nature mais propres à l’observateur, aux limitations de sa propre connaissance.

Il est trop tôt pour dire si l’équation que nous avons proposée pour décrire le Réel représente vraiment cette fameuse Grande Loi unique de la Nature. Nous n’avons nullement la prétention de l’affirmer. C’est l’expérience, portant sur les différentes prévisions de la nouvelle théorie, qu’il faudra interroger. Mais, ce qui nous semble certain, c’est que la distinction fondamentale entre le Connu et le Réel (qui n’est en définitive que l’extension de la méthode einsteinienne, laquelle cherche à ne pas faire jouer à l’homme un rôle privilégié) constitue le fil d’Ariane d’une meilleure compréhension de la nature ultime de notre Univers.

 Jean Charon

Revue PLANETE (1961 / 1962)

Amlitiés: Claude Sarfati

Le domaine mystérieux de l’acupuncture

De Saint-Paul-de-Vence et du monde extrêmement anormal de la parapsychologie, je me rendis à Turin où nous passâmes, ma femme et moi, une soirée mémorable à parler avec le docteur Quaglia Senta de ses expériences dans le domaine encore mystérieux de l’acupuncture (1). Les missionnaires jésuites furent les premiers Européens à signaler cette branche curieuse de la médecine chinoise. Mais  ce ne fut pas avant 1928 qu’un compte rendu complet et informé de l’acupuncture atteignit l’occident. Cette année-là, Soulié de Morant revint de Chine et publia son premier traité sur la question.

Aujourd’hui, plusieurs centaines de médecins européens (et un praticien Anglais isolé) combinent l’art médical de l’Occident avec l’ancien art de la Chine. Il se tient des congrès internationaux d’acupuncture, dont le dernier à la faculté de Clermont-Ferrand, et l’on rapporte que les médecins soviétiques prennent maintenant un vif intérêt à la chose.

Qu’une aiguille plantée à la surface de la jambe, un peu au-dessous du genou, affecte le fonctionnement du foie est évidemment incroyable. Si notre premier souci est de sauver non les apparences mais la théorie, nous sommes tentés d’ignorer le fait empirique et de considérer l’acupuncture comme une grossière superstition. Elle ne peut pas être vraie puisque, selon nos théories, elle ne veut rien dire.

Mais, pour les Chinois, elle dit beaucoup. Dans une organisme normal et sain, exposent-ils, il y a une circulation continuelle d’énergie. La maladie est à la fois une cause et un résultat d’un trouble de cette circulation. Des organes vitaux peuvent souffrir d’une déficience ou d’un excès de cette force vitale. L’acupuncture redirige et normalise le flot d’énergie.

Et cela parce que, empiriquement, les membres, le tronc et la tête sont parcourus d’invisibles « méridiens », liés de quelque façon aux divers organes du corps. On découvre sur ces méridiens des points spécialement sensibles. Une aiguille plantée à l’un de ces points affectera le fonctionnement de l’organe relié au méridien intéressé. En piquant un certain nombre de points judicieusement choisis, l’acupuncteur entraîné rétablit la circulation normale d’énergie et guérit le malade.

Une fois de plus, nous sommes tentés de hausser les épaules et d’affirmer que ça ne veut rien dire. Mais, en lisant les rapports du dernier Congrès d’Acupuncture, nous apprenons que des expérimentateurs ont pu, grâce à de délicats instruments électrique, suivre le trajet des méridiens chinois et qu’une piqûre bien située permet d’enregistrer des changements relativement considérables de l’état électrique. En somme, les bizarreries de l’acupuncture semblent bien entrer dans le domaine de nos théories familières.

Quoi qu’il en soit, le fait demeure que les méthodes chinoises sont très efficaces pour nombre de symptômes pathologiques. Parmi lesquels, et c’est très important dans l’état présent de nos affaires, divers troubles mentaux, comme la dépression et l’anxiété qui, à ce qu’il paraît, sont liés à des dérangements organiques puisqu’ils disparaissent dès que la circulation du flux vital est normalisée. Des résultats que plusieurs années de psychanalyse n’ont pas produits sont obtenus, dans certains cas, par deux ou trois piqûres d’une aiguille d’argent.

