Les forces de purification

swastika-hopi1

Notre enseignement et nos prophéties nous
informent que nous devons rester vigilants aux
signes et aux présages qui surviendront afin de
nous donner le courage et la force de rester
fidèles à nos croyances. Le sang coulera. Nos
cheveux et nos vêtements seront éparpillés sur la
terre. La nature nous parlera avec le souffle
puissant du vent. Il y aura des tremblements de
terre, des inondations et des feux étranges en
différents endroits causant de grands désastres,
des changements dans les saisons. Le temps aussi
changera et la vie sauvage disparaîtra. La famine
apparaîtra sous différentes formes. La corruption
et la confusion grandiront parmi les leaders et
les peuples à travers la terre entière, et les
guerres surgiront comme des vents puissants. Tout
cela est prévu depuis le début de la création.

Nous auront trois personnes derrière nous, prêtes
à accomplir nos prophéties lorsque nous
rencontreront des difficultés désespérées : le
Symbole Meha (qui représente une plante avec de
longues racines, une sève lactée, qui repousse
lorsqu’on la coupe et qui a une fleur ressemblant
à un swastika, symbolisant les quatre grandes
forces de la nature en mouvement), le Symbole du
Soleil, et le Symbole Rouge. L’intrusion de
Bahanna dans la vie des Hopi mettra le Symbole
Meha en mouvement, et certaines personnes
travailleront pour les quatre grandes forces de
la nature (les quatre directions, les forces
prédominantes, la force originale) qui
balanceront le monde dans la guerre. Quand cela
arrivera, nous saurons que nos prophéties sont
vraies. Nous rassemblerons nos forces et
resterons fermes.

Ce grand mouvement chutera mais parce qu’il se
nourrit de lait et qu’il est contrôlé par les
quatre forces de la nature, il se relèvera pour
remettre le monde en mouvement, créant une
nouvelle guerre dans laquelle le Symbole Meha et
le Symbole Soleil seront à l’ouvrage. Ensuite, il
se reposera pour resurgir une troisième fois.
Notre prophétie prédit que ce troisième événement
sera décisif. Nos plans prévoient l’issue.

Cette écriture sacrée parle les mots du Grand
Esprit. Cela peut avoir un rapport avec le
mystérieux germe de vie contenant les deux
principes de demain, en indiquant un, dans lequel
se trouve les deux. Le troisième et dernier, que
va-t-il apporter, purification ou destruction ?

Ce troisième événement dépendra du Symbole Rouge,
qui va prendre le commandement, mettant les
quatre forces de la nature (Meha) en mouvement
pour le bénéfice du Soleil. Quand il mettra ces
forces en mouvement, le monde entier sera secoué
et deviendra rouge et se retournera contre les
gens qui gênent la vie culturelle Hopi. Pour tous
ces gens, le Jour de la Purification viendra. Les
gens humbles iront vers lui à la recherche d’un
nouveau monde et de l’égalité qui leur à été
refusée. Il viendra sans pitié. Son peuple
recouvrira la Terre comme des fourmis rouges.
Nous ne devrons pas sortir pour regarder. Nous
devrons rester dans nos maisons. Il viendra et
prendra les mauvais qui gênent les hommes rouges
qui furent ici les premiers. Il cherchera
quelqu’un qu’il reconnaîtra à son mode de vie, ou
à sa tête (la coupe de cheveux caractéristique
des Hopi), ou par la forme de son village ou de
son habitation. Il est le seul qui puisse nous
purifier.

Le Purificateur, commandé par le Symbole Rouge,
avec l’aide du Soleil et de Meha, expulsera les
mauvais qui ont dérangé le mode de vie des Hopi,
la vraie façon de vivre sur Terre. Le mauvais
sera décapité et ne parlera plus. Ce sera la
Purification pour tous les gens vertueux, la
Terre, et toutes les créatures vivant sur la
Terre. Les malades de la Terre seront guéris.
Terre Mère fleurira de nouveau et tous les
peuples s’uniront dans la paix et l’harmonie pour
les temps à venir.

