Le Chaudron ou l’alchimie des transformations

Madame, Monsieur,

 

Chers amis,

 

Non, ne comptez pas sur moi.
Ne comptez pas sur moi comme vous l’avez fait en automne 2009, lorsque je me battais contre les projets de vaccination massive obligatoire contre la grippe H1N1.
Ne comptez pas sur moi pour mener un nouveau combat contre le nucléaire, suite aux événements catastrophiques qui ont lieu à Fukushima Daiishi.

Pourquoi ? Parce que ce combat que j’ai mené il y a près de deux ans m’a coûté très cher. Très cher en temps, très cher en énergie, très cher en argent, très cher en réputation, très cher psychologiquement, très cher émotionnellement, très cher spirituellement. Je savais intellectuellement que lorsqu’on lutte CONTRE ce qui nous semble le mal, on devient semblable à ce mal qu’on combat. Je le savais intellectuellement, mais je ne l’avais pas ressenti dans ma chair.

Avec le recul de ces dix-huit derniers mois, j’ai compris qu’une facette de mon action avait été très utile à des centaines de milliers de personnes qui ont reçu l’information dont elles avaient besoin pour prendre la décision de ne pas se faire vacciner avec ce vaccin dangereux et parfois mortel. Mon action (et celle des autres militants) a été utile pour faire reculer les gouvernements dans le projet de vaccination obligatoire (j’avais reçu la confirmation confidentielle de la part de militaires qu’ils attendaient les ordres pour encadrer par la force les opérations de vaccination – heureusement, ces ordres n’ont jamais été donnés, finalement, par crainte d’une guerre civile dans nos pays).

Par contre, une autre facette de mon action (celle où mes émotions ont pris les commandes de mes messages) a alimenté ce que je voulais combattre. Et ça, je ne suis pas près d’oublier la dure leçon de vie qui fut la mienne…

Néanmoins.

Je suis frappé de constater qu’une fois de plus, les industries et les gouvernements confirment leur sainte alliance avec les grands médias pour protéger leurs intérêts, en se moquant totalement de nos vies, de notre santé et de notre intégrité physique.

 

 

Je le répète. Je n’ai vraiment plus l’intention de partir en guerre contre qui que ce soit. Et je n’ai pas l’intention d’y passer des heures. Il me suffit de poser quelques questions, de vous transmettre quelques références informatives (pour vérifier le contenu de mes questions) et de vous laisser tirer vos propres conclusions. Voici les questions que je me (vous) pose :

 

  • Pourquoi les médias ont cessé de nous informer dix jours après la catastrophe nucléaire de Fukushima, alors que la situation là-bas ne cesse de s’aggraver ?
  • Pourquoi une des premières décisions prises par les autorités de santé publique a été de relever le niveau des doses acceptables qu’une population peut encaisser ? Comme si l’imminence de la catastrophe avait tout à coup rendu nos organismes plus résistants à la radioactivité…
  • Pourquoi les autorités de santé publique et les gouvernements ont-ils donné l’ordre de ne plus publier les mesures de radioactivité depuis fin mars ?
  • Pourquoi ces mêmes autorités ont-elles donné l’ordre d’arrêter de mesurer le taux de radioactivité dans l’hémisphère Nord, alors que nous payons avec nos impôts, les stations de mesure ?
  • Pourquoi nous a-t-on caché pendant deux mois et demi que les cœurs des réacteurs 1, 2 et 3 avaient fondu dans les heures et les jours qui ont suivi le 11 mars dernier, alors que plusieurs experts indépendants l’annonçaient dans les jours qui ont suivi la catastrophe ?
  • Pourquoi aucun conseil de protection ne nous est donné de la part des autorités de santé publique, à nous qui sommes concernés par la contamination de l’air, du sol et de l’eau ?
  • Pourquoi ne nous dit-on pas que, chaque fois qu’il pleut, nous devrions éviter de sortir, ou alors, utiliser un large parapluie pour ne pas ramener chez nous, de l’eau et des particules contaminées ?
  • Pourquoi presque aucun média n’a révélé que, dès la fin du mois de mars, le lait de plusieurs états américains avait un taux de radioactivité anormalement élevé (depuis lors, les mêmes constats ont été faits en France) ? En nous expliquant que la pluie avait contaminé l’herbe des prés broutée par les vaches…
  • Pourquoi ne nous révèle-t-on pas que la mortalité des bébés a brusquement augmenté ces deux derniers mois, dans les états de l’Ouest américain ? À Philadelphie, par exemple, la mortalité a augmenté de 48 % en un mois, à cause du lait contaminé et de l’eau contaminée du robinet… (référence)
  • Pourquoi ne nous dit-on pas que les centaines de milliers de tonnes d’eau déversées sur les réacteurs sont sur le point de déborder des sous-sols des centrales, et donc de contaminer encore davantage la région, les nappes phréatiques et l’océan ? Et que les Japonais n’ont aucune solution pour régler ce problème…
  • Pourquoi nous fait-on croire que la situation est sous contrôle, alors que les déversements d’eau n’ont fait que retarder le moment où une explosion majeure surviendrait ?
  • Pourquoi ne nous dit-on pas que le bâtiment numéro quatre est sur le point de s’effondrer, avec les risques de relâcher dans l’environnement, d’énormes quantités de plutonium capables de rayer le Japon de la carte pour 100.000 ans (référence) ?
  • Pourquoi toutes les vidéos d’un ressortissant français vivant au Japon ont-elles été supprimées de son compte Youtube depuis ce lundi 20 juin ? Il faut préciser qu’Alex mettait une vidéo quasi-quotidienne sur Youtube pour informer de la situation vécue depuis le Japon. Jusqu’à présent, ses vidéos étaient vues par deux à quatre mille personnes. Sa vidéo de ce week-end, dans laquelle il exprimait sa colère et son désespoir avait déjà reçu 67.000 visiteurs en 48 heures, au moment où son compte a été fermé ! Liberté de l’information, vous dites ? Heureusement, des internautes malins avaient eu la bonne idée de copier sa vidéo et de la remettre en ligne.