(1) Sur l’acupuncture, consulter l’ouvrage du Dr Further.

Quelle formidable machine que l’homme!

Article d’Aldous Huxley

Revue Planète  (1962)

Amitiés; Claude Sarfati

L’éternité et un jour (Theo Angelopoulos)

Le 24 janvier, le cinéaste Theo Angelopoulos a été fauché par un motard en plein tournage de son dernier film, L’Autre Mer, consacré à la faillite de son pays. Près d’une semaine plus tard, l’opinion publique et la presse nationale restent sous le choc. Les hommages et les portraits posthumes ont inondé les médias grecs qui, à l’instar de I Kathimerini, ont dépeint un « prophète du cinéma grec qui, malgré son âge (76 ans), a voulu tourner jusqu’au bout ».écrit Ta Nea, quotidien de centre gauche. « La première ambulance est tombée en panne, puis la seconde a mis quarante-cinq minutes à arriver sur le lieu du drame. »To Ethnos, qui parle d’un « tunnel de honte de fleurs fanées » pour décrire les circonstances de ce décès. « A 19 heures, le célèbre réalisateur s’est fait renverser par une moto sur le tournage de son film. Les urgences ont été appelées sur le champ, mais le temps – si lent dans ses films ! – n’a pas joué en sa faveur », poursuit le journal. Mis en cause par tous les médias, les services d’urgence se sont justifiés par le manque de personnel et de moyens.

Source: Le courrier international

 

 

Un grand écrivain et poète grec vit ses derniers jours et retrouve, en faisant un chemin personnel facilité par la rencontre d’un jeune garçon vagabond, les moments forts de sa vie.

Le rythme lent, illustré par les longs plan-séquences, est celui d’un homme qui doucement, perd la vie, mais grâce aux mots qu’il achète à l’enfant, retrouve sa mémoire et l’amour de la femme qu’il a perdue.

 

 

Demain….ça dure combien de temps?

Un artiste célèbre à l’œuvre inachevée. Un enfant en exil qui devient son ami. Une femme en mémoire qu’il entend et qui l’écoute. Un pays glorifié avec une fierté poétique.

L’éternité et un jour

« L’éternité est l’anagramme d’étreinte » (Henry de Montherlant)

Etreinte de la poésie. Un ancien poéte Grec qui achetait des mots aux passants. Etreinte de l’amour que l’on partage si mal. Etreinte du silence entre deux mots douloureux. Etreinte de la mort où l’on redevient enfant.

Theo tu étais poéte, peintre, musicien, cinéaste… Eternel exilé dans un pays que tu aimais comme la mer qui est un destin venant de l’infini dans une vague mémoire de l’univers.

Athènes…Paris, ça dure pas bien longtemps…

La souffrance défile dans la rue chaque jour. Ici, ça n’intéresse pas, le silence est mortel.

La Grèce ne produit pas de séries mondialisées. Rien à télécharger, rien à vendre.

Notre existence se trouve entre deux éternité. (Timée)

Tu as rejoins l’autre rive Théo. La vague du destin t’emporte vers cette  « autre » éternité.

Nous restons avec le jour d’après, la poésie, la musique, le cinéma. Nous achetons des mots à crédit à des exilés du cœur invisibles pour t’accompagner un peu et te remercier. Passé, présent, futur, un temps compté qui n’est plus le tien.

Le temps c’est le péché de l’éternité. (Paul Claudel)

Amitiés: Claude Sarfati

 

L’année du Dragon

Nouvel An Chinois

L’année du DRAGON DE BOIS (année chinoise 4722) commencera le samedi 10 février 2024. Elle remplace l’année du Lièvre d’Eau. Elle se terminera le 28 janvier 2025 pour laisser la place au Serpent de bois.

Le Nouvel An lunaire ou Nouvel An Chinois 农历新年 (Nongli Xinnian) aussi appelé Fête du Printemps 春节 (Chunjie) ou Fête du tet au Vietnam est le festival ancestral le plus important pour les communautés asiatiques à travers le monde entier.