Mais si cela ne se réalise pas, l’identité
traditionnelle des Hopi disparaîtra sous la
pression de Bahanna. Sous l’influence des hommes
blancs, ses religions, et la disparition de notre
terre sacrée, les Hopi seront ruinés. Ceci est le
Plan Universel, dicté par le Grand Esprit depuis
l’aube des temps.

Sachant cela, moi, Hopi, je ne me bats plus
contre aucun pays car si je le fais, le
Purificateur le découvrira et me punira pour ces
combats. Et comme je suis un Hopi, je n’envoie
plus mes enfants se battre de l’autre côté de
l’océan. S’ils veulent le faire, c’est à eux d’en
décider, mais ils ne seront plus Hopi s’ils le
font.

Comme je suis du Clan du Soleil, et le Soleil est
le père de toute créature, j’aime mes enfants.
S’ils comprennent ce que je suis en train de
dire, ils doivent m’aider à sauver le monde.

Les Hopi ont été placés de ce côté de la Terre
pour prendre soin de la terre par leurs services
cérémonials, de même que d’autres races ont été
placées ailleurs sur la Terre pour prendre soin
d’Elle à leur manière. Ensemble, nous maintenons
le monde en équilibre, nous le faisons tourner
correctement. Si la Nation Hopi disparaît, le
mouvement de la terre va se dérégler, l’eau va
engloutir la terre, les peuples vont périr et les
fourmis vont hériter de la terre. Seul un frère
et une sœur survivront pour commencer une
nouvelle vie.

Notre enseignement et nos prophéties nous
informent que nous devons rester vigilants aux
signes et aux présages qui surviendront afin de
nous donner le courage et la force de rester
fidèles à nos croyances. Le sang coulera. Nos
cheveux et nos vêtements seront éparpillés sur la
terre. La nature nous parlera avec le souffle
puissant du vent. Il y aura des tremblements de
terre, des inondations et des feux étranges en
différents endroits causant de grands désastres,
des changements dans les saisons. Le temps aussi
changera et la vie sauvage disparaîtra. La famine
apparaîtra sous différentes formes. La corruption
et la confusion grandiront parmi les leaders et
les peuples à travers la terre entière, et les
guerres surgiront comme des vents puissants. Tout
cela est prévu depuis le début de la création.

Nous auront trois personnes derrière nous, prêtes
à accomplir nos prophéties lorsque nous
rencontreront des difficultés désespérées : le
Symbole Meha (qui représente une plante avec de
longues racines, une sève lactée, qui repousse
lorsqu’on la coupe et qui a une fleur ressemblant
à un swastika, symbolisant les quatre grandes
forces de la nature en mouvement), le Symbole du
Soleil, et le Symbole Rouge. L’intrusion de
Bahanna dans la vie des Hopi mettra le Symbole
Meha en mouvement, et certaines personnes
travailleront pour les quatre grandes forces de
la nature (les quatre directions, les forces
prédominantes, la force originale) qui
balanceront le monde dans la guerre. Quand cela
arrivera, nous saurons que nos prophéties sont
vraies. Nous rassemblerons nos forces et
resterons fermes.

Ce grand mouvement chutera mais parce qu’il se
nourrit de lait et qu’il est contrôlé par les
quatre forces de la nature, il se relèvera pour
remettre le monde en mouvement, créant une
nouvelle guerre dans laquelle le Symbole Meha et
le Symbole Soleil seront à l’ouvrage. Ensuite, il
se reposera pour resurgir une troisième fois.
Notre prophétie prédit que ce troisième événement
sera décisif. Nos plans prévoient l’issue.

Cette écriture sacrée parle les mots du Grand
Esprit. Cela peut avoir un rapport avec le
mystérieux germe de vie contenant les deux
principes de demain, en indiquant un, dans lequel
se trouve les deux. Le troisième et dernier, que
va-t-il apporter, purification ou destruction ?