 

Une petite dernière, juste pour la route !

 

  • Pourquoi l’administration Obama vient-elle de donner l’ordre d’interdire le survol de la centrale de Fort Calhoun (Nébraska) par les avions de tourisme et les hélicoptères, empêchant les journalistes d’informer la population par la situation très préoccupante qui s’y déroule suite aux inondations provoquées par le débordement du Missouri ?
  • Pourquoi cette même administration a-t-elle ordonné qu’aucune information sur la situation périlleuse de la centrale ne soit divulguée (voir photo ci-dessous) ?

 

 

Voici quelques références à partir desquelles vous pourrez faire vos propres lectures. J’ai mis ces références sur mon site Internet, dans un dossier nucléaire. Chaque fois que je verrai passer un article de synthèse, je l’ajouterai sur mon propre site.

J’y ai passé une petite centaine d’heures, pour me faire une opinion personnelle, en vérifiant à chaque fois quel était l’intérêt de la personne qui parlait. C’est intéressant de remarquer que tous les experts indépendants, sans exception, sont critiques et inquiets de ce qui se passe et des conséquences pour l’environnement, la santé des populations et l’avenir de la planète. Par contre, aucun expert travaillant pour l’industrie du nucléaire, aucun gouvernement impliqué fortement dans le nucléaire (comme la France et les USA) n’est inquiet de ce qui se passe. Au contraire, ils réaffirment, haut et fort, que le nucléaire est irremplaçable, sûr et même bon pour lutter contre le réchauffement climatique… Alors, de quoi nous plaignons-nous ?

À vous de réfléchir à ce qui se passe dans notre monde.
À vous, à présent, d’oser sortir de votre naïveté à propos de la manière dont le monde fonctionne et est dirigé.
Croyez-vous franchement que les médias ont pour mission de nous informés ? Le croyez-vous vraiment ?
Croyez-vous franchement que les industries se préoccupent de notre bien-être, de notre santé, de notre vie ? Le croyez-vous vraiment ?
Croyez-vous franchement que les gouvernements sont là pour défendre les faibles que nous sommes contre les puissants de ce monde ? Le croyez-vous vraiment ?

C’est plus fort que moi. Mais je ne peux pas m’empêcher de faire un parallèle très simple avec l’affaire de la grippe H1N1.

 

  • Pour la grippe, il n’y avait aucun danger de pandémie. Des experts, comme le professeur Debré l’ont dit et répété dès juillet 2009. On voyait bien que dans l’hémisphère Sud (en plein hiver entre juin et septembre 2009), il y avait moins de morts que les autres années, malgré le fait qu’ils ne disposaient pas du vaccin salvateur… Malgré l’absence de danger, les médias ont entretenu un climat de peur quotidiennement depuis le 25 avril 2009 jusqu’au 15 décembre 2009 ! Quotidiennement. Avec quoi comme résultat ? 17.000 morts de la grippe en un an (contre 250.000 à 500.000 morts annuels dus à la grippe saisonnière), c’est-à-dire rien du tout !
  • Pour Fukushima et Fort Calhoun, il y a un vrai danger. Des milliers de kilomètres carrés sont déjà perdus pour des centaines d’années au Japon. Les bébés meurent aux USA, les produits laitiers sont contaminés, des centaines de millions de litres d’eau sont contaminées dans les sous-sols des centrales et dans l’océan. Des particules radioactives sont rejetées dans l’atmosphère en continu depuis trois mois. Que font les médias ? Rien. Ils ne disent rien.

 

Mon commentaire : pour la grippe H1N1, il fallait que les médias amplifient la peur face à un danger inexistant pour servir les intérêts d’une industrie en perte de vitesse (les compagnies pharmaceutiques). Pour Fukushima et Fort Calhoun, il faut que les médias se taisent face à un danger bien réel pour servir les intérêts d’une industrie en perte de crédibilité et de contrôle (le nucléaire).

Vous voulez un autre parallèle ?

