La perturbation continue aujourd’hui

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Durant cette période, un groupe emmené par
Kawonumptewa (du Clan du Sable), craignant encore
plus de pression de la part du gouvernement,
retourna à Oraibi pour suivre Tewaquaptewa et
accepter le mode de vie des hommes blancs, mais
ils furent rejetés et renvoyés. Ils
s’installèrent à deux miles d’Hotvela (trois
kilomètres et demi), où ils fondèrent le village
de Bacobi. Incapables de se débrouiller seuls,
ils demandèrent l’aide de l’agence du
gouvernement. L’agence profita de l’aubaine pour
leur rendre service et leur offrit, parmi
d’autres choses, du matériel pour construire des
maisons. Ils avaient maintenant accepté presque
entièrement le mode de vie de l’homme blanc, y
compris sa religion. D’après la loi du Grand
Esprit, ils se retrouvaient sans terre. La seule
chose qu’ils possédaient était leurs maisons.
Mais c’est à cause d’elles que l’agence eut la
permission de construire une école sur la terre
d’Hotvela et avec le soutien de l’agence, ils
décidèrent de s’emparer de la terre du peuple
d’Hotvela. C’est aussi à cause d’elles que le
gouvernement bâtit un château d’eau à Hotvela,
qui en fournissant de l’eau à l’école et au
village de Bacobi, épuisait les ressources
naturelles en eau du peuple d’Hotvela. La plupart
des gens d’Hotvela refusèrent d’utiliser cette
eau. La majorité des problèmes causés par les
gens de Bacobi existent encore aujourd’hui. Je me
souviens de beaucoup d’autres qui j’espère ne
seront jamais révélés.

Aujourd’hui, nous courons le danger de perdre
complètement notre terre. Sous l’influence du
gouvernement des Etats-Unis, certaines personnes
d’ascendance Hopi ont créé ce qu’elles appellent
le Hopi Tribal Concil (Conseil Tribal Hopi),
organisé selon les directives du gouvernement,
dans le but de négocier directement avec le
gouvernement et les hommes d’affaires. Ils
affirment agir dans l’intérêt des Hopi, malgré le
fait qu’ils rejettent les leaders traditionnels
et qu’ils ne représentent qu’une petite minorité
de personne de sang Hopi. De grandes parties de
notre terre ont été louées et ce groupe accepte
maintenant des compensations de l’Indian Claims
Commission (Commission des Concessions Indiennes)
pour l’utilisation de quarante-quatre millions
d’acres de terre Hopi (dix-huit millions
d’hectares). Nous avons protesté mais sans
résultat.

Ce Conseil Tribal fut créé illégalement, même si
l’on se réfère aux lois de l’homme blanc. Nous,
les leaders traditionnels, avons marqué notre
désaccord et avons protesté dès le début. Mais
ils ont été organisés et reconnus par le
gouvernement des Etats-Unis pour que celui-ci
puisse camoufler ses mauvais agissements au reste
de monde. Nous ne sommes pas représentés dans
cette organisation, de même que nous ne sommes
pas légalement tenus de respecter ses lois et ses
programmes. Nous les Hopi sommes une nation
souveraine indépendante dirigée par la loi du
Grand Esprit mais le gouvernement des Etats-Unis
ne veut pas reconnaître les leaders autochtones
de ce pays. Au contraire, il ne reconnaît que ce
qu’il a créé lui-même à partir de nos enfants,
afin d’appliquer son plan visant à s’approprier
la totalité de nos terres.

Et c’est pour cette raison que nous faisons face
aujourd’hui à la plus grande des menaces, la
perte de nos champs de maïs et de nos jardins, de
nos animaux, du gibier et de notre réserve
naturelle d’eau, ce qui mettra un terme au mode
de vie Hopi. Sous l’insistance du Département de
l’Intérieur des Etats-Unis, le Conseil Tribal a
signé de nombreux baux avec une entreprise
privée, la Peabody Coal Company, lui permettant
de fouiller notre sol à la recherche de charbon
et de dépouiller les mesas sacrées en vendant le
charbon à plusieurs centrales électriques. Ceci
n’est qu’une partie d’un projet visant à
implanter des industries lourdes sur nos terres
et cela contre notre volonté. Nous savons que
cela polluera les champs et les pâtures et
chassera la faune sauvage. De grandes quantités
d’eau seront pompées dans notre désert afin de
conduire le charbon à travers un pipeline dans
une centrale d’un autre état (Nevada). La perte
de cette eau affectera nos fermes et la pâture
des animaux. Ce la menace aussi nos sources
sacrées, notre seule source naturelle en eau,
dont nous dépendons depuis des siècles.