Ce troisième événement dépendra du Symbole Rouge,
qui va prendre le commandement, mettant les
quatre forces de la nature (Meha) en mouvement
pour le bénéfice du Soleil. Quand il mettra ces
forces en mouvement, le monde entier sera secoué
et deviendra rouge et se retournera contre les
gens qui gênent la vie culturelle Hopi. Pour tous
ces gens, le Jour de la Purification viendra. Les
gens humbles iront vers lui à la recherche d’un
nouveau monde et de l’égalité qui leur à été
refusée. Il viendra sans pitié. Son peuple
recouvrira la Terre comme des fourmis rouges.
Nous ne devrons pas sortir pour regarder. Nous
devrons rester dans nos maisons. Il viendra et
prendra les mauvais qui gênent les hommes rouges
qui furent ici les premiers. Il cherchera
quelqu’un qu’il reconnaîtra à son mode de vie, ou
à sa tête (la coupe de cheveux caractéristique
des Hopi), ou par la forme de son village ou de
son habitation. Il est le seul qui puisse nous
purifier.

Le Purificateur, commandé par le Symbole Rouge,
avec l’aide du Soleil et de Meha, expulsera les
mauvais qui ont dérangé le mode de vie des Hopi,
la vraie façon de vivre sur Terre. Le mauvais
sera décapité et ne parlera plus. Ce sera la
Purification pour tous les gens vertueux, la
Terre, et toutes les créatures vivant sur la
Terre. Les malades de la Terre seront guéris.
Terre Mère fleurira de nouveau et tous les
peuples s’uniront dans la paix et l’harmonie pour
les temps à venir.

Mais si cela ne se réalise pas, l’identité
traditionnelle des Hopi disparaîtra sous la
pression de Bahanna. Sous l’influence des hommes
blancs, ses religions, et la disparition de notre
terre sacrée, les Hopi seront ruinés. Ceci est le
Plan Universel, dicté par le Grand Esprit depuis
l’aube des temps.

Sachant cela, moi, Hopi, je ne me bats plus
contre aucun pays car si je le fais, le
Purificateur le découvrira et me punira pour ces
combats. Et comme je suis un Hopi, je n’envoie
plus mes enfants se battre de l’autre côté de
l’océan. S’ils veulent le faire, c’est à eux d’en
décider, mais ils ne seront plus Hopi s’ils le
font.

Comme je suis du Clan du Soleil, et le Soleil est
le père de toute créature, j’aime mes enfants.
S’ils comprennent ce que je suis en train de
dire, ils doivent m’aider à sauver le monde.

Les Hopi ont été placés de ce côté de la Terre
pour prendre soin de la terre par leurs services
cérémonials, de même que d’autres races ont été
placées ailleurs sur la Terre pour prendre soin
d’Elle à leur manière. Ensemble, nous maintenons
le monde en équilibre, nous le faisons tourner
correctement. Si la Nation Hopi disparaît, le
mouvement de la terre va se dérégler, l’eau va
engloutir la terre, les peuples vont périr et les
fourmis vont hériter de la terre. Seul un frère
et une sœur survivront pour commencer une
nouvelle vie.

Raconté par Dan Katchongva, du Sun Clan,
qui vécut de 1865 à 1972 Traduit en anglais par
Danaqyumptewa Edité par Thomas Francis Traduit en
français par Didier Wolfs

La fondation du village d’Oraibi

 

hopi-dessins

Le village d’Oraibi fut établi et construit en
accord avec les instructions du Grand Esprit. Le
chef du Clan de l’Arc fut le père de l’ordre
cérémonial. Ils restèrent sous la direction du
Clan de l’Arc pour un certain temps, peut-être
jusqu’à ce que la corruption s’installa. Comme
vous vous en souvenez, le chef du Clan de l’Arc
du passé avait souillé son rang en prenant part
aux changements du mode de vie.

Plus tard, le Clan de l’Ours prit le relais.
Peut-être parce que l’ours est fort et puissant.
Il y a peut-être eu d’autres raisons, comme une
prophétie qui dit qu’un ours, dormant quelque
part dans un endroit au Nord de ce qui est
aujourd’hui appelé Europe, se réveillera et se
rendra au Nord de cette terre. Ce groupe est
appelé le Clan de l’Ours parce qu’ils trouvèrent
un ours mort à l’endroit du symbole du bouclier.
La plupart des gens importants disent faire
partie du Clan de l’Ours, y compris le Clan de
l’Oiseau Bleu et le Clan de l’Araignée.