Cette fête spectaculaire marque le début du calendrier lunaire chinois et dure généralement 15 jours, se terminant par la célèbre Fête des lanternes 元宵节 (Yuanxiaojie).

Au cœur de cette festivité, se trouve une tradition vieille de plusieurs millénaires, qui s’enracine dans la mythologie et l’histoire chinoise. Chaque année est représentée par l’un des douze signes du zodiaque chinois, attribués en fonction du jour et de l’année de naissance de chaque individu.

La préparation de cette fête débute plusieurs semaines à l’avance. Les familles nettoient et décorent leurs maisons pour chasser les mauvais esprits et faire place à la bonne fortune. Les couleurs rouges et dorées dominent la décoration, car elles symbolisent la chance et la prospérité. Les festivités commencent la veille du Nouvel An avec un dîner de réunion de famille appelé Nianyefan 年夜饭, où l’on déguste une variété de plats traditionnels tels que les dumplings, les gâteaux de riz gluant et le poisson, chacun portant une signification spéciale.

Le point culminant de la célébration est le défilé du dragon, une danse enivrante et colorée qui se déroule dans les rues, avec un dragon en papier et tissu porté par des danseurs habiles. Les feux d’artifice éclatent dans le ciel, chassant les esprits maléfiques, tandis que les lanternes illuminent les rues, créant une atmosphère magique.

Le Nouvel An chinois est également marqué par les célèbres enveloppes rouges 红包 (hongbao), remplies d’argent et offertes aux enfants et aux célibataires en signe de bon augure. Les visites aux temples et aux ancêtres sont également une partie importante de cette période, où l’on prie pour la santé, la prospérité et la réussite.

Le Nouvel An chinois est une occasion de se réunir en famille, de célébrer la richesse de la culture chinoise et de renouveler l’espoir pour l’avenir. C’est un moment de joie, de partage et de tradition, où chacun peut se plonger dans l’atmosphère enivrante de cette fête extraordinaire.

Alors, que la nouvelle année du calendrier lunaire chinois vous apporte chance, bonheur et prospérité !

L’année du DRAGON DE BOIS débute le 10 février 2024, marquant ainsi le début de la 4722e année selon le calendrier chinois traditionnel. Cette année succédera au signe du Lièvre d’Eau et précédera le Serpent de Bois, qui débutera le 28 janvier 2025.

NDLR : Cette publication vise à fournir des informations sur la culture chinoise et les croyances populaires à titre purement informatif, sans exprimer aucune adhésion personnelle à ces croyances.

L’année du Dragon dans le calendrier chinois

L’année du Dragon est l’une des douze années du zodiaque chinois, chacune étant associée à un animal du zodiaque. Le Dragon est la cinquième des douze années, précédée par l’année du Lapin et suivie par l’année du Serpent. Le calendrier chinois, également appelé le calendrier lunaire, diffère du calendrier grégorien utilisé dans la plupart des pays occidentaux. Ainsi, l’année du Dragon ne suit pas nécessairement l’année civile occidentale, mais commence généralement entre la fin janvier et la mi-février.

Symbolisme du Dragon

Le Dragon est l’une des créatures mythiques les plus vénérées en Chine et dans d’autres cultures asiatiques. Il est associé à des traits tels que la puissance, la chance, la prospérité, la sagesse, la longévité et la protection. Le Dragon est souvent considéré comme un gardien bienveillant et est un symbole de l’empereur en Chine, représentant le pouvoir suprême.

Le Dragon est également associé aux éléments traditionnels chinois, notamment le bois, le feu, la terre, le métal et l’eau, chacun ayant des caractéristiques spécifiques qui influencent le caractère de l’année du Dragon.

Histoire et origines

Les origines de l’année du Dragon remontent à la Chine antique, où le zodiaque chinois a été développé il y a des milliers d’années. Le zodiaque chinois a évolué au fil du temps et a été influencé par des croyances et des pratiques spirituelles. Le Dragon est apparu comme l’un des douze animaux du zodiaque chinois au cours de cette évolution.