 

  • Pour la grippe, l’OMS a abaissé ses critères de seuil de pandémie le 29 avril 2009 (quatre jours après la première alerte). Ce qui lui a permis de déclarer que la pandémie avait atteint le niveau 6 (le plus élevé) le 11 juin 2009, déclenchant automatiquement l’exécution des contrats qui avaient été signés quatre ans auparavant entre les gouvernements et les compagnies pharmaceutiques. Dans ces contrats, il était spécifié que si l’OMS déclarait une pandémie de niveau 6, les gouvernements s’engageaient automatiquement à commander les vaccins pour lutter contre cette pandémie.
  • Pour Fukushima, l’OMS et les autorités sanitaires ont relevé les seuils acceptables d’irradiation des populations et des travailleurs du nucléaire. Ce qui permet de ne pas être obligé d’ordonner des évacuations massives des populations, puisque ces nouveaux seuils ne sont pas atteints !

 

Mon commentaire : les notions de seuil biologique et les critères d’acceptabilité ne sont pas déterminés sur base médicale ou biologique, mais bien sur des bases politiques, économiques et financières.

Un dernier parallèle ?

 

  • Pour la grippe, les experts qui se sont prononcés en faveur de la vaccination et qui ont défendu la réalité de la pandémie étaient tous payés par les compagnies pharmaceutiques qui fabriquaient les vaccins. Ceux qui se sont prononcés contre la vaccination et qui ont dénoncé la manipulation des chiffres, des faits et de l’information n’avaient rien à gagner, au contraire (je suis bien placé pour en témoigner). Mais ce sont ces derniers qui se sont faits traités de menteurs, de conspirationnistes, de théoriciens du complot, de gourous de sectes, et j’en passe. Jusqu’à ce que quelques équipes de journalistes viennent confirmer ce qu’ils disaient, mais avec six à neuf mois de retard… Quand les caisses des compagnies pharmaceutiques étaient bien remplies et lorsque des milliers de personnes souffraient des effets secondaires du vaccin (décès, paralysies, neurodégénérescences, narcolepsies, malformations cardiaques chez les nouveau-nés, etc.).
  • Pour Fukushima, les experts qui prennent la parole pour nous rassurer sur la sécurité du nucléaire, sur l’innocuité des rejets de Fukushima et sur la maîtrise de la situation sont, comme par hasard, tous payés par l’industrie du nucléaire. Ceux qui dépensent leur énergie sans compter pour relayer les quelques informations disponibles dans le monde n’ont rien à gagner, de nouveau. Pourtant, il suffit de se balader quelques minutes sur les forums pour voir comment ils se font agresser par ceux qui refusent de voir. Pendant ce temps-là, les bébés commencent à mourir dans l’Ouest des États-Unis…

 

Mon commentaire : tout est dit, c’est bien l’argent qui mène le monde.

Si j’en avais le temps, je recommencerais une même analyse approfondie à propos d’autres événements que nous vivons ou que nous avons vécus. Je vous inviterais à réfléchir, par exemple, à ce qui se cache derrière la bactérie E-Coli qui, soi-disant, provoque une hécatombe en Allemagne. Comme pour le virus de la grippe A H1N1, cette bactérie est jugée par les microbiologistes comme une impossibilité naturelle. Pour eux, il est impossible qu’une même bactérie soit résistante aux huit classes principales d’antibiotiques connus. Mais qui pointe-t-on du doigt comme responsable présumé de cette hécatombe (vous m’excuserez, mais 39 morts, ça n’a rien d’une hécatombe) ? Une vilaine exploitation fermière de produits biologiques en Allemagne… OUH les vilains qui cultivent encore à l’ancienne ! Mais ne vous en faites pas, les scientifiques ont déjà la solution : il suffira d’irradier systématiquement tous les aliments (comme beaucoup le sont déjà dans l’industrie agroalimentaire traditionnelle). Ainsi donc : adieu le bio, adieu les aliments vivants. Bienvenue dans le monde du tout chimique, du tout irradié, du tout aseptisé.

Cette fois donc, les médias ont intérêt à amplifier la peur pour servir les intérêts des industries agroalimentaires industrielles, promotrices des OGM et de la phytopharmacie.

Conclusion provisoire

Comme je vous le disais en commençant, ne comptez pas sur moi pour repartir dans un autre combat.
Car ce combat, comme tous les autres (gaz de schiste, hold-up des pays et des populations par les banques privées, chemtrails, terrorisme d’état, pseudo-réchauffement climatique, etc.), est inutile.

Pourquoi ?

Parce que toutes ces choses que nous vivons actuellement sont le symptôme de l’ancien monde qui s’effondre.
La logique du nucléaire est en train de s’effondrer et ne se relèvera pas.
La logique pharmaceutique est en train de s’effondrer et ne se relèvera pas.
La logique agroalimentaire est à bout de souffle et ne se relèvera pas non plus.
La logique de concentration financière vit ses dernières heures avant une faillite globale et systémique.
Toutes les logiques fondées sur la préservation des intérêts d’un petit nombre au détriment de l’immense majorité des êtres vivants sur cette planète ont fait du monde un monde pourri.