Le vœu que nous avions fait au Grand Esprit nous
obligeait à suivre son mode de vie. Il nous donna
la terre pour que nous l’utilisions et en
prenions soin par nos services cérémonials. Il
nous instruisit et nous montra la façon dont nous
devions gouverner nos vies. Nous avons inscrit ce
schéma sur un rocher pour que celui-ci nous
rappelle de toujours suivre le droit chemin. Si
les Hopi dévient de cette route, Il nous
reprendra cette terre. Ceci est l’avertissement
que nous a donné Maasau’u.

Le village d’Oraibi fut bien établi. Les peuples
en migration s’y rassemblaient et demandaient à
être admis dans le village. Le Kikmongwi et les
grands prêtres considéraient toujours leurs
demandes et basaient leur jugement sur leur
caractère et leur sagesse. Ceux qui montraient
des signes d’orgueil étaient éconduits et on leur
conseillait d’aller vers les mesas du sud où
vivaient des gens comme eux. Seuls les gens bons,
humbles et sincères dans leurs prières étaient
admis.

Un de ces groupes était le Clan du Coyote. Il
venait de Sh-got-kee (Si-aht-ki), près de Walpi.
Il y avait plusieurs raisons pour qu’on les
considère comme étant mauvais, mais dans un sens,
ils étaient intelligents. Au début, ils ne furent
pas autorisés à joindre le village. Mais
lorsqu’ils firent leur quatrième demande, ils
furent acceptés en accord avec la coutume. Ils
devaient agir en protecteur et en temps de
troubles, ils devaient supporter et aider le
porte-parole. Mais ils furent avertis d’être
prudent. Et c’est la façon dont nous procédâmes
avec tous les clans parce qu’entre-temps, la
plupart d’entre nous avaient voulu tricher ou
tromper les leaders pour obtenir la gloire ou la
renommée ; ce qui nous conduisit à corrompre
notre façon de vivre et à ébranler nos croyances.

Le dernier groupe à être admis à Oraibi fut le
Clan de l’Aigle Gris. Alors qu’ils finissaient
leur migration, ils s’installèrent d’abord à un
endroit appelé aujourd’hui New Mexico. Comme
c’était un peuple qui aimait faire la guerre, et
c’était vraiment des provocateurs, ils furent
chassés par les Indiens Pueblo. Ils se dirigèrent
alors dans notre direction et s’installèrent à
Mishongovi sur le Second Mesa, à la condition
qu’ils n’aillent pas se quereller ou créer des
conflits. S’ils rompaient cette promesse, ils
devraient partir sans résistance. Mais, ils
créèrent un nouveau conflit et partirent comme
promis. Ensuite, ils se rendirent à Oraibi et
demandèrent à y être admis. Après plusieurs
tentatives, ils furent autorisés à venir avec la
même promesse que celle faite à l’autre village,
qu’ils s’en iraient volontairement s’ils
provoquaient des agitations ou s’ils rompaient
leur promesse. Conformément à cet accord, le
leader du village Mishongovi considérerait de les
accepter de nouvea u sur le Second Mesa ou de les
envoyer au New Mexico où les Indiens Pueblo
pourraient faire d’eux ce qui leur semblait
juste.

Plus tard, lorsque que nous fûmes forcés de
quitter le village d’Oraibi et que nous nous
installions à Hotvela, ils vinrent avec nous,
avec le même accord. Cet accord vaut toujours
aujourd’hui. De nouveau, ils provoquèrent des
agitations et furent obligés de s’en aller. Ils
sont le germe de toutes les destructions dans
notre village. Ils ont trahi la Nation Hopi parce
qu’ils s’inclinent devant ceux qui viennent avec
de jolis mots, et ce faisant, ils en tirent
profit et obtiennent des avantages. Pour eux, il
n’existe que deux façons d’agir : celle du Grand
Esprit ou celle de Bahanna. Ils furent obligés
d’aller à Mishongovi comme convenu. Les gens
là-bas les attendaient mais n’eurent pas le
courage de faire ce qu’ils avaient promis. Et ils
se cachèrent lâchement derrière la loi de Bahanna
inventée par les hommes.