Renommée

Le Dragon jouit d’une renommée exceptionnelle en Chine en raison de sa place importante dans la culture, la mythologie et la symbolique chinoises. Plusieurs facteurs contribuent à cette renommée :

Ancienneté et tradition : Le Dragon est l’un des animaux du zodiaque chinois, un système de calendrier et d’astrologie qui remonte à des milliers d’années dans l’histoire chinoise. Cette longévité et cette tradition ont renforcé la signification du Dragon dans la culture chinoise.

Puissance et bienveillance : Le Dragon est perçu comme une créature puissante et majestueuse, mais il est souvent considéré comme bienveillant et protecteur. En Chine, le Dragon symbolise la puissance suprême et est associé à l’empereur, incarnant l’autorité et la prospérité.

Éléments naturels : Le Dragon est souvent associé aux éléments naturels, y compris l’eau, le feu, la terre, le bois et le métal, qui sont importants dans la philosophie chinoise. Chacun de ces éléments confère au Dragon des attributs spécifiques qui renforcent sa symbolique.

Croyances spirituelles : Le Dragon est étroitement lié au taoïsme et au bouddhisme, deux des principales religions en Chine. Dans ces croyances, le Dragon est considéré comme un être spirituel doté de pouvoirs magiques et de sagesse.

Culture populaire : Le Dragon est omniprésent dans la culture populaire chinoise, apparaissant dans des contes, des légendes, des cérémonies et des festivités. Les danses du Dragon lors du Nouvel An chinois et d’autres festivals sont un exemple célèbre de cette intégration dans la culture.

Symbole de chance et de succès : En Chine, le Dragon est étroitement associé à la chance et à la réussite. De nombreuses personnes cherchent à avoir des enfants nés sous l’année du Dragon, car cela est considéré comme porteur de chance et de prospérité pour la famille.

Dans l’ensemble, la renommée du Dragon en Chine découle de sa symbolique riche et complexe, de sa signification spirituelle, de son rôle dans la culture et de son importance dans la vie quotidienne des Chinois. Il incarne la quintessence de nombreuses valeurs et croyances chinoises, ce qui en fait un symbole emblématique de la culture chinoise.

Personnalité du Dragon

Les personnes nées sous l’année du Dragon sont censées posséder des caractéristiques particulières en fonction de la tradition astrologique chinoise. Ils sont considérés comme ambitieux, confiants, dynamiques, charismatiques et passionnés. Cependant, ils peuvent également être perçus comme impulsifs et autoritaires. Les Dragons sont souvent encouragés à prendre des responsabilités de leadership et à poursuivre leurs rêves avec détermination.

Influence sur la société

L’année du Dragon a souvent une influence marquée sur la société asiatique, en particulier en ce qui concerne les naissances. Beaucoup de couples aspirent à avoir des enfants nés pendant l’année du Dragon, car cela est considéré comme porteur de chance et de succès pour l’enfant. Cette tendance a parfois conduit à un pic de naissances pendant cette période.

L’année du Dragon se répète tous les 12 ans selon le cycle des 12 animaux du zodiaque chinois. Le calendrier chinois traditionnel étant basé sur les phases lunaires contrairement à notre calendrier grégorien, les années traditionnelles en Chine ne débute pas le 1er janvier (tel que nous le connaissons) mais le 1er jour du 1er mois lunaire qui change chaque année et tombe entre les mois de janvier et février. Voici donc les différentes périodes qui correspondent aux années du Dragon :