Le piège dans lequel je me suis pris moi-même fut de croire que ce monde était mon monde. Je croyais que je faisais partie de ce monde, alors qu’il n’en est rien. Je ne partage aucune des valeurs de ce monde-là ; un monde fondé sur l’individualisme, sur la cupidité, sur l’indifférence, sur le cynisme, sur la méchanceté, sur le mensonge, sur la violence, sur l’inconscience. Je ne partage aucune de ces valeurs. Pourtant, je reconnais qu’il y a en moi des zones d’individualisme, de cupidité, de cynisme, de méchanceté, de mensonge, de violence et d’inconscience. Et c’est pour cela qu’un monde pareil peut encore tenir debout, malgré son extrême fragilité.

Depuis que je suis sorti du combat, en janvier 2010, je ne me pose qu’une seule question : COMMENT CRÉER ENSEMBLE UNE MEILLEURE VIE ?
Autrement dit, et si nous laissions ce vieux monde s’effondrer tranquillement, en souhaitant même que les choses s’accélèrent ? Et si nous investissions réellement nos énergies à créer un autre monde. NOTRE monde, celui qui correspond à ce à quoi nous aspirons de tout cœur… Un monde où nous mettrions la conscience au cœur de nos vies, un monde où nous pourrions reconnaître les parts de lumière comme les parts d’ombre qui se trouvent en chacun de nous. Un monde où le respect de la vie, de la nature, de la conscience serait la préoccupation centrale.

En écrivant cela, je suis bien conscient que je n’ai pas de solution concrète à vous partager. Mais sachez que je chemine dans cette voie. J’ai juste l’intuition que ce meilleur monde, c’est ensemble que nous en tracerons les contours et que nous en inventerons les lois. C’est la raison pour laquelle je redouble mes efforts pour incarner dans mon quotidien la voie alchimique, loin de cette dualité BIEN – MAL. J’espère que, vous aussi, vous trouverez la voie qui vous convient pour ne pas vous attacher à ce vieux navire en train de couler et pour sauter, tant qu’il est encore temps.

La seule chose dont je suis certain, c’est que plus nous lâcherons le matérialisme, moins nous subirons les chocs qui nous attendent ces prochains mois. C’est ce à quoi je travaille depuis dix ans maintenant. Je gagne cinq fois moins qu’il y a dix ans, je ne suis plus propriétaire de rien (ni maison, ni voiture), sauf de ma société et de mes ordinateurs, je n’ai plus aucun engagement financier auprès d’aucune institution (j’ai contracté jusqu’à 500.000 euros d’emprunt !). Je me sens prêt et plus léger pour accueillir la vague du changement. Et vous, êtes-vous prêt(e) ?

Restons debout, conscient et sans peur !

Jean-Jacques Crèvecœur
Montréal (Québec)

PS : Je vous autorise à reproduire, à diffuser, à traduire, à publier sur vos sites et vos blogs le présent courriel. Merci, simplement, de le publier intégralement et d’en citer la source.

Voilà de quoi réfléchir…

 

Amitiés, bon dimanche: Claude Sarfati

La dernière séance

 
Le décès d’Elizabeth Taylor a particulièrement touché Line Renaud. Les deux femmes étaient liées par l’amitié, mais aussi par la lutte contre le sida, qu’elles ont contribué à lancer, l’une aux États-Unis, l’autre en France. Pour nous, Line se souvient de la star américaine…
 
Line Renaud, dans quelles circonstances vous êtes vous rencontrées ?
C’était en 1950, elle avait 18 ans et moi 21. Elle était à Paris en voyage de noces avec Conrad Hilton, son premier mari. Le duc et la duchesse de Windsor ont organisé une soirée en son honneur et j’ai été invitée. En la voyant, j’ai eu un choc de beauté. C’était aussi la première grande star américaine que je rencontrais.

Vous vous êtes revues…
La vie a voulu que j’aille chanter aux États-Unis quatre ans plus tard. Liz est venue voir mes spectacles à Los Angeles et à Las Vegas. Nous avions aussi Gregory Peck et sa femme comme amis communs.

Comment avez-vous découvert son engagement dans la lutte contre le sida ?
En 1985, elle m’a invitée au premier gala de lutte contre le sida. Elle avait compris qu’il fallait médiatiser cette cause, sachant que les pouvoirs publics ne le feraient pas et qu’il y avait urgence. La soirée était retransmise sur une grande chaîne américaine et toute la communauté de Hollywood était là.

Cela a-t-il été un déclic pour vous ?
À l’époque, personne ne parlait du sida. J’ai découvert le virus lors de cette soirée. Son ami comédien Rock Hudson est décédé juste après. J’ai été invitée au journal télévisé en France pour parler d’Elizabeth et de son combat. Quand je suis rentrée chez moi, mon téléphone n’arrêtait pas de sonner. Dalida, Thierry Le Luron, Bernadette Chirac, Michel Leeb, Raymond Devos, Nana Mouskouri, Johnny m’appelaient pour me demander de faire comme elle.
 
Elizabeth vous a-t-elle alors soutenue ?
Elle m’a dit : « C’est la cause la plus difficile que tu auras à défendre ». Elle est venue à la soirée en novembre 1985, avec Audrey Hepburn. Nous avons récolté un million de francs, qui a payé la première centrifugeuse à l’Institut Pasteur. Je n’aurais jamais imaginé être encore là vingt-six ans après : comme Elizabeth, je n’ai jamais baissé les bras et je ne les baisserai jamais !