Nous, Hopi, savions que tout cela allait se
passer parce que tout est inscrit dans le Plan
Universel. Il fut prévu par le Grand Esprit et le
Créateur que lorsque l’homme blanc viendrait, il
nous offrirait beaucoup de choses. Si nous
acceptions les offres de son gouvernement, cela
signifierait la ruine de la nation Hopi. Les Hopi
sont le sang de ce continent comme d’autres sont
le sang d’autres continents. Ainsi, si les Hopi
échouent, le monde entier sera détruit. Cela nous
le savons car la même chose est arrivée dans
l’autre monde. Donc, si nous voulons survivre,
nous devons retourner à notre ancien mode de vie,
celui qui est paisible, et accepter de suivre les
dispositions du Créateur.

Les lois de l’homme blanc sont nombreuses, la
mienne est unique. Les lois de l’homme blanc sont
confuses. Tellement de gens ont fait ces lois, et
chaque jour en apporte de nouvelles. Mais ma loi
est seulement celle du Créateur, seulement
celle-la. Et je ne dois suivre aucune des lois
créées par l’homme parce qu’elles changent tout
le temps et entraîneront la destruction de mon
peuple.

Nous savons que quand le temps viendra, les Hopi
seront réduits à peut-être une seule personne,
deux personnes, trois personnes. Si nous pouvons
résister à la pression de ceux qui sont contre la
tradition, le monde pourra survivre à sa
destruction. Nous en sommes à un moment où je
dois rester seul, libre de toute impureté. Je
dois continuer à conduire mon peuple sur la route
que le Grand Esprit a tracée pour nous. Je ne
rejette personne. Tous ceux qui sont fidèles et
confiants dans la voie du Grand Esprit ont la
liberté de suivre la même route. Nous
rencontrerons beaucoup d’obstacles tout au long
du chemin. Le chemin paisible de la vie ne peut
être accompli que par ceux qui ont beaucoup de
courage et par la purification de toutes les
créatures. La maladie de la Mère Terre doit être
guérie.

Comme nous le disons, les Hopi furent les
premiers hommes à être créés. Ils doivent guérir
les maladies de leur propre sang pour que tout
redevienne paisible naturellement, par la volonté
du Créateur. Il guérira le monde. Mais en ce
moment, les Hopi sont blessés. Pour nous, c’est
un signe que le monde est en danger. A travers la
terre entière, des gens pleins de confusion se
battent, et ce sera pire encore. Seule la
purification des Hopi peut résoudre les problèmes
ici, sur cette Terre. Nous n’avons pas subi
toutes ces épreuves et ces punitions pour rien.
Nous vivons par ces prophéties et ces
enseignements et quoi qu’il arrive, aucune
pression ne nous affectera.

Nous savons que certaines personnes sont chargées
de provoquer la Purification. C’est le Plan
Universel depuis le début de la création et nous
attendons ceux qui nous apporteront la
purification. Cela est écrit sur des rochers à
travers le monde, dans différents continents.
Nous nous rassemblerons si tous les peuples du
monde en prennent connaissance. Aussi, nous vous
exhortons de faire passer le message pour que
tout le monde puisse savoir et que ceux qui
auront été désignés s’activent dans leur tâche de
purifier les Hopi et de se débarrasser de ceux
qui perturbent notre façon de vivre.

J’ai parlé. J’espère que ce message voyagera aux
quatre coins de la terre et qu’il traversera les
grandes eaux, où des gens de compréhension
pourront considérer ces mots de sagesse et de
connaissance. C’est ce que je veux. Les gens
peuvent avoir différentes opinions mais à cause
de la nature des croyances sur lesquelles la vie
des Hopi est basée, j’espère qu’au moins une
personne sera d’accord, peut-être même deux. Si
trois sont d’accord, alors cela en vaudra
vraiment la peine.