Parmi les cérémonies de chaque groupe, la prière
pour la pluie était importante afin que la
récolte soit bonne et produise de la nourriture
en abondance. Le peuple en dépendait pour sa
survie. Les orgueilleux n’étaient pas admis afin
que les prières ne soient pas corrompues.

Oraibi était maintenant bien établi. Le schéma
des ordres religieux était établi. Cycle après
cycle, nous montrions à travers nos cérémonies
notre respect à notre Mère Terre, notre Père
Soleil, le Grand Esprit et à toute chose. Nous
étions heureux car unis.

Raconté par Dan Katchongva, du Sun Clan,
qui vécut de 1865 à 1972 Traduit en anglais par
Danaqyumptewa Edité par Thomas Francis Traduit en
français par Didier Wolfs

La première rencontre avec le Grand Esprit dans ce monde

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C’est ici que le Grand Esprit leur apparut pour
la première fois sur cette terre, leur donnant
des instructions sur leur façon de vivre et de
voyager. Ils se divisèrent en groupes, chacun des
groupes choisissant ses leaders. Il posa devant
eux des épis de maïs de tailles différentes. Il
leur dit de prendre un épi de maïs qu’ils
devraient emmener dans leur voyage pour avoir de
quoi vivre et survivre. Un par un, ils prirent
avidement les épis les plus longs et les plus
parfaits jusqu’à ce qu’il ne reste plus que le
plus petit. Ils ne réalisèrent pas que c’était
leur sagesse qui était mise à l’épreuve. L’épi le
plus petit fut pris par le leader le plus humble.
Ensuite le Grand Esprit leur donna leurs noms et
leurs langages, par lesquels ils seraient
reconnus. Celui qui, en dernier, prit l’épi le
plus petit fut nommé HOPI. Continuer la lecture

Apparition dans le monde actuel

hopi-a

Ils avaient souvent entendu des bruits sourds
venant d’en haut. Ils savaient que quelqu’un
pouvait vivre là. Il fut décidé que cette idée
devait être investiguée. Je vais décrire cela
brièvement car raconter toute l’histoire
prendrait trop de temps.

Doués de sagesse, ils créèrent des oiseaux. Je
vais en nommer trois. Deux sont connus pour leur
force et leur rapidité, le kisa (l’aigle) et le
pavowkaya (l’hirondelle). Le troisième était un
moochnee (l’oiseau moqueur). Son vol est
maladroit mais il est connu pour être sage. Ils
furent chacun créé à un moment différent par des
chants magiques, de la fumée de tabac et des
prières, et par de la poussière et de la salive
recouvertes d’un capuchon blanc (l’ova). Chacun
fut respectueusement accueilli et reçut les
instructions de sa mission, s’il réussissait. Les
deux premiers ne réussirent pas à atteindre la
partie supérieure du ciel mais le troisième,
moochnee, passa par une ouverture et se retrouva
dans ce monde.

Le nouveau monde était très joli. La terre était
verte et en pleine floraison. L’oiseau respecta
toutes les instructions. Son sens de la sagesse
le guida vers l’être qu’il était sensé chercher.
Quand il le trouva, il était midi car l’être,
Maasau’u, le Grand Esprit, était en train de
préparer son repas. Des épis de maïs se
trouvaient à côté du feu. L’oiseau descendit et
atterrit sur le toit de sa kisi (maison) et
annonça son arrivée.