A savoir
Deux chaînes se sont ralliées cette année au Sidaction : I>télé et MTV. « C’est merveilleux, nous avons besoin de ce Sidaction, car c’est la seule association à fonds privés à soutenir la recherche contre le sida. Il y a encore 7 000 contaminations par an en France, dont 15% sont des jeunes de moins de 25 ans », explique Line Renaud.

Source: Le figaroTV magazine

Une emission est consacrée aux malades du SIDA  samedi 2 avril à 20h35 sur A2:

Les grandes voix chantent pour Sidaction

Avec Elysabeth Taylor, c’est une génération talentueuse du cinéma Américain qui s’éteint.

La dernière séance avant les Buziness films.

Pas vrai Mr EDDY

Amitiès: Claude Sarfati.

Bravo, Monsieur le Monde

catastrophe

Japon, Lybie, Côte d’ivoire, etc.

Des avions volent dans tous les sens, sauvent ou tuent on ne sait plus.

L’eau est atomisée à Tokyo.

L’homme est si vilisé, que le sauvage semble impossible… 

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 Bravo, Monsieur le monde
Chapeau, Monsieur le monde
Même quand les gens diront
Que vous ne tournez pas toujours très rond

Bravo, pour vos montagnes
C’est beau, c’est formidable
Compliment pour vos saisons
Qui nous donnent des idées de chansons

Bravo, la mer
On n’a jamais trouvé un vert plus bleu
Un bleu plus vert
Aucune symphonie
N’est riche d’autant d’harmonie
Qu’un merveilleux tonnerre
Qui fait l’amour avec la pluie

 

Bravo, le vent
Qui fait ramper les blés
Qui fait trembler les océans
Bravo pour le soleil
Et la colère du volcan
Bravo pour l’arc-en-ciel
Qui met de la joie dans le cœur d’un enfant

Bravo, Monsieur le monde
Chapeau, Monsieur le monde
Nous vous demandons pardon
Pour tous ceux qui vous abîmerons

Bravo, Monsieur le monde
Bravo, pour la colombe
Si vous lui laissez la vie
Nous vous dirons simplement merci

Michel Fugain, Bravo Monsieur le Monde

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Bon dimanche: Claude Sarfati

Stupeur et tremblements au Japon..

Japon

Les autorités de la préfecture de Miyagi (nord-est du Japon) étaient sans nouvelles d’environ 10.000 habitants de la ville portuaire de Minamisanriku au lendemain du tsunami, a rapporté samedi soir le site internet de la chaîne de télévision NHK
TOKYO Ce chiffre (de 10.000 disparus) représente plus de la moitié de la population de cette localité d’environ 17.000 habitants, a rapporté de son côté l’agence Kyodo. Les autorités ont confirmé l’évacuation de quelque 7.500 personnes vers 25 abris, tandis qu’elles ont pour l’instant échoué à entrer en contact avec environ 10.000 autres, a précisé la chaîne.

Les autorités locales poursuivent les recherches pour retrouver ces personnes avec l’aide de l’armée, a ajouté NHK. Le bilan provisoire du séisme de magnitude 8,9 et du tsunami qui ont frappé vendredi le nord-est de Honshu, l’île principale de l’archipel nippon, est pour l’instant de 1.700 morts et disparus.

Le Japon sous la menace nucléaire après le séisme

Au lendemain du très fort séisme, suivi d’un tsunami meurtrier, les craintes d’un accident nucléaire majeur grandissaient après une explosion dans une centrale nucléaire située à 250 km de Tokyo, dont les victimes se comptent par milliers.

L’explosion s’est produite à 15H36 heure locale (06H36 GMT) dans le réacteur N°1 de la centrale de Fukushima N°1 (nord-est), au lendemain d’un tremblement de terre de magnitude 8,9, le plus puissant jamais enregistré au Japon.
Plusieurs employés ont été blessés dans l’explosion, a indiqué la télévision publique NHK. Le gouvernement japonais a aussitôt annoncé l’envoi sur place de « super pompiers ».

Le porte-parole du gouvernement, Yukio Edano, a déclaré avoir « été informé qu’une sorte d’explosion » s’était produite. « Nous faisons de notre mieux pour être parfaitement au courant de ce qui s’est passé. Nous surveillons les radiations avec attention ».

Les autorités prennent « toutes les mesures pour assurer la sécurité des habitants », a-t-il ajouté. Le Premier ministre Naoto Kan a ordonné l’évacuation des habitants dans un rayon de 20 kilomètres autour de la centrale, doublant la distance qui avait été fixée vendredi.

L’Agence de sécurité nucléaire et industrielle avait auparavant averti qu’une fusion pourrait être en cours dans le réacteur. Du césium radioactif a en effet été détecté aux alentours de cette centrale, ce qui atteste généralement qu’un tel phénomène est en train de se produire, note un expert.

Selon l’agence Kyodo, la radioactivité reçue en une heure par une personne se trouvant sur le site correspond à la limite de radioactivité à ne pas dépasser annuellement. La centrale de Fukushima N°1 a été victime d’une série de problèmes depuis que le très fort séisme et ses répliques à répétition ont perturbé le fonctionnement de ses circuits de refroidissement.