Année du Dragon de Terre (1928)
Début : 23 janvier 1928
Fin : 9 février 1929

Année du Dragon de Métal (1940)
Début : 8 février 1940
Fin : 26 janvier 1941

Année du Dragon d’Eau (1952)
ébut : 27 janvier 1952
Fin : 13 février 1953

Année du Dragon de Bois (1964)
Début : 13 février 1964
Fin : 1er février 1965

Année du Dragon de Feu (1976)
Début : 31 janvier 1976
Fin : 17 février 1977

Année du Dragon de Terre (1988)
Début : 17 février 1988
Fin : 5 février 1989

Année du Dragon de Métal (2000)
Début : 5 février 2000
Fin : 23 janvier 2001

Année du Dragon d’Eau (2012) 
Début : 23 janvier 2012
Fin : 9 février 2013

Année du Dragon de Bois (2024)
ébut : 10 février 2024
Fin : 28 janvier 2025

Année du Dragon de Feu (2036)
Début : 28 janvier 2036
Fin : 14 février 2037

Compatibilités selon le zodiac

Selon le zodiaque chinois, la compatibilité entre les différents signes du zodiaque est influencée par divers facteurs astrologiques. Les Dragons ont tendance à bien s’entendre avec certains signes tout en éprouvant plus de difficultés avec d’autres. Voici une liste des meilleurs et des pires partenaires du Dragon dans le zodiaque chinois :

Meilleurs partenaires pour le Dragon :

  • Rat : Les Dragons et les Rats forment souvent une excellente équipe. Le Rat est astucieux et peut aider le Dragon à réaliser ses ambitions.
  • Serpent : Le Serpent et le Dragon partagent de nombreuses caractéristiques positives, notamment la passion et le charisme, ce qui les rend compatibles.
  • Singe : Le Singe et le Dragon sont tous deux énergiques et aventureux, ce qui les rend compatibles sur le plan social et romantique.

Partenaires moyens pour le Dragon :

  • Dragon : Deux Dragons peuvent partager une grande passion, mais ils peuvent également être trop têtus et compétitifs ensemble.
  • Tigre : Bien que le Tigre et le Dragon soient tous deux courageux, leurs personnalités fortes peuvent parfois entraîner des frictions.

Pires partenaires pour le Dragon :

  • Chien : Le Dragon peut trouver le Chien trop conventionnel et restrictif, tandis que le Chien peut être agacé par l’impulsivité du Dragon.
  • Cheval : Le Dragon et le Cheval peuvent être en désaccord en raison de leur approche de la vie très différente. Le Cheval préfère la liberté, tandis que le Dragon est plus axé sur les objectifs.
  • Lièvre (ou Lapin) : Le Lièvre est souvent perçu comme trop timide et réservé pour le Dragon énergique et ambitieux.


Chance et malchance

Les éléments qui apportent de la chance aux Dragons comprennent :

  • Des nombres chanceux tels que 1, 6 et 7.
  • Les jours favorables du 1er et du 16 du mois du calendrier lunaire chinois.
  • Les couleurs propices, notamment l’or, l’argent et le blanc grisâtre.
  • Des fleurs bénéfiques telles que le cœur-saignant et les fleurs de dragon.
  • Les directions chanceuses, à savoir l’est, le nord et le sud.
  • Les mois favorables, notamment le 3e, le 4e et le 7e mois du calendrier lunaire chinois.

D’un autre côté, les Dragons devraient éviter :

  • Les couleurs malchanceuses comme le bleu et le vert.
  • Les nombres défavorables, à savoir 3 et 8.
  • La direction malchanceuse du nord-ouest.
  • Les mois moins propices, notamment le 5e et le 6e mois du calendrier lunaire chinois.

Emplois idéaux

Les Dragons sont destinés à briller dans une variété de métiers prestigieux et stimulants qui correspondent à leur nature passionnée et ambitieuse. Leur charisme et leur détermination les prédisposent à exceller en tant que gérants, vendeurs, directeurs de publicité, avocats, producteurs de films, premiers ministres ou présidents. De plus, leur créativité peut les guider vers des carrières en tant que photojournalistes, architectes ou artistes, tandis que leur désir d’exploration les rend aptes à devenir astronautes. Certains Dragons peuvent même conquérir le monde du divertissement en devenant des stars de cinéma ou en couvrant les événements mondiaux en tant que correspondants de guerre. Quel que soit le chemin qu’ils choisissent, les Dragons sont destinés à laisser leur empreinte dans le monde professionnel grâce à leur énergie et à leur détermination inébranlable.