Maasau’u ne fut pas surpris par le visiteur car
sa sagesse et son odorat l’avaient prévenu que
quelqu’un arrivait. Il l’accueillit
respectueusement et l’invita à s’asseoir. Leur
conversation fut brève : « Pourquoi es-tu ici ?
Serait-ce important ? » « Oui », répondit le
Moochnee,  » J’ai été envoyé ici par les gens du
monde souterrain. Ils souhaitent venir dans ton
monde et vivre avec toi car leur façon de vivre
est corrompue. Avec ta permission, ils voudraient
venir ici avec toi et commencer une nouvelle vie.
C’est pour cela que je suis venu ». Maasau’u
répondit brusquement mais avec respect, « Ils
peuvent venir. »

L’oiseau retourna avec ce message vers le monde
souterrain. Pendant son absence, les Kikmongwi et
les leaders avaient continué de prier et
d’attendre son retour couronné de succès.
Lorsqu’il revint avec les bonnes nouvelles du
nouveau monde et la permission de Maasau’u, ils
furent remplis de joie.

Maintenant, la question était de savoir comment
ils allaient atteindre le sommet du monde. Ils se
remirent à fumer et à prier pour recevoir de
l’aide. Finalement, ils furent tous d’accord pour
planter un arbre qui grandirait et qui leur
servirait de sentier. Ils plantèrent une graine
de shalavee (épicéa), prièrent et chantèrent des
chants magiques. L’arbre grandit et grandit
jusqu’à atteindre le ciel mais ses branches
étaient si légères et si nombreuses qu’il courba
sous la pression de la terre qui se trouvait
au-dessus et il ne réussit pas à percer le ciel.
Ils plantèrent une nouvelle graine, cette fois
celle d’un lougu (pin). Il grandissait alors
qu’ils chantaient leurs chants magiques. Cet
arbre était solide et fort. « Sûrement que
celui-ci va arriver à passer », pensaient-ils.
Mais ce ne fut pas un succès car ses branches se
courbèrent également lorsqu’elles entrèrent en
contact avec l’objet solide. Ils plantèrent une
nouvelle graine. C’était cette fois celle d’un
pakave (roseau).  Comme il se terminait en
pointe, il réussit à percer le ciel et à passer
dans le nouveau monde.

Pendant ce temps, tout ceci avait été gardé
secret. Seuls les gens convenables, vertueux et
avec-un-seul-coeur avaient été informés des plans
pour quitter le monde corrompu. Ils étaient
préparés à partir et dès qu’ils surent que la
tentative avait réussi, ils commencèrent à
grimper sur la plante, se reposant entre les
joints du roseau, et continuant ainsi leur route
vers l’ouverture.

Lorsqu’ils arrivèrent dans ce monde, tout était
beau et paisible. La terre était vierge et
n’avait pas été molestée. Ils étaient très
heureux. Ils chantèrent et dansèrent avec joie,
mais leur joie fut de courte durée car cette
nuit-là, la fille du chef mourut soudainement.
Tout le monde était triste et inquiet. Les gens
se regardaient de façon suspicieuse. Un sortilège
avait été jeté. Cela leur fit penser qu’une
sorcière ou qu’une personne à-deux-coeurs était
parmi eux.

Le Kikmongwi avait un grand pouvoir et il devait
l’utiliser pour calmer l’inquiétude de son
peuple. Il fit une petite boule de farine de maïs
qu’il lança au-dessus du groupe. Celui sur la
tête duquel la boule atterrirait serait le
coupable. Elle atterrit sur la tête d’une jeune
fille. Ils décidèrent rapidement de la jeter dans
l’ouverture qui conduisait au monde souterrain.
Ils devaient se débarrasser de la malveillance
car ils désiraient vivre en paix sur cette
nouvelle terre. Mais la sorcière implora leur
pitié, leur disant que durant le long voyage qui
les attendait, ils allaient devoir faire face à
de nombreux obstacles et dangers de toutes sortes
et qu’alors, ses services seraient bien utiles
car elle avait le pouvoir de combattre le mal.
Elle invita le Kikmongwi à regarder dans le monde
souterrain. Il regarda et vit son enfant en train
de jouer gaiement avec d’autres enfants, dans le
monde souterrain où nous retournerons tous après
notre mort. Elle fut épargnée mais il la laissèrent là, seule, espérant peut-être qu’elle
périra d’une cause inconnue.