Je prierai toujours en regardant à l’Est vers le
soleil levant pour que mon fidèle frère blanc
vienne et purifie les Hopi. Mon père, Yukiuma, me
disait que je serais celui qui sera le leader à
ce moment-là car j’appartiens au Clan du Soleil,
le père de tous les peuples de la Terre. J’ai été
prévenu que je ne devais pas abandonner parce que
je suis le premier. Depuis la première création,
le Soleil est le père de toutes les créatures. Et
si avec moi, le Clan du Soleil disparaît, il n’y
aura plus d’êtres vivants sur la Terre. Alors
j’ai tenu bon. J’espère que vous comprendrez ce
que j’essaie de vous dire.

Je suis le Soleil, le père. Toute chose est créée
avec ma chaleur. Vous êtes mes enfants, et je
suis très inquiet pour vous. Je prends soin de
vous pour que vous soyez protégés du mal mais mon
cœur est triste de vous voir quitter ma
protection et vous détruire. Du sein de votre
mère, la Terre, vous avez reçu votre nourriture,
mais Elle est trop gravement malade pour pouvoir
encore vous nourrir sainement. Que va-t-il se
passer ? Allez-vous élever le cœur de votre père
? Allez-vous guérir votre mère de ses maladies ?
Ou allez-vous nous abandonner, nous laisser à
notre tristesse, et être emportés ? Je ne veux
pas que ce monde soit détruit. Si ce monde est
sauvé, vous serez tous sauvés et quiconque a tenu
bon réalisera ce Plan avec nous, afin que nous
soyons tous heureux et que nous puissions vivre
en paix. De partout, les gens doivent prendre les
Hopi en considération, nos prophéties, nos
enseignements et nos services cérémonials car si
les Hopi échouent, cela déclenchera la
destruction du monde et de l’humanité. J’ai parlé
par la bouche du Créateur. Puisse le Grand Esprit
vous guider sur le bon chemin.

Raconté par Dan Katchongva, du Sun Clan,
qui vécut de 1865 à 1972 Traduit en anglais par
Danaqyumptewa Edité par Thomas Francis Traduit en
français par Didier Wolfs

La première rencontre avec le Grand Esprit dans ce monde

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C’est ici que le Grand Esprit leur apparut pour
la première fois sur cette terre, leur donnant
des instructions sur leur façon de vivre et de
voyager. Ils se divisèrent en groupes, chacun des
groupes choisissant ses leaders. Il posa devant
eux des épis de maïs de tailles différentes. Il
leur dit de prendre un épi de maïs qu’ils
devraient emmener dans leur voyage pour avoir de
quoi vivre et survivre. Un par un, ils prirent
avidement les épis les plus longs et les plus
parfaits jusqu’à ce qu’il ne reste plus que le
plus petit. Ils ne réalisèrent pas que c’était
leur sagesse qui était mise à l’épreuve. L’épi le
plus petit fut pris par le leader le plus humble.
Ensuite le Grand Esprit leur donna leurs noms et
leurs langages, par lesquels ils seraient
reconnus. Celui qui, en dernier, prit l’épi le
plus petit fut nommé HOPI. Continuer la lecture

Apparition dans le monde actuel

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Ils avaient souvent entendu des bruits sourds
venant d’en haut. Ils savaient que quelqu’un
pouvait vivre là. Il fut décidé que cette idée
devait être investiguée. Je vais décrire cela
brièvement car raconter toute l’histoire
prendrait trop de temps.

Doués de sagesse, ils créèrent des oiseaux. Je
vais en nommer trois. Deux sont connus pour leur
force et leur rapidité, le kisa (l’aigle) et le
pavowkaya (l’hirondelle). Le troisième était un
moochnee (l’oiseau moqueur). Son vol est
maladroit mais il est connu pour être sage. Ils
furent chacun créé à un moment différent par des
chants magiques, de la fumée de tabac et des
prières, et par de la poussière et de la salive
recouvertes d’un capuchon blanc (l’ova). Chacun
fut respectueusement accueilli et reçut les
instructions de sa mission, s’il réussissait. Les
deux premiers ne réussirent pas à atteindre la
partie supérieure du ciel mais le troisième,
moochnee, passa par une ouverture et se retrouva
dans ce monde.

Le nouveau monde était très joli. La terre était
verte et en pleine floraison. L’oiseau respecta
toutes les instructions. Son sens de la sagesse
le guida vers l’être qu’il était sensé chercher.
Quand il le trouva, il était midi car l’être,
Maasau’u, le Grand Esprit, était en train de
préparer son repas. Des épis de maïs se
trouvaient à côté du feu. L’oiseau descendit et
atterrit sur le toit de sa kisi (maison) et
annonça son arrivée.