Des problèmes de température sont apparus et l’armée de l’air américaine a livré du liquide de refroidissement sur place pendant la nuit. Un niveau de radioactivité mille fois supérieur à la normale a été détecté dans la matinée dans la salle de contrôle du réacteur.

L’exploitant, la compagnie d’électricité Tokyo Electric Power (Tepco), avait reçu pour instruction d’ouvrir les valves du réacteur pour relâcher de la vapeur radioactive et faire retomber la pression interne, anormalement élevée. Une autre centrale nucléaire de la région, Fukushima N°2, connaissait aussi des problèmes de refroidissement sur quatre de ses réacteurs. Tepco a pris des mesures de prévention similaires et la population a été appelée à évacuer les environs.

Avant cet incident, les Japonais avaient découvert, dès l’aube, sur les écrans de télévision un spectacle de désolation. Des villes entières ont été entièrement submergées par les eaux au passage du tsunami. Des voitures ont été projetées contre la façade des maisons, et même sur les toits, par la force des vagues déferlantes venues de l’océan Pacifique, qui ont pénétré parfois jusqu’à cinq kilomètres à l’intérieur des terres.

« C’est le plus important séisme depuis l’ère Meiji (1868 à 1912) et l’on pense que plus de 1.000 personnes y ont laissé la vie », a déclaré le porte-parole du gouvernement. L’armée japonaise a trouvé de 300 à 400 corps dans le port de Rikuzentakata.

De plus, entre 200 et 300 cadavres ont été découverts sur une plage de Sendai (nord-est, préfecture de Miyagi) après le passage d’une vague de plus de 10 mètres, mais selon l’agence Jiji, la police n’a pas pu encore s’en approcher car la zone est inondée.

Une opération de secours massive était en cours pour acheminer quelque 50.000 soldats et sauveteurs, avec 190 avions et des dizaines de navires dans les zones sinistrées de la façade Pacifique. Selon la police, plus de 215.000 personnes ont été évacuées vers des abris dans le Nord et l’Est du pays, et, d’après l’agence Kyodo, plus de 3.400 habitations ont été détruites.

Dans la préfecture de Miyagi, un bateau emporté par le tsunami a pu être localisé et ses 81 passagers ont été secourus par des hélicoptères. Les passagers de deux trains portés disparus depuis la veille dans les préfectures voisines de Miyagi et Iwate ont également été retrouvés sains et saufs, écrit l’agence Jiji.

Au moins 5,6 millions de foyers restaient privés d’électricité et la compagnie Tepco a averti d’un risque d’interruption de l’alimentation électrique dans la capitale et alentour. Un million de foyers restaient par ailleurs privés d’eau potable. Les Forces d’autodéfense (FAD, nom officiel de l’armée nippone) étaient mobilisées pour organiser les secours, réquisitionnant tous les moyens nécessaires.

L’armée américaine a été appelée à l’aide pour transporter par air des soldats et des véhicules, et des navires de la 7e Flotte devaient participer aux opérations de recherches et de secours en mer, aux côtés de la marine nippone.
Le séisme, d’une magnitude de 8,9, s’est produit vendredi à 14H46 heure locale (05H46 GMT) à 24,4 kilomètres de profondeur et à une centaine de kilomètres au large de la préfecture de Miyagi.

Les premières équipes de secours envoyées par l’Australie, la Nouvelle-Zélande, la Corée du Sud et les Etats-Unis étaient attendues samedi au Japon.

L’aide internationale se mobilise à la suite du séisme

L’aide internationale se mobilise pour venir en aide au Japon, frappé vendredi par le plus violent séisme de son histoire suivi d’un tsunami. Plusieurs pays ont déjà offert leur assistance et une équipe d’experts onusiens spécialisés dans l’évaluation des désastres va également se rendre au Japon, a annoncé samedi l’ONU.

« Le gouvernement du Japon a accepté des offres d’assistance de l’Australie, des Etats-Unis, de la République de Corée du Sud, de Nouvelle-Zélande, d’Allemagne, de Singapour et du Mexique« , indique un document de l’ONU. « Il a aussi accepté le déploiement d’une équipe du groupe des Nations Unies pour l’évaluation et la coordination en cas de catastrophe (UNDAC) », ajoute-t-il.

Elisabeth Byrs, porte-parole du Bureau de coordination des Affaires humanitaires de l’ONU (Ocha), a précisé que la mission est composée de « sept experts extrêmement expérimentés ». « Ils vont se mettre à la disposition des experts japonais pour les soutenir à coordonner l’action des équipes internationales de sauvetage », a-t-elle poursuivi.

Selon le document de l’ONU, l’équipe envoyée par les Etats-Unis comprend 200 experts, dont des sauveteurs et des médecins. Les missions sud-coréenne, mexicaine, nouveau-zélandaise, allemande et singapourienne disposent au total de 145 spécialistes et 30 chiens. Quant à l’Australie, elle envoie 72 experts et 22 tonnes de matériel de sauvetage et médical.