 
Raconté par Dan Katchongva, du Sun Clan,
qui vécut de 1865 à 1972 Traduit en anglais par
Danaqyumptewa Edité par Thomas Francis Traduit en
français par Didier Wolfs

Le commencement de la vie selon le peuple hopi

hopi4

Nous avons été créés quelque part dans le monde
souterrain par le Grand Esprit, le Créateur. Il
nous a d’abord créé un, puis deux, puis trois.
Nous avons été créés égaux, en unité, vivant de
manière spirituelle, là où la vie est éternelle.
Nous étions heureux et en paix avec nos
semblables. Tout était abondant, fourni par notre
Mère Terre sur laquelle nous avions été placés.
Nous n’avions pas besoin de planter ou de
travailler pour obtenir de la nourriture. La
maladie et les difficultés étaient inconnues.
Durant de nombreuses années, nous avons vécu
heureux et notre nombre ne cessa d’augmenter.

Lorsque le Grand Esprit nous a créés, il nous
donna aussi des instructions ou des lois que nous
devions respecter. Nous lui avons promis de les
respecter afin de pouvoir rester paisibles, les
utilisant comme règles pour vivre heureux sur
cette terre où il nous avait créés et placés.
Mais dès le début, il nous avertit que nous ne
devions pas nous laisser tenter par certaines
choses qui pourraient nous faire perdre cette
parfaite façon de vivre.

Bien sûr, nous profitions de beaucoup de choses
dans cette vie, et peu à peu, nous avons enfreint
les ordres du Créateur en faisant ce qu’il nous
avait dit de ne pas faire. Aussi, il nous punit
en faisant de nous ce que nous sommes
aujourd’hui, avec une âme et un corps. Il dit :
« A partir de maintenant, vous allez devoir vous
débrouiller tout seul. Vous serez malades, et la
durée de votre vie sera limitée. »

Il fit nos corps en partant de deux principes, le
bon et le mal. Le côté gauche est bon car il
contient le cœur. Le côté droit est mauvais parce
qu’il n’a pas de cœur. Le côté gauche est
maladroit mais sage. Le côté droit est
intelligent et fort mais manque de sagesse. Il y
aura en permanence un combat entre les deux
côtés, et par nos actions, nous devrons décider
lequel est le plus fort, le mal ou le bien.

Nous avons bien vécu pendant de nombreuses années
mais finalement le mal prouva qu’il était le plus
fort. Certaines personnes ont oublié ou ignoré
les lois du Grand Esprit et de nouveau, elles
commencèrent à faire des choses qui étaient
contraires aux instructions. Elles devinrent
matérialistes, inventant de nombreuses choses
pour leur profit personnel, et ne partageaient
plus comme elles le faisaient par le passé. Cela
résulta sur une grande division car certains
voulaient encore suivre les instructions
originales et vivre simplement.

Les plus inventifs, intelligents mais manquant de
sagesse, firent de nombreuses choses destructives
qui dérangèrent leur vie et menaça de détruire
tout le monde. Nombre de choses que nous voyons
aujourd’hui sont connues pour avoir existées en
ce temps. Finalement, l’immoralité prospéra. La
vie des gens devint corrompue par une trop grande
liberté sociale et sexuelle. Même les femmes et
les filles des Kikmongwi (les chefs) furent
atteintes, elles qui ne rentraient plus que
rarement à la maison pour s’occuper de leurs
tâches ménagères. Et les grands leaders religieux
avaient le même problème que les Kikmongwi.
Bientôt les leaders et tous ceux qui avaient bon
cœur s’inquiétèrent car la vie des gens devenait
incontrôlable.

Les Kikmongwi rassemblèrent  les grands prêtres.
Ils fumèrent et prièrent pour recevoir de l’aide
afin de trouver un moyen de résoudre la
corruption. Ils se rassemblèrent plusieurs fois
et finalement quelqu’un suggéra de partir et de
trouver un nouvel endroit pour commencer une vie
nouvelle.

Raconté par Dan Katchongva, du Sun Clan,
qui vécut de 1865 à 1972 Traduit en anglais par
Danaqyumptewa Edité par Thomas Francis Traduit en
français par Didier Wolfs