La transformation c’est l’immuable

Etienne Perrot

Jeunesse du Yi King

Le plus ancien livre de la Chine en est aussi le plus moderne. Le Yi King offre à l’homme une clé intemporellement neuve pour pénétrer l’énigme de son destin.

Il nous entraîne, au-delà de toute théologie comme de tout système philosophique, à un degré de profondeur limpide ou l’oeil du coeur contemple l’évidence du vrai.

L’unité est le fondement de l’univers. Mais pour être fécond, le T’ai Ki (le grand commencement) doit se sacrifier en se dédoublant , car « à partir de ce qui est parfait, rien ne devient » « Ex perfecto nihil fit » (adage alchimique)

Le monde ne nous révèle que le jeu des deux forces polaires, le mâle et la femelle, le plus et le moins, leurs épousailles et les dix mille êtres qui en sont les fruits.

Le génial créateur des hexagrammes à su ramener cette variété sans limites à un schéma mathématique enserrant la création comme un réseau, ou plutôt formant la trame qui la supporte et l’anime.

Les soixante-quatre hexagrammes groupant deux à deux les huit trigrammes obtenus en combinant de toutes les manières possibles les deux énergies primordiales constituent une image complète du monde.

Mais, comme la rose du zodiaque, le déploiement circulaire des signes inventés par Fo Hi n’a rien d’une figure statique.

C’est une succession de maisons que parcourt toute existence, qu’elle soit organique ou inorganique, individuelle ou collective. Chacune de ces demeures se compose de six éléments ou traits qui lui confèrent sa structure propre…

Est-il impensable qu’après avoir longuement considéré le ciel et la terre, le monde intérieur et le monde extérieur, un homme ait su interpréter l’interaction des facteurs opposés dans chacune de ces « images premières » et fixer ainsi sa place par rapport aux autres dans l’univers ?

Si les physiciens sont parvenus à forcer le sanctuaire de l’atome, pourquoi ne pas admettre qu’au prix d’une longue attention quelqu’un ait pu passer plus loin que la multiplicité chaotique et en percevoir les lois constantes et universelles?

Semblable vision requiert plus qu’un entraînement de l’intellect: elle implique une transformation du regard, c’est à dire de l’être tout entier, car si l’oeil est simple, tout le corps devient lumineux…

…Un savoir aussi subtil ne peut, on le comprend, s’exprimer en langage conceptuel et logique. La vision du monde qu’il traduit est aux antipodes de celles de l’occident.

Notre science est analytique: elle isole soigneusement le phénomène étudié de son contexte.

Celle de l’Orient est synthétique: elle apprend à tout embrasser d’un seul coup d’ oeil et à lire les rapports.

Dans l’immense symphonie du monde nous nous appliquons à écouter les différents instruments l’un après l’autre, nous interdisant par là de saisir le sens de la partition.

Le sage Chinois, au contraire, laisse monter à la fois tous les chants, ne négligeant pas la plus humble note de timbale ou de triangle.

Chaque être, chaque instant pris dans son intégralité est un visage du tout, une facette de l’unité indescriptible.

La transformation, dit un commentateur, c’est l’immuable

Pour transmettre cette connaissance il n’est d’autre véhicule que l’énigme, expression paradoxale qui rassemble en elle-même les opposés

où par son absurdité apparente, oblige l’esprit à interrompre son discours linéaire, fait refluer le courant mental et le contraint à traverser des couches plus profondes, plus proches de ce centre indicible où les contraires célèbrent leurs noces éternelles …

Discours de la tortue

 

Vers 2000 ans avant notre ère, les Shang, deuxième dynastie historique de Chine, originaire des plateaux d’Asie centrale, régnaient sur un peuple d’agriculteur dans la vallée du Fleuve Jaune.

Composés essentiellement de guerriers et de chasseurs, ils vénéraient, outre leurs ancêtres, des divinités naturelles telles que montagne, lac, brume, ravine, orage et tonnerre, feu et vent.

C’était une spiritualité chamanique basée sur la conviction que toute entité naturelle (humains, animaux, pluie, étoile) est animée par un esprit, « un Shen » et que toute action entreprise devait recevoir le consentement des invisibles.

Pour ce faire, comme dans la majorité des peuples primordiaux, on sacrifiait à tour de bras des animaux en les brûlant. Mais, pragmatiques, les sages s’interrogèrent: comment savoir si les esprits étaient contents ?

En observant les apparitions de striures sur les os, à la fin du rituel, les Shang vont émettre une hypothèse surprenante : et si le feu sacrificiel n’était pas seulement l’agent qui modifie la nature terrestre des offrandes en les envoyant au ciel, pour les transformer en aliments spirituels, comestibles pour les esprits, mais qu’en plus le rituel induisait un mouvement de rétroaction du monde de l’invisible à celui des humains par le biais de ces craquelures ?