« La Chine et l’Union européenne (UE) se préparent pour un déploiement », indique aussi l’ONU, sans précision. Par ailleurs, des équipes de recherche et sauvetage de 39 autres pays restent en alerte, prêtes à partir si le Japon le demande alors que des centaines de personnes sont toujours portées disparues.

Le Gabon a, pour sa part, décidé d’octroyer une aide financière d’un million de dollars au gouvernement japonais et la France a annoncé samedi qu’elle va envoyer au Japon deux détachements de sa sécurité civile pour participer aux opérations de secours.

Un nuage radioactif pourrait atteindre le Kamtchatka

Un nuage radioactif émis par le réacteur nucléaire accidenté au Japon pourrait atteindre le cas échéant la péninsule russe du Kamtchatka, qu’il mettrait au moins 24 heures à atteindre, selon une responsable du service russe de surveillance sanitaire citée par Ria-Novosti.

« Selon des données préliminaires, le nuage de particules radioactives qui a pu survenir à la suite de l’explosion dans une centrale nucléaire au Japon atteindra le Kamtchatka en au moins 24 heures », a déclaré selon Ria Novosti Natalia Jdanova, chef de l’antenne des services de surveillance sanitaires Rospotrebnadzor dans la péninsule.

« Cela est dû à la direction des mouvements de masses d’air et à la distance significative entre le Kamtchatka et le Japon », a-t-elle ajouté.
La péninsule du Kamtchatka se trouve au nord-est du Japon et de l’archipel russe des Kouriles.

Selon la responsable russe, des mesures de radioactivité sont effectuées chaque heure par 28 stations de contrôle dans les localités du Kamtchatka.
« Aucune hausse anormale de radioactivité n’a été relevée pour l’instant dans la région », a souligné Mme Jdanova.

Le président de l’Autorité française de sûreté nucléaire (ASN), André-Claude Lacoste, a estimé samedi que la direction des vents au Japon chasserait vers le Pacifique une éventuelle pollution radioactive provenant de la centrale nucléaire de Fukushima N°1 (côte nord-est).

Les craintes d’un accident nucléaire majeur étaient vives samedi au Japon après une explosion dans une centrale nucléaire située à 250 km de Tokyo, à la suite du très fort séisme et du tsunami meurtrier survenu vendredi.

Trois personnes habitant près de la centrale ont été irradiés

Au moins trois Japonais habitant une ville proche de la centrale nucléaire touchée par une explosion ont été exposés à des radiations, ont rapporté samedi des médias, sur fond de crainte d’une fuite radioactive majeure due au séisme survenu dans le nord-est.

Ces trois personnes faisaient partie d’un groupe de quelque 90 patients internés dans un hôpital de la ville de Futaba-machi et ont été choisis au hasard par les médecins pour subir des tests consécutifs à un incident nucléaire, a rapporté la télévision publique NHK. Les médecins ont découvert qu’ils avaient tous les trois été irradiés, ont indiqué NHK et l’agence Jiji citant le gouvernement local de Fukushima.

Les patients ont attendu les sauveteurs dans une école où ils avaient été transférés et ont ensuite été hélitreuillés par un hélicoptère, au moment où une explosion s’est produite dans la centrale nucléaire de Fukushima N°1. Ces trois personnes, dont on ignore l’âge et le sexe, vont devoir subir un lavage spécial pour se débarrasser des radiations, mais leur état de santé ne présente rien d’anormal, a dit NHK.

Une explosion s’est produite samedi à la centrale de Fukushima N°1, faisant s’effondrer une partie du bâtiment abritant le réacteur numéro un. Les autorités ont ordonné aux habitants d’évacuer la zone dans un rayon de 20 kilomètres autour de la centrale.

Le gouvernement a affirmé samedi soir que le caisson du réacteur n’avait pas subi de dégâts et a appelé la population locale au calme.

Source: DH.be

J’avais annoncé séisme et tsunami dans mes prédictions 2011, le feu volcanique que j’avais perçu était-il  nucléaire ou bien d’autres catastrophes en chaîne?

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Bon dimanche: Claude Sarfati.

Laissez passer l’homme libre

des hommes et des dieux 2

Parti favori de cette 36ème cérémonie des Césars, Des Hommes et des Dieux, de Xavier Beauvois, a empoché vendredi 25 février le prix du meilleur film. Nommée dans onze catégories, l’histoire des moines de Tibéhirine, enlevés et assassinés en Algérie en 1996, est repartie avec trois récompenses.

Pour Beauvois, 43 ans, ce film délivre « la parole d’intelligence«  des moines: « Une parole qui dit qu’il ne faut pas avoir peur des autres, il faut juste se parler. C’est un message d’égalité, de liberté, de fraternité ». L’occasion, pour le réalisateur d’une mise au point : « Je n’ai pas envie que dans la campagne électorale qui arrive, on dise du mal des Français musulmans. J’ai envie qu’on soit avec eux, c’est la leçon de ce film », a-t-il insisté.

Michael Lonsdale, interprète de Frère Luc dans le film, a enfin été récompensé, pour la première fois à près de 80 ans, par le César du meilleur second rôle : « Ah petit coquin, tu en as mis du temps ! » a-t-il souri, avant d’ajouter aussitôt : « Mieux vaut tard que jamais.