Maasau’u ne fut pas surpris par le visiteur car
sa sagesse et son odorat l’avaient prévenu que
quelqu’un arrivait. Il l’accueillit
respectueusement et l’invita à s’asseoir. Leur
conversation fut brève : « Pourquoi es-tu ici ?
Serait-ce important ? » « Oui », répondit le
Moochnee,  » J’ai été envoyé ici par les gens du
monde souterrain. Ils souhaitent venir dans ton
monde et vivre avec toi car leur façon de vivre
est corrompue. Avec ta permission, ils voudraient
venir ici avec toi et commencer une nouvelle vie.
C’est pour cela que je suis venu ». Maasau’u
répondit brusquement mais avec respect, « Ils
peuvent venir. »

L’oiseau retourna avec ce message vers le monde
souterrain. Pendant son absence, les Kikmongwi et
les leaders avaient continué de prier et
d’attendre son retour couronné de succès.
Lorsqu’il revint avec les bonnes nouvelles du
nouveau monde et la permission de Maasau’u, ils
furent remplis de joie.

Maintenant, la question était de savoir comment
ils allaient atteindre le sommet du monde. Ils se
remirent à fumer et à prier pour recevoir de
l’aide. Finalement, ils furent tous d’accord pour
planter un arbre qui grandirait et qui leur
servirait de sentier. Ils plantèrent une graine
de shalavee (épicéa), prièrent et chantèrent des
chants magiques. L’arbre grandit et grandit
jusqu’à atteindre le ciel mais ses branches
étaient si légères et si nombreuses qu’il courba
sous la pression de la terre qui se trouvait
au-dessus et il ne réussit pas à percer le ciel.
Ils plantèrent une nouvelle graine, cette fois
celle d’un lougu (pin). Il grandissait alors
qu’ils chantaient leurs chants magiques. Cet
arbre était solide et fort. « Sûrement que
celui-ci va arriver à passer », pensaient-ils.
Mais ce ne fut pas un succès car ses branches se
courbèrent également lorsqu’elles entrèrent en
contact avec l’objet solide. Ils plantèrent une
nouvelle graine. C’était cette fois celle d’un
pakave (roseau).  Comme il se terminait en
pointe, il réussit à percer le ciel et à passer
dans le nouveau monde.

Pendant ce temps, tout ceci avait été gardé
secret. Seuls les gens convenables, vertueux et
avec-un-seul-coeur avaient été informés des plans
pour quitter le monde corrompu. Ils étaient
préparés à partir et dès qu’ils surent que la
tentative avait réussi, ils commencèrent à
grimper sur la plante, se reposant entre les
joints du roseau, et continuant ainsi leur route
vers l’ouverture.

Lorsqu’ils arrivèrent dans ce monde, tout était
beau et paisible. La terre était vierge et
n’avait pas été molestée. Ils étaient très
heureux. Ils chantèrent et dansèrent avec joie,
mais leur joie fut de courte durée car cette
nuit-là, la fille du chef mourut soudainement.
Tout le monde était triste et inquiet. Les gens
se regardaient de façon suspicieuse. Un sortilège
avait été jeté. Cela leur fit penser qu’une
sorcière ou qu’une personne à-deux-coeurs était
parmi eux.

Le Kikmongwi avait un grand pouvoir et il devait
l’utiliser pour calmer l’inquiétude de son
peuple. Il fit une petite boule de farine de maïs
qu’il lança au-dessus du groupe. Celui sur la
tête duquel la boule atterrirait serait le
coupable. Elle atterrit sur la tête d’une jeune
fille. Ils décidèrent rapidement de la jeter dans
l’ouverture qui conduisait au monde souterrain.
Ils devaient se débarrasser de la malveillance
car ils désiraient vivre en paix sur cette
nouvelle terre. Mais la sorcière implora leur
pitié, leur disant que durant le long voyage qui
les attendait, ils allaient devoir faire face à
de nombreux obstacles et dangers de toutes sortes
et qu’alors, ses services seraient bien utiles
car elle avait le pouvoir de combattre le mal.
Elle invita le Kikmongwi à regarder dans le monde
souterrain. Il regarda et vit son enfant en train
de jouer gaiement avec d’autres enfants, dans le
monde souterrain où nous retournerons tous après
notre mort. Elle fut épargnée mais il la laissèrent là, seule, espérant peut-être qu’elle
périra d’une cause inconnue.