Bébés Dragon

L’année du Dragon de Bois, tout comme les autres années du Dragon, est souvent considérée comme une période spéciale et bénéfique pour avoir un enfant dans la culture chinoise. Le Dragon est associé à des qualités positives telles que la puissance, la chance et la prospérité, et l’élément Bois renforce encore ces attributs en ajoutant des caractéristiques de croissance, de renouveau et de vitalité. Par conséquent, de nombreuses personnes aspirent à concevoir ou à accueillir un enfant pendant cette année spéciale.

Source: Chine Informations.

Amitiés, Claude Sarfati

Déchiffrer l’univers (2)

De la divination aux Mutations des Zhou

 Le Yi Jing, cependant, n’est pas qu’un recueil de formules divinatoires. Il fait également référence à des événements historiques précis survenus au XI° siècle av. J.-C.; période qui vit la fin du règne des Shang et l’avènement de la dynastie des Zhou. Les protagonistes de ce renversement sont mis en scène au gré des situations décrites dans les hexagrammes, qu’il s’agisse de modèles prestigieux comme le roi Wen, fondateur de la lignée promue, de ses fils, ou des derniers seigneurs du  clan Shang avec qui les tensions allèrent s’accentuant jusqu’au bouleversement final. Dans ce décor féodal, ces différents personnages deviennent emblèmes de comportements définis, nourrissant de leurs hauts faits les circonstances décrites. Il est fort probable que c’est dans les premiers siècles de la nouvelle dynastie que ces différents éléments commencèrent à être rassemblés en livre proprement dit. C’est d’ailleurs sous le nom de Mutations des Zhou qu’il accompagnera toute la période de transition entre la culture antique et la fondation de l’Empire en 221 av. J.-C. par Qin Shi Huangdi*.

Les premières citations des Mutations se trouvent dans le Commentaire de Zuo, un écrit du IV° siècle avant J.-C.; où l’on peut lire des comptes rendus de consultations effectuées entre 672 et 485 av. J.-C. Selon Anne Cheng, le recueil apparaît à ce stade comme « un manuel de divination consulté par des hommes d’état sur des enjeux d’ordre personnel ou le plus souvent politique** ». Cette diffusion dans la classe dirigeante – la divination n’est déjà plus à ce stade une prérogative royale – ira s’élargissant à partir de Confucius (551-479 av. J.-C.), même si les célèbres Entretiens du Maître ne font aucunement allusion aux Mutations***. Il semble toutefois que des retouches soient encore apportées au texte durant toute cette période, notamment à l’époque des Royaumes Combattants qui fut celle où apparurent les grands courants de la pensée chinoise, taoïsme et confucianisme****.

Quoi qu’il en soit, il est avéré qu’au début de la dynastie des Han, qui succède au règne bref mais décisif du premier Empereur, le texte original est établi: c’est, abstraction faite de quelques variantes, celui trouvé dans la tombe de Ma Wang Dui. Les Mutations des Zhou se composent alors de soixante-quatre figures constituées de la superposition de six traits qu’un commentaire annexe pour la première fois Yin et Yang. A chacun de ces hexagrammes sont rattachées une sentence globale appelée Jugement, et une ou plusieurs formules concernant chacun des six niveaux de la situation décrite, le Texte des Traits. C’est ce texte original que la tradition reconnaît comme Texte Canonique.

* Il s’agit du premier Empereur, dont le mausolée contenant la célèbre armée de guerriers en terre cuite fut mis au jour en 1974. Voir Corrine Debaine-Francfort, La Redécouverte de la Chine ancienne, Gallimard, 1998.

** Anne Cheng, Histoire de la pensée chinoise, éd. du Seuil, 1997.

*** Excepté dans une phrase « dont le sens est plus qu’incertain ». Voir Anne Cheng. Ibidem,p.257.

**** On trouve par exemple dans le texte de l’hexagramme 30 (ligne 3) une anecdote visiblement tirée du Zhuang Zi, ouvrage de la fin du IV° siècle av. J.-C.

Pierre Faure

LE YI JING PAR LUI-MÊME

Editions Alphée

Amitiés

Claude Sarfati