La pratique leur a enseigné que, si tous les sacrifices ne sont pas également « rentable », en revanche, tous laissent des traces sur les os. Donc les esprits signifient de toute façon leurs réponses. Pourquoi ce sacrifice-ci est rentable, pourquoi celui-la ne l’est pas ?

Ils ont remarqué en outre que les craquelures changent selon les saisons, l’atmosphère.

Les Shang vont en déduire tout naturellement que ce qui régit la réponse n’est donc pas due à l’humeur des dieux ou à la qualité de l’offrande, mais au moment du sacrifice…

Et donc, guidés par cette intuition, ils vont muter lentement vers le choix du temps comme axe de référence et vers la qualité du moment comme unité de mesure.

En analysant les réponses a posteriori, ils vont comprendre que le sacrifice a été fait au moment adéquat ou à contretemps et en déduire que l’efficacité du sacrifice existe conséquemment antérieurement à sa réalisation.

Un nouveau cérémonial va donc se mettre en place : peu à peu, les craquelures vont cesser d’être vues comme les marques d’une volonté supérieures pour devenir simplement les indices visibles de la qualité du moment. Ce tournant va modifier les rapports que les anciens Chinois entretenaient avec leurs dieux vers une conception « énergétique » et laïque de leur spiritualité.

Premier conséquence pragmatique à la chinoise : pourquoi faire un sacrifice si la divination préalable indique que ce n’est pas le bon moment ? Pourquoi aussi faire un sacrifice si la réponse est positive ?

En déplaçant le problème de l’opportunité du sacrifice – implorer comme il faut – vers l’opportunité de l’entreprise – agir au bon moment -, ils vont se soustraire à l’arbitraire religieux pour entrer dans un univers qui fonctionne de façon raisonnable, en un réseau de concordance énergétique.

Ils vont ensuite raffiner la pratique en bricolant la théorie.

Plutôt que d’approcher les os du brasier, on va amener le feu sur l’os en tirant du foyer un brandon.

Plus important, en s’autorisant à agir sur le mode de production des signes venus du ciel, les officiants prennent une part active au processus qui les fait apparaître. Ils se posent ainsi en coauteur des signes produits dont ils savent discipliner l’apparition.

Cette mutation va se cristalliser définitivement avec l’apparition de la divination sur carapace de tortue. Pour les Chinois, la tortue est à l’image de l’univers, un modèle réduit du cosmos, avec ces deux carapaces, celle du dessus ronde et unie comme le ciel, et celle du dessous plutôt carrée et divisée en secteurs comme la terre. Utiliser la tortue c’est interroger l’univers lui-même.

Comment s’y prend-on ?

La carapace dorsale symbolisant le ciel, on utilise la carapace ventrale dont on a soigneusement raclé les chairs jusqu’à ce qu’il ne reste plus que l’écaille elle-même. Puis on la polit pour éliminer toute trace d’humidité qui, à la chaleur, altérerait les signes divinatoires et leurs interprétations.

Avec la tortue, le principal souci des officiants est d’accroître la lisibilité du résultat en réduisant et en disciplinant les multiples fissures que provoque sur la pièce l’approche de la source de chaleur – un brandon incandescent.

Plus besoins de sacrifice, pour les officiants qui se servent des tortues, on approche le tison d’un certain nombre de point dans la carapace interne et un certain nombre de craquement apparaissent sur la face externe.

Pour la première fois dans l’humanité, le hasard a été apprivoisé.

Le résultat est que les fissurations, précédemment manifestations des puissances surnaturelles, sont maintenant propriété du pragmatisme chinois qui n’hésite pas à les configurer à sa guise dans un seul souci d’efficacité.

Les Chinois sont des archivistes impénitents. A la suite de l’auguration préalable, les pièces oraculaires ne sont pas détruites mais soigneusement conservées et entreposées et finissent par constituer une énorme banque de données.

D’autant que les officiants vont prendre l’habitude de graver à côté des fissures des signes résumant comment le tirage a été fait, les conclusions qui en ont été tiré.

En examinant ces carapaces, la première chose qui retient l’attention est l’organisation globalement symétrique des différents éléments.

De part et d’autre de l’axe central se répondent deux colonnes de signes et de fissurations. Cette disposition n’est pas fortuite, la symétrie est préalable dans la direction dans laquelle on a orienté les fissures, la dissymétrie survient ensuite, résultat de la manière dont s’accomplit l’aléatoire du moment. Et de fait sur les tortues chaque brûlage est numéroté. Les fissures sont superposées. La démocratisation du processus auprès de toutes les familles chinoises de haut rang, va bientôt avoir un résultat écologique étonnant. La disparition des tortues d’eau douce en Chine septentrionale.