Prix du jury très mérité au dernier Festival de Cannes, Des hommes et des dieux retrace le parcours des moines de Tibéhirine pendant les mois qui ont précédé leur assassinat en 1996, depuis le moment où ils sont devenus la cible des extrémistes du GIA jusqu’à celui où ils ont été enlevés, avant de disparaître dans des circonstances qui restent aujourd’hui encore à élucider. Leur cheminement spirituel est le sujet de ce long-métrage, le cinquième de Xavier Beauvois, à qui l’on doit Nord, un premier film d’une âpreté poignante, puis d’autres comme N’oublie pas que tu vas mourir ou Le Petit Lieutenant.

D’abord plongés dans le chaos par la peur qu’a engendrée chez chacun la perspective de sa propre mort, et qui a d’abord fait chanceler la cohésion du groupe, ces sept hommes ont finalement pris collectivement la décision de ne pas plier devant la violence. Refusant de piétiner l’idéal de fraternité auquel ils ont voué leur vie, ils ont choisi de rester dans le monastère plutôt que de rentrer en France comme on les poussait à le faire, certains en ayant d’ailleurs eu la tentation. Ils n’ont pas davantage accepté la protection que leur proposait l’armée.

Les dieux étant nombreux, ce qui intéresse le cinéaste dans cette tragédie relève moins du martyre des moines, que de la conscience – éthique, politique – des hommes qu’ils sont, et des questions existentielles que pose leur confrontation avec cette force armée qui piétine tout ce en quoi ils croient. Comment éprouver la liberté ? Qu’est-ce qu’une communauté ? Peut-on être soi en niant l’existence d’autrui ?

On peut, on doit, même, envisager ce film comme une profession de foi. Mais c’est dans le cinéma que Beauvois a toujours placé la sienne, et qu’il la place ici plus que jamais. Confiant dans le talent de sa chef opératrice, Caroline Champetier, dans celui de ses acteurs dont il a visiblement obtenu une adhésion totale, il signe une mise en scène puissante et dépouillée, délibérément lyrique, en s’inspirant du mode de vie hyperritualisé de l’ordre cistercien-trappiste auquel appartenaient les moines de Tibéhirine.

des hommes et des dieux

Maestria soufflante

La prière, les chants à l’unisson, les réunions au cours desquelles se prennent, à l’issue d’un tour de parole et d’un vote, les décisions engageant la vie de la communauté, et qui témoignent ici de la réduction progressive des antagonismes vers une communion spirituelle, structurent le film. Mais la place est faite, aussi, aux moments partagés avec les villageois (travail de la terre, dispense de soins, fêtes familiales…), dans le respect de l’islam.

Ou encore à des tête-à-tête, comme celui dans lequel Frère Luc, le médecin (Michael Lonsdale, à son meilleur), explique à Frère Christian, le chef de la communauté (Lambert Wilson, qui révèle dans ce film un charisme totalement inédit), qu’il ne craint nullement la mort. Au moment de quitter la pièce, la voix étouffée dans un petit sourire malicieux, il a cette phrase merveilleuse qui est aussi bien le programme du film : « Laissez passer l’homme libre… »

Les plans parlent d’eux-mêmes, chaque détail enrichissant le récit sans qu’il soit besoin de commentaire. Le partage d’un plateau de frites, la lecture à haute voix d’une chronique de L’Equipe, ou celle, pour soi, des Lettres persanes, suffisent à poser une atmosphère, une idée, une personnalité. Cette même économie narrative permet de donner leur place à sept personnages principaux – ce n’est pas rien -, sans parler des autres, les villageois, ou les terroristes du GIA dont l’irruption rompt brutalement l’harmonie ambiante.

Après avoir ordonné à tous les étrangers de quitter le pays, après avoir égorgé, aux abords du village, un groupe de Croates, ils frappent à la porte du monastère une nuit de Noël, exigeant de Frère Christian qu’il mette son médecin à leur disposition. Le refus que celui-ci leur oppose, et qu’il redouble en n’acceptant pas non plus de leur donner les médicaments destinés aux villageois, signe, il le sait, son arrêt de mort et celui de ses frères, à court ou à moyen terme.

S’en remettant à la majesté aride des paysages de l’Atlas (marocain pour le tournage), à l’épure laiteuse des robes des moines, à la rythmique du rituel, Xavier Beauvois joue avec les travellings avec une maestria soufflante, fait le grand écart entre Sergio Leone, Coppola et Pasolini, conduisant son film vers un final extravagant, à multiples détentes.

Deux scènes en particulier, qui figurent l’aboutissement de la communion spirituelle des moines en icône de la résistance, témoignent d’une audace peu commune dans le cinéma français d’aujourd’hui. La puissance qui s’en dégage conduit à se demander si, à l’heure des échanges mondialisés, il n’y a pas un effet libérateur à raconter des histoires qui s’affranchissent des frontières hexagonales.


 

Des hommes et des dieux, film français de Xavier Beauvois avec Lambert Wilson, Michael Lonsdale, Olivier Rabourdin.

Source : Le Monde, Isabelle Regnier

Bonne lecture, bon film, bon dimanche: Claude Sarfati.