 
Raconté par Dan Katchongva, du Sun Clan,
qui vécut de 1865 à 1972 Traduit en anglais par
Danaqyumptewa Edité par Thomas Francis Traduit en
français par Didier Wolfs

Le commencement de la vie selon le peuple hopi

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Nous avons été créés quelque part dans le monde
souterrain par le Grand Esprit, le Créateur. Il
nous a d’abord créé un, puis deux, puis trois.
Nous avons été créés égaux, en unité, vivant de
manière spirituelle, là où la vie est éternelle.
Nous étions heureux et en paix avec nos
semblables. Tout était abondant, fourni par notre
Mère Terre sur laquelle nous avions été placés.
Nous n’avions pas besoin de planter ou de
travailler pour obtenir de la nourriture. La
maladie et les difficultés étaient inconnues.
Durant de nombreuses années, nous avons vécu
heureux et notre nombre ne cessa d’augmenter.

Lorsque le Grand Esprit nous a créés, il nous
donna aussi des instructions ou des lois que nous
devions respecter. Nous lui avons promis de les
respecter afin de pouvoir rester paisibles, les
utilisant comme règles pour vivre heureux sur
cette terre où il nous avait créés et placés.
Mais dès le début, il nous avertit que nous ne
devions pas nous laisser tenter par certaines
choses qui pourraient nous faire perdre cette
parfaite façon de vivre.

Bien sûr, nous profitions de beaucoup de choses
dans cette vie, et peu à peu, nous avons enfreint
les ordres du Créateur en faisant ce qu’il nous
avait dit de ne pas faire. Aussi, il nous punit
en faisant de nous ce que nous sommes
aujourd’hui, avec une âme et un corps. Il dit :
« A partir de maintenant, vous allez devoir vous
débrouiller tout seul. Vous serez malades, et la
durée de votre vie sera limitée. »

Il fit nos corps en partant de deux principes, le
bon et le mal. Le côté gauche est bon car il
contient le cœur. Le côté droit est mauvais parce
qu’il n’a pas de cœur. Le côté gauche est
maladroit mais sage. Le côté droit est
intelligent et fort mais manque de sagesse. Il y
aura en permanence un combat entre les deux
côtés, et par nos actions, nous devrons décider
lequel est le plus fort, le mal ou le bien.

Nous avons bien vécu pendant de nombreuses années
mais finalement le mal prouva qu’il était le plus
fort. Certaines personnes ont oublié ou ignoré
les lois du Grand Esprit et de nouveau, elles
commencèrent à faire des choses qui étaient
contraires aux instructions. Elles devinrent
matérialistes, inventant de nombreuses choses
pour leur profit personnel, et ne partageaient
plus comme elles le faisaient par le passé. Cela
résulta sur une grande division car certains
voulaient encore suivre les instructions
originales et vivre simplement.

Les plus inventifs, intelligents mais manquant de
sagesse, firent de nombreuses choses destructives
qui dérangèrent leur vie et menaça de détruire
tout le monde. Nombre de choses que nous voyons
aujourd’hui sont connues pour avoir existées en
ce temps. Finalement, l’immoralité prospéra. La
vie des gens devint corrompue par une trop grande
liberté sociale et sexuelle. Même les femmes et
les filles des Kikmongwi (les chefs) furent
atteintes, elles qui ne rentraient plus que
rarement à la maison pour s’occuper de leurs
tâches ménagères. Et les grands leaders religieux
avaient le même problème que les Kikmongwi.
Bientôt les leaders et tous ceux qui avaient bon
cœur s’inquiétèrent car la vie des gens devenait
incontrôlable.

Les Kikmongwi rassemblèrent  les grands prêtres.
Ils fumèrent et prièrent pour recevoir de l’aide
afin de trouver un moyen de résoudre la
corruption. Ils se rassemblèrent plusieurs fois
et finalement quelqu’un suggéra de partir et de
trouver un nouvel endroit pour commencer une vie
nouvelle.

Raconté par Dan Katchongva, du Sun Clan,
qui vécut de 1865 à 1972 Traduit en anglais par
Danaqyumptewa Edité par Thomas Francis Traduit en
français par Didier Wolfs