Fu Xi, l’inventeur génial des hexagramme ne fera en fait que recopier et interpréter en traits pleins et brisés les striures de tortue.

inspiré du « Discours de la tortue » par Cyrille J-D Javary

L’année du dragon

2012 est l’année du Dragon pour l’astrologie chinoise.

Comme  la Saint Valentin chez nous était autrefois considérée comme une halte au cœur de l’hiver et la promesse de l’arrivée des beaux jours, le nouvel an asiatique, fêté en 2012 le 23 janvier, se réfère à la fête du solstice d’hiver.

Sous la dynastie des Zhou, les rites célébrés par l’empereur pour honorer les dieux ce jour là se popularisèrent, pour devenir le jour de l’hommage au ciel et aux ancêtres.

Le dragon ondulant fête… le Dragon d’eau

Cette année, la Chine entre le 23 janvier dans l’année du Dragon d’eau. Fête la plus importante et la plus populaire de Chine et d’Asie du Sud-est, au Vietnam on l’appelle « Fête du Têt« , elle donne lieu à une grande effervescence populaire.

Petit rappel sur les dragons chinois : ils ressemblent plus à des serpents, il n’ont pas d’ailes et un très long corps.

D’ailleurs la plupart des dragons chinois ne sont pas méchants et ne font pas peur, ce sont des dragons porte bonheur (d’où la fameuse danse du dragon au nouvel an chinois). Et ce qui est rigolo aussi, c’est que tous les dragons chinois ne crachent pas forcément du feu, mais aussi -et souvent- de l’eau.

Ce sera d’ailleurs l’année du dragon d’eau. Le dragon symbole de vitalité et de chance, l’eau symbole de sagesse et de pureté, ça devrait être une bonne année

Vous êtes Dragon si vous êtes né en 1916, 1928, 1940, 1952, 1964, 1976, 1988, 2000, et seront également Dragons tous les enfants qui naîtront à partir du 23 février 2012.


Le Dragon, symbole de l’Empereur de Chine, est un signe actif, volontaire, confiant, entreprenant, versatile, scrupuleux et chanceux. Hautement convaincu de sa supériorité, il ne fait que ce qu’il veut. Il est excentrique, agressif et déterminé, mais honnête et courageux. Les personnes nées sous ce signe sont pleines d’énergie et leur santé est bonne. Leur longévité est supérieure à la moyenne, ainsi que leur réussite.


L’année du Dragon est l’année de l’imprévu, de l’inattendu et des nouvelles fracassantes. Les médias s’en donneront à cœur joie car l’actualité sera féconde en événements hautement incroyables et improbables.

L’année est favorable aux réussites; c’est le moment d’oser entreprendre, de prendre des risques. Attention toutefois au côté éphémère de la réussite, soyez prudents. L’année du Dragon est celle de tous les possibles, mais aussi des gloires éphémères.

Dans le Yi King, le Dragon est souvent cité, surtout dans l’hexagramme n°1: Le créateur (uniquement composé de traits yang).

Bonne année du dragon!

Amitiés: Claude Sarfati

 

Prédictions 2012 pour le Guide de la Voyance

L’année des transformations

– Sur le plan climatique, cette année sera fortement marquée par l’Eau.
Inondations dans certaines régions du monde, graves sécheresses dans d’autres.

– L’instabilité économique, politique que j’annonce depuis des années monte à son paroxysme.

– Syrie : le pouvoir va tomber sous la pression de son peuple et des pays extérieurs, mais sans intervention militaire étrangère.

– Iran : révolution populaire jusqu’à la chute du pouvoir en place.

– USA : réélection de Barack Obama.

Elections présidentielles en France

– Front National : Marine Le Pen sort grande gagnante du premier tour avec un score jamais atteint par ce parti.

– UMP : C’est le deuxième score qui permet à Nicolas Sarkozy d’être au deuxième tour, sans toutefois une majorité suffisante pour gouverner.

– MODEM : La surprise de ces élections qui donne à François Bayrou le rôle d’arbitre pour le deuxième tour.

– PS : Le grand gagnant des sondages n’accédera pas au deuxième tour, François Hollande va vivre une campagne éprouvante et subir une  grave difficulté personnelle.

La gauche en général va (à nouveau) payer cher son manque de cohésion.

Les autres partis (EELV, Front de gauche, NPA, Mouvement Républicain) feront en tout le nombre de voix manquantes au P.S.

Nicolas Sarkozy sera réélu grâce à une alliance avec le MODEM, cependant, le pays deviendra rapidement ingouvernable :

– Pertes des acquis sociaux

– Banques en faillites

– Entreprises qui ferment

– La colère s’exprime dans les rues

– Le peuple se retourne contre ses élus, etc.

2012 représentera bien la fin d’un monde, d’un modèle…

Reste à imaginer un futur qui donne aux richesses de l’esprit le rôle central.

Ces prédictions ont été transmises au Guide de la Voyance le 27.11.2011.

Amitiés: Claude Sarfati.